Accueil Actu

Christiane avait été retrouvée dans un puits à la Louvière 7 ans après son meurtre: deux suspects ont été libérés

Début mai, le parquet de Mons révélait la découverte d’une sordide affaire de meurtre. Suite à une dénonciation, le corps de Christiane, 64 ans, a été retrouvé dans un puits de collecte d’eau, situé au pied du pont de La Louvière. La victime a vraisemblablement été tuée en 2014 mais chose exceptionnelle, sa disparition n’avait jamais été signalée. Trois personnes avaient été placées sous mandat d’arrêt : un couple soupçonné d’homicide et un homme qui aurait aidé à transporter le corps, poursuivi pour recel. Deux d’entre eux sont désormais libres.

Lorsque nous nous sommes rendus sur place, nous avons découvert un endroit particulièrement glauque. Le pont de La Louvière surplombe le canal grâce à quatre immenses colonnes. A ses pieds, se trouvent plusieurs puits. Ils sont désormais fermés avec d’imposants couvercles en béton. Mais tout un temps, l’un d’entre eux avait été laissé ouvert. Durant sept années, cette crevasse a été le tombeau de Christiane.

Cette femme qui vivait de manière marginale avait été recueillie par un couple, Mary et Jean-Luc. Eux aussi vivaient en marge de la société et mendiaient parfois dans les rues du centre de La Louvière.

Un soir, une dispute éclate. Jean-Luc assène plusieurs coups de poing à la femme d’une soixantaine d’années. Elle perdra la vie le lendemain. L’agresseur, sa compagne et un ami déplacent d'abord le corps dans un congélateur. Puis dans un des puits du pont d’autoroute.

Suite à une dénonciation il y a quelques semaines, le meurtre a été démasqué et les trois suspects placés sous mandat d’arrêt.

L’ami qui a participé au déplacement de la dépouille et donc au recel de cadavre a été libéré le premier car les faits tombent sous le coup de la prescription comme le précise l’avocat pénaliste montois Fabrice Guttadauria : "Le recel de cadavre est un délit qui est punissable d'un emprisonnement de 3 mois à deux ans. Mais comme il s’agit d’un délit et non d’un crime, la prescription s’active après cinq années à partir de la commission de l'infraction. Dans ce dossier, les faits datent de 2014, la prescription est donc bien réelle."

Ensuite, la compagne du meurtrier présumé a également été libérée. Pour elle aussi, il y a prescription pour le recel et pas de preuves suffisantes pour le meurtre, elle est donc sortie de prison sans conditions. 

Notons également que le mobile financier du meurtre est confirmé. Après analyses du compte de la victime, il apparaît que le couple s’est servi sur la pension de la dame décédée durant au moins deux ans. Et comme personne n’a signalé sa disparition, la manœuvre a fonctionné avant que l’Office des pensions n’arrête les versements.

Le principal suspect, Jean-Luc, reste, quant à lui, détenu.

À lire aussi

Sélectionné pour vous