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Caméras placées dans les vestiaires de l'entreprise Lutosa à l'insu des employés: "Un des directeurs sera affecté à un autre poste" (vidéo)

L'entreprise Lutosa tente de restaurer la confiance de ses employés. En effet, récemment, la société a installé des caméras de vidéosurveillance à l'insu de son personnel afin de prévenir des vols survenus dernièrement. Pour apaiser la situation, la direction vient de décider d'affecter l'un des directeurs à un autre poste. Par ailleurs, les employés qui avaient entamé une grève après avoir découvert l'installation de ces caméras "espion" seront payés.

Les employés de l'entreprise Lutosa sont consternés, nous signale-t-on via notre bouton orange Alertez-nous. Récemment, ils ont découvert que leur entreprise a installé, à leur insu, des caméras censées les surveiller. En effet, le 31 juillet dernier, un ouvrier aperçoit dans son vestiaire un point lumineux rouge. Il s'agissait d'une caméra cachée dans le système de ventilation. "Ce n’est pas acceptable, on se sent épié, on n’est plus à l’aise", décrivait anonymement un ouvrier de Lutosa.



Après avoir connu une série de vols, l'entreprise a voulu "identifier les auteurs"

La responsable qualité de l'entreprise, Sylvie Delhaye, confirme que six caméras ont été installées. La société, spécialisée dans la transformation de la pomme de terre en produits surgelés, a été confrontée à des vols et aurait voulu les prévenir. La volonté de la direction était "d'identifier rapidement les individus à l'origine de ces problèmes", dit-on. Sylvie Delhaye reconnaît que l'installation de ces caméras ne s'est pas vraiment faite dans les règles. Les caméras avaient été découvertes 72 heures après leur installation. La responsable qualité assure qu'elles ont été enlevées et les fichiers vidéo supprimés. "La direction présente ses excuses au personnel", a indiqué l'entreprise.
 

Les responsables syndicaux n'ont "jamais donné leur accord"

La direction de l'entreprise affirme en avoir parlé de façon informelle aux représentants syndicaux, ce que ces derniers démentent. "Ce sont les délégués syndicaux qui ont soulevé les problèmes d'incivilité et qui ont demandé à ce que le problème soit solutionné, rétorque Marie-Line Colin secrétaire régionale de la FGTB-Horval. Jamais les délégués syndicaux n'ont autorisé à placer des caméras dans des vestiaires". 


Les caméras de surveillance provoquent la réaffectation d'un des directeurs

Les employés ont voulu exprimer leur indignation en faisant grève. Selon des informations de notre journaliste sur place Justine Roldan Perez, l'accès au site est bloqué depuis 4h ce matin. Des banderoles ont été déployées par des salariés de l'entreprise. 

Les représentants syndicaux ont obtenu une réunion avec la direction. Elle s'est avérée fructueuse aux yeux des délégués, dès lors, la grève prendra fin jeudi matin. "Suite à la mise en place de caméras "espion" dans les vestiaires, nous avions un problème de confiance avec le management, insiste Marie-Line Colin, secrétaire régionale de la FGTB-Horval. Donc la direction européenne et canadienne ont pris leurs responsabilités. Il a été décidé que le management soit modifié, avec le départ du directeur pour la fin de l'année. Des missions plus spécifiques lui seront données ces six derniers mois. Pour regagner la confiance des travailleurs, les salaires seront payés aujourd'hui, même pour les travailleurs grévistes".

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