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Frank, marchand ambulant, perd beaucoup d'argent chaque semaine: "La limite de 50 échoppes, ce n'est plus possible"

Les marchands ambulants sont en colère, 58 d’entre eux attaquent l’Etat belge. En cause: la règle des 50 échoppes maximum par marché qui a comme conséquence des pertes financières importantes, car ces vendeurs ne peuvent plus participer à tous les marchés. Les ambulants dénoncent une discrimination par rapport aux magasins. Une opération est organisée demain après-midi à Bruxelles.

Pour Frank Van Steenkiste, un marchand ambulant rencontré par une de nos équipes à Charleroi, les marchés, c’est 7 jours sur 7. Avec cette crise, 8 personnes sur 80 ont été licenciées, deux camions sur cinq sont à l’arrêt… et 15.000 euros sont perdus chaque semaine (ndlr: il ne s'agit pas d'un revenu net, mais bien du chiffre d'affaires de l'entreprise, un chiffre brut duquel il faut déduire les frais, salaires, etc.).

"J’ai plusieurs autres marchés où c’est 1 fois toutes les 5 semaines, explique Frank Van Steenkiste, qui est aussi organisateur des actions. Là, ce n’est vraiment plus faisable pour nous. Il faut que ça change, la limitation de 50 échoppes, ce n’est plus possible."

À Charleroi, il y a 2 marchés et donc, 100 ambulants à la place de 330. "Il y a des gens qui depuis le confinement n’ont toujours pas eu la possibilité de travailler, c’est une injustice flagrante, confie Alain Bielen, porte-parole des marchands ambulants. Ce n’est pas normal. On pourrait encore l’accepter si c’était le cas pour tout le monde, mais on n’ouvre pas un café sur deux, on n’ouvre pas un commerce sur deux."

"Je dois gagner ma tartine comme tout le monde"

Une tournante est mise en place. Cette règle crée des tensions. Omar Iachi, marchand ambulant, se sent pénalisé. "Je me suis installé aujourd’hui. Soit disant, je ne pouvais pas y être, mais je dois gagner ma tartine comme tout le monde. Je ne comprends pas  qu’une personne puisse venir 4 fois de suite depuis qu’on a recommencé les marchés, et moi je ne peux venir que 2 fois…"

Les ambulants ont décidé de se mobiliser, 58 marchands saisissent la justice. "C’est frustrant quand on voit que tout le monde peut travailler et nous, on nous laisse pas travailler… On est oublié", déplore Frank Van Steenkiste. Leur revendication ? Les marchés pour tous. Leur métier est saisonnier et il est en danger. "On travaille l'été pour mettre de l'argent de côté pour l'hiver, assure Alain Bielen. Comment on va faire ? C'est impossible. Et là, il n'y aura plus d'aides, on nous aura oubliés. On ne nous parlera plus des aides l'année prochaine."

Demain, ces ambulants se donneront rendez-vous à Bruxelles pour une opération escargot d'envergure. Indépendants, ils sont solidaires pour une action de visibilité.

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