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La police de Charleroi recherche des candidats...motivés !

Le commissariat de la ville de Charleroi est déserté par les policiers eux-mêmes. De plus en plus en insécurité, les agents souhaitent souvent, au bout d’un moment quitter la ville et être muté ailleurs. Résultat : la police de Charleroi manque, aujourd'hui, de candidat.

Quitter la ville et être muté au bout de quelques années, c’est le choix que font la plupart des policiers officiant à Charleroi. Notre équipe de journalistes Dominique Sokolowski et Ludovic Delory a voulu en savoir plus sur ce triste constat établi par la police carolo. Elle a suivi Fabian, un policier en service depuis 15 ans dans un des quartiers les plus difficiles de Charleroi.

Selon Fabian, le contact est généralement bon. L’un des résidents se rallie à cette impression. Il témoignait dans le journal de 13h au micro de Ludovic Delory: "Cela se passe généralement bien. Ils sont gentils et tout. Il n’y a jamais de souci avec eux tu vois. Je les connais depuis des années et il n’y a jamais eu de problème."

Un métier à risques

Gérer les personnes fragiles, repérer les trafics de drogue, dénoncer la consommation d’alcool en rue, c’est le travail quotidien des agents de quartier. A Charleroi la violence physique fait aussi partie des risques du métier. "On a des collègues qui lors de contrôles ont demandé à des gens de les accompagner. Ces gens ne voulaient pas les suivre au départ et ils n’ont pas hésité à sortir un cutter. C’est le genre de réaction que l’on peut effectivement rencontrer dans notre quotidien", explique Fabian.

Mutations à gogo

Au-delà du danger se pose le problème des effectifs. Il y a en moyenne un agent de quartier pour 1265 habitants. C’est trop peu pour le commissaire responsable qui voit ses policiers filer chaque année vers d’autres zones.  "La dernière fois nous en avions demandé 18. Nous en avons reçu deux, et un seul des deux a été retenu.  Et sur les mêmes entrefaites, il y en avait 5 qui partaient", déplore Michel Bruyninckx, Commissaire à la Direction des quartiers Police de Charleroi.

A Charleroi-centre, les agents de quartier doivent gérer 79 nationalités différentes. Les agents ne sont pas toujours les bienvenus et il n’est pas rare que certains d’entre eux craquent psychologiquement. "Quand vous voyez le nombre d’interventions, le nombre de cas, le nombre de façons d’intervenir ici et que vous partez pour une autre zone beaucoup plus calme. Et bien les calculs sont faits surtout pour le même traitement", explique le Commissaire.


Enfin autre problème de taille, presque tous les commissariats de quartier ferment leurs portes après 16heures.

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