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Le bourgmestre de Mons menace de fermer la prison: une équipe de RTL s'est rendue dans l'établissement pénitentiaire

La semaine passée, le bourgmestre de Mons a écrit au Premier ministre pour tirer la sonnette d'alarme sur la situation dans la prison de Mons. L'une de nos équipes s'est rendue dans l'établissement pénitentiaire. Le personnel est à bout tandis que les détenus dénoncent des conditions inhumaines.

Quatre détenus dans une pièce de 9 m²: c'est une situation fréquente dans la prison de Mons. La cellule d’à côté est remplie de punaises. Un traitement doit donc être effectué. Les deux détenus concernés pourront réintégrer leur cellule ce soir. En attendant, il faut se serrer. "On doit passer la journée ici. Il fait assez chaud. On est fort serré ici à quatre, c'est pas évident", réagit un prisonnier. "C'est très dur, ouais ouais. Bien sûr que c'est dur. Il y a des bagarres, des disputes pour un rien", ajoute un autre.

 

Des punaises, des rats, de la moisissure… Les conditions de détention sont décrites ici comme inhumaines. "On est détruit, complètement détruit", confie un prisonnier. "C'est la galère Mons. J'ai déjà demandé mon transfert moi", précise un autre.

D’autres nous montrent les piqures de punaises.

 

Être privé de sa liberté, déjà c'est un poids à subir. Mais alors, vivre dans cet état-là…

À tout cela s’ajoute la surpopulation: 369 hommes pour 274 places et 46 femmes pour 27 places. Malheureusement, certaines cellules ne peuvent plus être utilisées. C’est le cas de celle-ci inoccupée depuis des années.

 

"Voilà les dégâts que fait l'humidité, parce que les corniches sont en train de lâcher, parce qu'une canalisation d'eau à côté a lâché. En général, dans toutes les prisons du pays, on sait que les cellules qui sont à côté des douches sont dans un état… et on doit les fermer parce que l'humidité ne cesse de grapiller des cellules", explique Vincent Spronck, directeur de la prison de Mons.

"Être incarcéré, être privé de sa liberté, déjà c'est un poids à subir. Mais alors, vivre dans cet état-là… et ne pas voir le bout du tunnel, c'est vraiment déprimant. C'est très dur", indique un prisonnier.

Des nouveaux prisonniers placés en isolement, faute de place

Faute de place, certains détenus doivent même être placés dans des cellules d’isolement, comme nous le montre Daniel Delbart, dirigeant responsable du Sypol-Epi (Syndicat de la Police belge, de la Sûreté de l'Etat et des Etablissements Pénitentiaires). "Ceci, c'est une cellule nue. Donc c'est un isolement où on place les détenus qui ont eu des problèmes disciplinaires. Malheureusement, et j'ai envie de dire qu'aujourd'hui ça arrive assez fréquemment, je suis obligé d'y mettre des entrants, donc des personnes qui viennent de l'extérieur. La cerise sur le gâteau, c'est que parfois je dois en mettre deux", nous explique-t-il.

Une poignée de gardiens pour 105 détenus dans une aile

Un calvaire également pour le personnel. Il manque 17 équivalents temps-plein. "On est passé tantôt à l'aile B. C'est une aile où il y a plus de 105 détenus. On doit se retrouver avec cinq agents pour tout le quartier. Et des fois on se retrouve à trois", indique Mario Parlapiano, président régional CSC Hainaut - Brabant wallon. "C'est vrai que ce n'est pas humain, autant pour eux que pour nous", ajoute Amel Bakhat, déléguée syndicale du Sypol-Epi.

Actuellement en Belgique, il y a 9.500 places disponibles dans les prisons pour 11.000 détenus.  

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