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Le "Festival des Lumières" de Mons sous le feu des critiques: "C'est presque une insulte à nos concitoyens"

À Mons, un grand projet pour redynamiser le centre-ville se retrouve sous le feu des critiques. Le Festival des Lumières sera organisé pour les six prochaines années, grâce à 6 millions d'euros octroyés par l'Europe et la région wallonne. Dans le contexte de crise actuel, l'opposition et certains riverains s'interrogent sur l'intérêt de dépenser autant d'argent dans des structures lumineuses.

C'est l'un des quatre projets retenus sur dix proposés. Dans le cadre du Festival des Lumières, des installations artistiques lumineuses seront mises en place en plein cœur de Mons, mais aussi dans certaines communes boraines. Seulement, les réactions des Montois sont mitigées face à l'annonce de cet événement : "Peut-être que cela peut amener à reconnaître leur ville, mais en même temps, si c'est pour dépenser beaucoup d'argent en énergie alors que les gens ont difficile à boucler leur mois, je trouve ça un peu compliqué", juge une passante.

6 millions d'euros, c'est le budget total pour cet événement prévu chaque année pendant six ans. Pour l'opposition, c'est un non-sens en pleine crise énergétique. "C'est presque une insulte aujourd'hui pour nos concitoyens à qui on demande de faire des efforts. Le bourgmestre de Mons demande de couper l'électricité la nuit, alors que là, il y a parfois des raisons de sécurité qui imposeraient un maintien de la lumière. Par contre, on va aller dépenser 6 millions d'euros d'argent public pour mettre des lumières sur des façades", s'indigne George-Louis Bouchez, en tant que chef de file de Mons en Mieux.

Pour la ville de Mons, l'objectif est d'attirer du monde dans le centre et dans les communes voisines. Christophe Mazza, président de l'office du tourisme de Mons, estime que "ne rien faire serait pire". "Nous voulons maintenir ce projet, car c'est un vecteur de développement économique qui va ramener des touristes dans le centre-ville. Ils vont consommer dans l'Horeca et dans les commerces".

Au niveau de la consommation énergétique, la ville assure que tout sera fait pour minimiser les coûts au maximum. Christophe Mazza promet l'utilisation du LED, et "d'autres solutions innovantes qui viendront", défend-il. "Nous avons quand même un an et demi pour continuer à planifier ce projet, pour nous entourer d'entreprises compétentes, de centres de recherche. L'UMons va aussi nous apporter son savoir-faire, et nous permettra de diminuer notre consommation, ou en tout cas de la minimiser".

Georges-Louis Bouchez s'interroge pourtant : "Est-ce qu'on peut gérer une ville uniquement avec du pain et des jeux ? Est-ce qu'avec 6 millions d'euros, dans une région avec un tel taux de chômage, il n'y a pas moyen de faire des choses beaucoup plus utiles pour le développement économique et de nos concitoyens ?"

La première édition du Festival des Lumières est prévue pour janvier 2024. Reste à voir si d'ici là, le contexte économique sera moins tendu.

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