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Élèves réunis ce matin en mémoire de Maëlle et révoltés contre le harcèlement: "Il ne faut pas rester dans le déni, il faut en parler"

Maelle avait 14 ans. La jeune fille a mis fin à ses jours vendredi. Une centaine d’élèves s’est réunie à sa mémoire et pour dénoncer le harcèlement qui aurait poussé Maëlle à se suicider.

Dans la foule émue qui s'est formée ce matin en hommage à Maëlle, nous rencontrons ses proches amies. Maelle s’était confiée : la jeune fille a été harcelée par plusieurs personnes. Elle avait déjà cette situation dans son ancienne école, et n’a pas pu le supporter. Maelle finit par mettre fin à ses jours, selon sa meilleure amie. "Elle m’avait parlé de ce qu’il se passait, mais pas au point de mettre fin à ses jours", témoigne Lisa. "Je l’ai défendue comme je le pouvais (…) Je n’ai pas vraiment compris son geste" (...) J'espère que ce sera une leçon de vie pour eux (NDLR: les harceleurs)", dit-elle.

Sur la place du Ballon, les souvenirs remontent. Autour de ses copines de classe, tous les élèves sont touchés par le drame. On dénombre des jeunes de son école et d’autres établissements scolaires voisins. Des parents se sont également mobilisés.

Virginie, mère d’élèves de Saint Joseph à Jumet, raconte le harcèlement dont ses propres enfants ont été victimes."Elles ont été harcelées toutes les deux", témoigne-t-elle. "Mais elles ont eu de l’aide. Mon fils a été harcelé à cette même école, et il a changé d’école parce qu’il m’a dit au mois d’avril 'Maman, je vais me suicider'. Il me l’a dit textuellement et je lui ai dit 'Nicolas, s’il te plait, tiens le coup encore deux mois'. Il a tenu le coup. Au mois de juin, je l’ai changé d’école et c’est une tout autre vie pour lui. "

Le harcèlement est une réelle source de peur, de pressions insupportables. Les jeunes présents à la marche sont là pour dire stop à la banalisation. Amandine est une élève de 5ème secondaire à Saint Joseph, à Jumet. "C’est injuste de se suicider à cause de personnes qui ne réfléchissent pas aux conséquences de leurs actes", s'insurge-t-elle. "Elle a eu des problèmes que j’ai eus (...) Je me suis fait harceler, il y a 2-3 ans d’ici, à cause de problèmes, de vidéos qui ont tourné. Moi, j’ai eu le courage de vivre avec le problème. Malheureusement, Maelle n’a pas eu ce courage (...) Il ne faut pas rester dans le déni, il faut savoir en parler."


 

Ils sont tous réunis pour partager un même message : que la parole se libère, pour libérer les victimes. Des élèves regrettent que le harcèlement ne soit pas plus évoqué à l’école. C'est le cas d'Alessio, un ancien élève. "On est là parce que l’histoire nous touche tous", affirme-t-il. "On est là pour manifester contre le harcèlement. D’ailleurs, la plupart des gens sont venus en vert, comme moi. La couleur symbolique contre le harcèlement. Ce rassemblement est une forme de soutien aux proches de Maelle. C’est aussi une manière de dénoncer les faits de harcèlement. Dans les écoles et en dehors."

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