Accueil Actu

Une école de Gosselies installe 5 distributeurs de serviettes hygiéniques dans ses classes pour lutter contre la précarité menstruelle

C'est un sujet encore un peu tabou aujourd’hui : 12% des femmes éprouvent des difficultés financières à se procurer des protections périodiques. Pour lutter contre cette précarité menstruelle, l'Athénée Royale "Les Marlaires" à Gosselies a installé depuis mardi 5 distributeurs de serviettes hygiéniques dans différentes classes.

C'est un sujet qui demeure souvent tabou pour des raisons philosophiques, culturelles, religieuses et financière : la précarité menstruelle. De nombreuses filles et femmes n'ont pas accès aux protections périodiques comme les tampons ou les serviettes. Alors qu’en Belgique, environ 2,7 millions de femmes sont concernées par les règles menstruelles, soit 23,5% de la population belge.

Mais on estime, dans notre pays, que 12% d’entre elles éprouvent des difficultés financières à s’en procurer. Et 1 femme sur 15 n'en a pas du tout les moyens. 4% s'adressent à des associations d'aides comme les plannings familiaux.

Pourtant, dans une vie, une femme vivra jusqu’à 500 cycles menstruels à raison d’un cycle tous les 28 jours. Elle aura donc ses règles durant 38 ans. Cela représente un coût total estimé entre 7.500 et 10.000 euros.

5 distributeurs dans les différentes classes

Alors pour lutter contre ce phénomène et aider les adolescentes, l’Athénée Royale "Les Marlaires" à Gosselies a installé, depuis mardi, 5 distributeurs de serviettes hygiéniques dans différentes classes. Les élèves peuvent donc se servir gratuitement. Et c’est une initiative qui a récolté beaucoup de succès, principalement auprès des jeunes filles : "Oui, c’est super", affirme une élève de l’école. "Il y en a, peut-être, qui n’ont pas les moyens de se payer des serviettes et il y en a peut-être qui sont timides… Du coup, c’est mieux", insiste une autre. "On n’en parle pas assez dans les écoles. On a aucun distributeur, aucun moyen pour nous protéger si jamais on a un accident, remarque une troisième élève. On n’est jamais à l’abri de rien donc je trouve que c’est une super bonne idée d’instaurer ça dans les classes."

Et même chez les garçons, l’initiative a été bien accueillie, c’est le cas d’Hugo : "Oui, c’est bien pour les filles. Imaginons, elles n’ont plus de protections et elles sont obligées d’aller en chercher. Là au moins, elles ne sont pas obligées d’appeler leurs parents pour retourner chez elles", explique le garçon.

Certaines filles utilisent du papier absorbant pour remplacer une serviette

L’idée d’installer ces distributeurs est née suite à une conférence sur l’endométriose. "Les professeurs qui y ont assisté ont été effarés de certaines réponses données par des jeunes filles. Là-dessus, on s’est dit que ce n’était possible. Pour certaines élèves, ça relève du Moyen-Âge", développe le directeur de l’établissement, Jean Homerin.

"Quand vous savez, par exemple, que certaines filles utilisent du papier absorbant pour remplacer une serviette, on a trouvé ça totalement aberrant. Et là, l’aide est très importante", ajoute Catherine Van Malsac, professeure à l’initiative du projet.

Cette aide est financée par l’école elle-même. Elle est d’ailleurs à la recherche de sociétés pour poursuivre le projet dès l’année prochaine.

2 millions et demi de protections distribuées

Et du côté politique, les choses commencent aussi à bouger. Début mars, la Wallonie a annoncé qu'elle allait distribuer 2 millions et demi de protections aux femmes en difficulté. En début de semaine, le fédéral a quant à lui fait part d'un projet similaire pour les femmes incarcérées.


© RTL INFO
 

À lire aussi

Sélectionné pour vous