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"On peut comparer ça à une zone de guerre": comment les secours vivent-ils le chaos des inondations en région liégeoise ?

Cela fait donc un peu plus d'une semaine que les services de secours travaillent sans relâche pour venir en aide aux familles sinistrées par les inondations en Wallonie. Des hommes et des femmes touchés par le désastre qu'ils découvrent, touchés aussi parfois personnellement par les intempéries. Pompiers et policiers ont travaillé main dans la main avec la protection civile, et les nombreux renforts envoyés. Tout est coordonné, toujours maintenant, au centre de crise de Verviers, ouvert depuis le 14 juillet à 15 heures (pompiers, police et autorités communales de Verviers et Pepinster).

"Un choc en sortant du centre de crise"

Alain Barbier est le chef de corps de la zone de police Vesdre, qui compte 235 policiers, presque tous mobilisés, et 50 policiers en renfort par jour en plus. "C'est complétement inédit, puisqu'au tout début de la crise, le but était de sauver un maximum de personnes. Et puis très vite, ça a été l'identification des cadavres. Quand les eaux se sont retirées, il a fallu sécuriser des maisons parce que les pilleurs étaient déjà sur place", nous a-t-il confié. Certains policiers ont vécu des moments très intenses. "Des collègues qui se retrouvent avec de l'eau jusqu'aux épaules pour tenter de sauver quelqu'un qui voulait absolument sauver sa voiture. Cette personne est partie avec la voiture, le policier a pu se retirer de justesse". Les moments de pause après des dizaines d'heures chaotiques sont également perturbants. "C'était très difficile. Vendredi, j'ai quitté le centre de crise. Et là, pour moi, c'était un choc incroyable de voir Pepinster dans cet état-là. Dans mon passé, j'ai été dans des zones d'après-guerre ou de d'après-tsunami. On se dit que ce sont les deux qui sont passés, et en quelques heures de temps", conclut-il. 

"Zone de guerre"

Pour le commissaire Christophe Purneel, "personne ne s'attendait à être confronté à ce genre de situation. On peut comparer ça à une zone de guerre. Des quartiers entiers ont disparu. L'ensemble de la zone et de mes collègues ont été touché par ce qu'ils ont vu, des situations extrêmement dramatiques".

"Ils ont eu peur"

Leur quotidien, actuellement, c'est la gestion du trafic, la surveillance des lieux, la vérification des maisons et des sous-sols, notamment pour savoir s'il faut y pomper de l'eau ou du mazout (il y a de nombreuses cuves percées ou renversées). "J'ai vu la détresse des gens", nous explique une lieutenant. "J'ai vu tous les déchets. Les pompiers ont été très fortement impactés: ils ont vu des choses pas très agréables, et ils ont eu peur, aussi. C'est impressionnant".

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