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Une voiture fonce dans la façade d'Alain à Oupeye alors qu'il venait d'installer des nouveaux châssis: "C'est Spa-Francorchamps!"

Alors qu'il insiste auprès de la commune d'Oupeye pour sécuriser la rue de l'Etat à Houtain-Saint-Siméon, Alain a vu une voiture terminer sa course dans la façade de son habitation au début du mois de juillet. "C'est devenu Spa-Francorchamps. Il y a déjà eu plusieurs accidents et la commune ne fait rien", fustige-t-il.

Habitant d'une maison sur la rue de l'Etat à Houtain-Saint-Siméon (commune d'Oupeye en province de Liège), plus précisément au carrefour formé par la rue de l'Etat et la rue Wonck, Alain, 44 ans, vit là depuis 15 ans avec sa femme et ses deux enfants.

Le 8 juillet dernier, une voiture a foncé dans sa façade à l'aube. Une caméra de surveillance, installée il y a quelques années "pour la sécurité du bâtiment vu les vols dans le quartier", a filmé l'accident. 

"On avait procédé à l'installation de nouveaux châssis dont la porte d'entrée. Quelques jours plus tard à peine, un dimanche à 5h08, on a entendu un double boum et le 3e boum, dans la façade. Les pompiers sont venus. De même qu'un expert. Le conducteur était alcoolisé, "comme à chaque fois", ajoute l'habitant.

Il affirme que les accidents sont très nombreux à cet endroit. Ils sont causés par une vitesse excessive, comme souvent sur les Nationales. C'est une route (la N618 Tongres-Visé) qui serait régulièrement empruntée par des personnes revenant de discothèques situées du côté flamand, à Tongres. "C'est Spa-Francorchamps (nldr: en faisant référence au célèbre circuit)", dit-il.

"C'est une belle ligne droite", décrit l'habitant qui rappelle que la vitesse est limitée à 50 km/h. Il déclare que ses voisins ont aussi eu leur façade percutée, il y a 5 ans.


La façade d'Alain défoncée, avec sa nouvelle porte d'entrée...

La route est de la compétence de la Région

Il estime par ailleurs que la commune devrait installer des obstacles qui poussent les automobilistes à baisser leur vitesse, comme par exemple un dos d'âne. Mais la route est de la compétence de la Région.

Le trottoir est quant à lui de la responsabilité de la commune. Celle-ci a ainsi fait installer des piquets en bois, "il y a une dizaine d'années", mais ils ont déjà été cassés au cours des accidents précédents. "C'est la commune qui les a installés et les a remplacés dès qu'il étaient cassés mais la plupart du temps, il faut attendre entre 6 voire 8 semaines", confie Alain.


De nombreux accidents à cet endroit?

La police confirme l'accident du 8 juillet et précise qu'il n'y a pas eu de blessé. Mais y a-t-il beaucoup d'accidents à cet endroit comme le déclare l'habitant? La police indique qu'il y en a de "temps en temps". Afin de dissuader les automobilistes de rouler trop vite, elle se place régulièrement avec le radar mobile pour des contrôles.

Toujours selon la police, les accidents sont surtout fréquents sur la chaussée de Tongres sur laquelle les automobilistes doivent traverser un double rond-point. Cet axe est fortement emprunté par des automobilistes qui reviennent de discothèques situées à Tongres. "Les retours sont assez chaotiques", indique la police.


La commune envisage-t-elle de demander à la Région l'installation d'éléments de sécurité comme un ralentisseur de trafic ?

Nous avons également contacté Serge Fillot, le bourgmestre d'Oupeye, afin de savoir ce que la commune comptait mettre en place pour notamment sécuriser le carrefour formé par la rue de l'Etat et la rue Wonck. Il nous assure que plusieurs démarches ont été effectuées auprès de la Région. 

"Cette voirie (la N618) traverse toute la commune et, en plus des radars préventifs (déjà visibles sur la N618), nous allons installer 2 ou 3 radars répressifs en 2019, dont un se situera à un kilomètre du carrefour concerné par l'accident du 8 juillet", explique-t-il.

En collaboration avec la zone de police locale, la Commune a pu identifier au total six zones accidentogènes sur son territoire. Celle-ci compte ainsi installer, avec l'autorisation de la Région, d'autres radars dans les années à venir. "On devrait monter en puissance à ce niveau-là. Notre zone de police s'est basée sur des statistiques pour mettre en avant les endroits qui posent problème", précise Serge Fillot.  

Mais que peuvent faire les citoyens et les autorités?

Les citoyens peuvent prendre directement contact avec le SPW (Service Public Wallonie), par mail ou par téléphone. Il existe un numéro vert gratuit, le 1718.

"On essaye dans la mesure du possible de toujours répondre aux usagers. Maintenant, il faut voir ce qui se passe réellement sur le terrain et le ressenti. Les usagers ont parfois l’impression que devant chez eux, il se passe toutes sortes de choses ou que les gens roulent à 100 km/h", pointe Laurence Zanchetta, la porte-parole du département du SPW concerné.

Et s’il y a effectivement "un problème", celui-ci est évalué en commission provinciale de sécurité, un groupe composé de tous les acteurs concernés: à savoir le SPW, la police, la commune et parfois le procureur du Roi.

Une fois qu’une portion de route est effectivement considérée comme dangereuse, la police et la commune pourront décider de réaliser des aménagements de sécurité.

Différentes solutions existent. Elles sont détaillées par Benoit Godart, le porte-parole de Vias, l’institut qui a en charge la sécurité routière. Il peut notamment être envisagé de :

- Rétrécir la voie
- Installer un passage piéton avec un îlot central
- Réduire la limitation de vitesse
- Placer un radar préventif ou un flash
- Changer le marquage routier
- Signaler le virage avec un panneau à 200 m

Mais évidemment, toutes ces mesures demandent des moyens financiers plus ou moins importants et il faut du temps pour les mettre en œuvre. "La zone de police peut décider entre-temps de faire plus de contrôles de vitesse et cela peut suffire", souligne Benoit Godard.

Quand est-ce qu’une route est considérée comme dangereuse?

Une zone définie est considérée comme un point noir lorsqu’il y a eu plusieurs accidents d’affilée avec des blessés graves ou des morts au même endroit. Sur un an, il en faut au moins trois.

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