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Des mois après les inondations, Géraldine n'a toujours pas rouvert sa boulangerie: "Les aides? Tu connais ça?"

Dans le sud du pays, cela fait déjà 4 mois et demi que les inondations ont eu lieu. Le temps a passé, mais il reste encore beaucoup à faire. Certains indépendants n'ont toujours pas redémarré leurs activités. C’est le cas notamment d’une boulangerie de Chênée, en province de Liège.

"Voici notre tout nouveau magasin rénové il y a tout juste deux ans, tout est à refaire", nous indique Géraldine Thonon, boulangère du côté de Chênée, à Liège. Dans sa boulangerie, c’est toujours le chantier. "Ici, c’est la pièce où on entreposait notre marchandise avant la vente, poursuit-elle en nous faisant visiter les lieux. Ceci, c’est l’endroit où nos produits étaient en levage. Cette pièce va être changée. Ici, c’est l’endroit pour le boulanger où on va tenter de réparer les fours. De l’autre côté, vous avez la briocherie…"

Quatre mois et demi après les inondations, il y a encore du plâtre à enlever et encore de la boue séchée dans les coins. "On est un peu du genre maniaque donc on veut que tout soit bien fait et que tout soit gratté dans les coins", dit-elle.

Dans cette boulangerie, les travaux viennent seulement de démarrer il y a quinze jours. Pourquoi si tard ? Géraldine et Raphaël Thonon pointent du doigt le manque d’aides. "Les aides ? Tu connais ça, ‘les aides’ ?", lance-t-elle à Raphaël. "Vous parlez de quoi ?", répond le boulanger-pâtissier avant de poursuivre. "Trêve de plaisanterie. On trouve ça honteux."

Ouverture prévue fin janvier

Il y a les 5.000 euros promis par la Région wallonne aux indépendants et toujours attendus et puis, surtout, leurs compagnies d’assurance qui ne bougent pas. "L’expert et contre-expert devaient passer ce mardi et ils ne se sont pas présentés au rendez-vous, déplore la boulangère. Soi-disant le rendez-vous a été annulé mais on n’a pas été averti. Les travaux ont pu avancer grâce à un crédit ‘pont’ de notre banque sinon on serait encore plus en chantier qu’aujourd’hui."

Pour l’atelier et le magasin, les devis s’élèvent à plus de 800.000 euros. L’assureur n’en a jusqu’ici avancé que 45.000 euros.

Autre souci en vue : le personnel. Ils étaient 14 avant les inondations. "Ils ont cherché du travail ailleurs, c’est normal. Vous savez, ils avaient 1.800-1.900 euros nets, ils se retrouvent avec 1.300 euros au chômage. Il faut comprendre qu’ils ont des charges comme tout le monde donc il y en a qui n’ont pas su m’attendre", regrette Raphaël Thonon.

Tous les jours, des clients viennent à la porte, espérant retrouver leur pain habituel. Géraldine et Raphaël pensent pouvoir rouvrir fin janvier.

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