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Les communes dans le ROUGE: une réforme favorable aux entreprises plombe leurs finances

Depuis 2012, les entreprises peuvent, dans certains cas, bénéficier de réductions d'impôts sur les centimes additionnels au précompte immobilier. Conséquence: des pertes de revenus, parfois très importantes, pour les communes. Exemple à Engis, commune de 6000 habitants entre Liège et Huy.

Plus de 10% du territoire de la commune d’Engis est occupé par des entreprises. Depuis 2012, les dégrèvements fiscaux ont entraîné une perte de 2,6 millions d'euros de revenus, dont 985.000 pour la seule année 2015. Le budget total annuel d'Engis est de 10 millions.

S’ajoute une situation sociale difficile dans la commune. Le taux de chômage y frôle les 20% et le nombre de bénéficiaires du revenu d'intégration sociale payé par le CPAS a doublé en 2016, passant de 60 à 130.

La commune, en grosse difficulté, a donc dû demander une aide au CRAC (Centre régional d'aide aux communes) sous forme d'un prêt sans intérêt en échange d'un plan de gestion. "Nous arrêtons les nominations, nous ne remplaçons pas les personnes qui partent à la pension, nous limitons les subsides liés aux organismes. Aujourd’hui, nous avons équilibré le budget, donc à l’exercice propre, et tout ça sans toucher à l’imposition", explique le bourgmestre Serge Manzato, interrogé par Jean-Pierre Cao pour Bel RTL. La commune précise que l'ensemble de ses services à la population est maintenu. Le bourgmestre d’Engis dit aussi comprendre la politique de dégrèvement fiscal mais regrette qu'il n'y ait quasiment aucun contrôle à ce propos.

Du côté de l'Union des villes et communes de Wallonie, on confirme que le dégrèvement pose problème à de nombreuses communes, mais il n'existe pas de statistiques. On confirme aussi les problèmes liés à la perception par le SPF Finances. L’Union travaille sur ce point, elle demande par exemple que les décisions du SPF ne soient pas communiquées aux communes à la dernière minute.

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