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Des participants de "Vu à la télé" sur RTL tabassés à Seraing-les-bains: Albert est tombé sous les coups de Sinistra, l’ex-sorteur violent du Monastère

Dimanche soir, plusieurs familles participant à l’émission de RTL-TVI "Vu à la télé" s’étaient réunies à Seraing-les-bains pour y passer la soirée. Peu avant la fermeture, ils ont été violemment agressés par deux hommes. Ceux-ci se seraient présentés comme les agents de sécurité de l’évènement… alors que l’un d’eux a perdu sa licence suite à ses démêlés avec la justice. Albert, qui a été la principale victime de l’altercation, a porté plainte auprès de la police de sa localité contre ces deux hommes. Le ministère de l’Intérieur, compétent pour délivrer les licences aux agents de sécurité, a reçu la plainte. Des contrôles vont être effectués.

Il y a quelques semaines, plusieurs participants à l’émission "Vu à la télé" se sont retrouvés à Bruxelles-les-bains. Le courant étant bien passé entre eux, ils avaient décidé de se réunir à nouveau dimanche dernier, mais dans la région de Liège cette fois, d’où viennent deux participantes. C’est le site de Seraing-les-bains qui a été retenu.


Des blessures pas anodines

Albert faisait partie de ce groupe de personnes. Mais c’est avec une lèvre déchirée, une pommette gonflée et un bras contusionné au point de ne plus pouvoir serrer la main qu’il s’est réveillé lundi matin. Il est la principale victime des faits qui se sont déroulés alors qu’il ne restait qu’une vingtaine de personnes sur le site du Val Saint-Lambert. "On était arrivés à 19h. Tout se passait bien jusqu’à 23h20. Un vigile, avec une carte visible, s’est présenté au chalet où nous étions attablés pour lui rappeler qu’il devait fermer à 23h30. On venait justement de reprendre deux bouteilles de prosecco, donc le vigile nous a dit de ne pas nous tracasser, qu’on pouvait terminer nos boissons et qu’il viendrait ramasser les verres, le site ne fermant qu’à minuit."


Albert répond aux faux vigiles

C’est alors que les ennuis ont commencé. Sébastien, présent également, a été témoins de la scène. "Cinq minutes plus tard, deux personnes se présentant comme agents de sécurité, habillés tout en noir mais sans badge, sont venus vers nous pour nous dire : ‘Dans 5 minutes, vous dégagez’. On leur a expliqué ce que le vigile venait de nous dire, mais l’un des agents a fait mine de partir en nous disant : ‘Ne me forcez pas à revenir’." C’est là qu’Albert a eu ce qu’il appelle "une parole idiote". "Je lui ai répondu : ‘On partira quand on aura fini nos boissons.’"


Un coup de tête puis c'est le trou noir

Les deux hommes en noir voient rouge. Ils s’approchent d’Albert et l’un des deux "me frappe avec une matraque télescopique au bras gauche. Pour une parole !?! Puis l’autre utilise ma femme, qui s’était interposée, pour me donner un coup de tête. Je me suis retrouvé par terre, sonné", explique la victime. "Ça s’est passé en 30 secondes, ça a été très rapide."


Des coups de matraque dans le tas

Il n’est pas le seul à avoir pris des coups, selon Sébastien. "Celui qui a donné le coup de tête lui a aussi porté de nombreux coups de poings", assure-t-il. "Une bagarre débute alors et on essaie de la canaliser, mais l’autre homme a frappé plusieurs personnes du groupe avec sa matraque télescopique, sans discernement."


Des sorteurs illégaux?

La bagarre s’arrête là car le vigile présent ce soir-là sur le site est arrivé et s’interpose. Chacun rentre chez soi, mais Sébastien a le temps de discuter avec un tenancier de chalet. Selon lui, il lui a révélé que les deux personnes qui les ont frappés ne sont pas des gardiens accrédités, et qu’ils seraient payés par les organisateurs en plus du véritable service de sécurité, pour "gérer" les fins de soirée chaotiques.


Ou juste des clients?

Une allégation que Julien Paeschen, l’organisateur de Seraing-les-bains présent dimanche sur le site au moment des faits, réfute totalement. "Ces hommes étaient là en tant que clients. Ils ne travaillent pas pour moi ou pour la société de gardiennage à laquelle je fais appel." Pour lui, la bagarre d’hier soir s’apparente à un incident mineur. "Je ne pensais pas être appelé pour si peu par la presse. Il y avait deux tables alcoolisées, les deux parties avaient l’air excitées. On avait face à face deux belles pièces d’homme", Albert n’étant en effet pas le moins costaud du groupe.


Mis KO par un ex-champion de boxe thaï

Si l’homme qui l’a tabassé s’est fait passer pour un sorteur, c’est certainement parce que c’était son ancien métier. Il s’agit en effet de Frédéric Sinistra, un ex-champion du monde de boxe thaï bien connu de la justice. Il avait perdu sa licence d’agent de sécurité en 2013 suite à des faits similaires de violence gratuite qui se sont produits devant la boite de nuit Le Monastère, à Nandrin, où il travaillait. Il avait alors écopé d’un an de prison ferme. Alliance Security, qui gère la sécurité sur le site de Seraing-les-bains, confirme: "Sinistra ne fait pas partie de notre société car n’a plus d’accréditation et ne peut donc plus travailler". S’il était là, c’est bien en tant que client, en tant qu’habitué même: "Ce sont des personnes connues dans la région, ils sont souvent là. M. Sinistra vient un jour sur deux", note M. Paeschen, qui dit ne pas le connaitre personnellement.


"Je vais le trainer en justice"

Lundi matin, au lendemain des faits, Albert est allé porter plainte à la police de sa localité contre les deux violents. "La police m’a confirmé que le Sinistra, là, n’en était pas à sa première agression. C’est une machine à tuer, il le sait très bien, et c’est facile de s’attaquer à quelqu’un qui a bu quelques verres avec sa femme devant lui. Il a gâché toute la fête", témoigne Albert, qui ne lâchera pas l’affaire. "Je vais le trainer en justice". D’autant que son comparse, décrit comme une personne d’origine asiatique par les victimes, a fait usage d’une arme prohibée. La matraque télescopique est en effet réservée à l’usage de la police.


Espérons que ça ne ternisse pas l'image de Seraing-les-bains

"Je n’ai pas vu de matraque", a cependant expliqué l’organisateur, qui aurait appelé la police en renfort si ça avait été le cas. Un organisateur peiné par ce fait divers. "Tout se passe très bien depuis l'ouverture de la saison. On va atteindre les 70.000 personnes en 18 jours et on offre la possibilité à des personnes qui ne savent pas partir en vacances de profiter des vacances dans le bas de Seraing. Je serais déçu qu’on ne retienne que ça, que le côté négatif. Des échauffourées dans ce type d’évènement, c’est inévitable. Mais notre service de garde a fait son travail. Il est intervenu et a mis fin à l’altercation. Je ne voudrais pas, alors qu’on accueille un public surtout familial, que cet incident ternisse l’image de notre évènement." Le message est passé.


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