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Explosion rue Léopold à Liège: suspecté d'être marchand de sommeil, le propriétaire répond

Le propriétaire de l'immeuble de la rue Léopold, soufflé par une explosion en janvier 2010, comparaît aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Liège. Un dossier qui ne concerne pas l'explosion à proprement parler. Mehmet Calik est ici suspecté d'être un marchand de sommeil. Dans l'immeuble, 4 étrangers en séjour illégal auraient été hébergés. Pour l'avocate du propriétaire, ce procès distinct n'a pas lieu d'être. Le parquet a notamment requis une peine de 24 mois de prison avec sursis.

Le propriétaire de l'immeuble qui s'était effondré en janvier 2010 rue Léopold à Liège comparaît ce lundi devant le tribunal correctionnel de Liège. Dans un second dossier judiciaire ouvert après l'explosion et l'effondrement de l'immeuble, il est suspecté d'avoir eu des activités de marchand de sommeil et d'avoir profité de la vulnérabilité d'une série de locataires. Ses avocats sollicitent son acquittement.

Tragique nuit

Une explosion due au gaz était survenue la nuit du 26 au 27 janvier 2010 dans un bâtiment qui abritait différents appartements dans la rue Léopold de Liège. L'immeuble touché ainsi que le bâtiment voisin s'étaient effondrés quelques heures après l'explosion alors que les opérations de secours étaient en cours. Dans les décombres, les corps de 14 personnes avaient été retrouvés. La catastrophe avait aussi fait de nombreux blessés.

La procédure judiciaire relative à cette explosion est toujours en cours. Trois parties (le propriétaire de l'immeuble, un agent de prévention responsable de la Ville de Liège ainsi que l'Intercommunale d'Incendie de Liège et Environs) ont été renvoyées devant le tribunal à une date qui reste à déterminer.

Parallèlement à cette procédure, une instruction avait été ouverte contre le propriétaire de l'immeuble, suspecté d'être un marchand de sommeil à l'égard d'une quinzaine de locataires entre 2005 et 2010 et d'avoir profité de leur état de vulnérabilité en les logeant dans un immeuble vétuste. Pour ces préventions, il encourait une peine allant de 6 mois à 3 ans de prison et une amende allant de 150 à 25.000 euros (voir la peine requise par le parquet ci-dessous.

Des logements contraires à la dignité humaine

Après l'explosion, l'enquête avait révélé que l'immeuble était insalubre et que le propriétaire avait donné en location des logements dont le loyer était trop élevé. Selon le parquet, Memet Calik avait des activités de marchand de sommeil et tirait profit de la situation de vulnérabilité de ses locataires, tous allocataires sociaux. Son immeuble était vétuste et insalubre de telle sorte que tout loyer réclamé devait être considéré comme un loyer anormal.Parmi les problèmes soulevés figuraient des normes de sécurité défaillantes, des chambres sans eau chaude ou sans chauffage, la présence d'humidité, le risque d'intoxication ou encore la présence de cafards, de souris et de rats. "Des logements contraires à la dignité humaine", a souligné le parquet

Ses avocats, Me Séverine Solfrini et Me Pascal Rodeyns, sollicitent son acquittement. "Le loyer le plus élevé était de 300 euros. Le propriétaire conteste l'intention de réaliser un profit anormal en abusant de la situation vulnérable de ses locataires", ont indiqué les avocats.


Vingt-quatre mois requis contre le propriétaire

Le parquet a requis lundi devant le tribunal correctionnel de Liège une peine de 24 mois de prison avec sursis, une amende et une confiscation par équivalent de 137.160 euros contre le propriétaire.

La défense, Me Solfrini et Me Rodeyns, a sollicité l'acquittement en soulignant que les loyers s'étalaient de 80 à 300 euros. Les avocats ont contesté l'intention de réaliser un profit anormal et ont souligné qu'aucun constat d'insalubrité n'avait été dressé avant l'explosion. Le jugement sera prononcé le 4 février.

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