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La distribution contrôlée d'héroïne a débuté à Liège

Depuis deux semaines, un centre distribue de l’héroïne de façon contrôlée à des patients toxicomanes à Liège. L'objectif est d'aider cent consommateurs dépendants à sortir du fléau dans les deux années à venir.

Le centre de traitement TADAM accueille les patients toxicomanes : après deux semaines, il en compte six. Deux à trois fois par jour, les patients viennent inhaler de l’héroïne dosée par un médecin et préparée par une infirmière, précise le journaliste Vincent Jamoulle pour RTL-TVi. Dans le quartier, le projet avait suscité une vive appréhension. Mais jusqu’à présent, personne n’a rien remarqué : "On craignait que les toxicomanes viennent embêter les gens qui se promenaient en rue et qui regardaient les boutiques. On avait peur qu’ils veuillent leur demander de l’argent par exemple. Mais on n’a rien vu de tout cela et on ne se rend même pas compte que ce centre est ouvert !", reconnaît Viviane Lanuti, une vendeuse du quartier.

Un rythme de vie qui reprend place

Respecter le quartier et les abords du centre de distribution est une condition nécessaire pour pouvoir participer à ce qui est considéré actuellement comme un test clinique, poursuit le journaliste. Entre 7h et 18h, trois plages horaires de deux heures sont prévues. Le timing est très strict : "Leur rapport au temps a changé, indique Roger Collinet, éducateur. Avant il n'y avait pas de passé, pas d’avenir, et tout était dans l’instant présent. Maintenant, cela leur donne un rythme. Il y en a un qui me disait 'C’est un peu comme si je devais aller travailler, je dois me lever le matin, etc.'", dit-il.



Un objectif multiple

Délivrer ces patients de l’héroïne a pour objectif d’améliorer leur santé et situation, de diminuer leurs comportements délinquants et de leur faire retrouver si possible un logement stable voire, un emploi. "On leur répète qu’ils ont un an de traitement assisté et on n’est pas autorisés à un jour de plus. Donc il faut qu’ils profitent de cette année pour chercher d’autres solutions", indique par ailleurs Dominique Delhauteur, coordinateur du projet.

Le programme est réservé à ceux qui vivent dans l’arrondissement liégeois depuis au moins un an, pour éviter une affluence trop importante de patients.

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