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Le banc d'épreuves de Liège est le seul du pays et la Flandre voudrait le sien: "Ils veulent développer leur économie sur notre dos"

Aujourd’hui, toutes les armes utilisées dans notre pays sont contrôlées à Liège par le banc d'épreuve des armes à feu. C'est une institution qui existe depuis 1672 et depuis cette époque, elle a l'exclusivité. Cela énerve un peu la Flandre. Résultat, un projet de loi vient d'être validé et Liège n'aura plus le monopole. Vincent Jamoulle, Julien Modave, Philippe Lefever et David Muller.

Le banc d’épreuves, c’est le contrôle technique des armes à feu. Chasseurs, tireurs sportifs, policiers, fabricants : ils sont tous obligés d’y apporter leurs armes, un peu comme pour les voitures. S’il se trouve à Liège, c’est pour des raisons historiques. La cité ardente a toujours été un pôle de compétence en la matière avec de l’industrie comme la Fabrique Nationale, de l’artisanat, de la formation également avec la seule école d’armurerie en Belgique.


Un reportage de VTM met le feu aux poudres

Ce monopole liégeois agace au nord du pays depuis des années. En octobre dernier, un journaliste de la chaîne flamande VTM est entré avec un armurier professionnel jusqu’au guichet du banc d’épreuves, sans être contrôlé. Le reportage a fait le buzz en Flandre, à Liège, il a été fort critiqué. "Nous avons vu comment le dossier a été orchestré entre certains parlementaires et une chaîne privée flamande pour faire croire que la sécurité n’était pas là. Ce qui est totalement faux, nous l’avons démontré" se défend le bourgmestre de Liège Willy Demeyer, également président du conseil d’administration du banc d’épreuves.


Projet de loi approuvé

Il y a deux jours, la commission Economie de la Chambre a approuvé un projet de loi qui réforme le statut juridique du banc d’épreuves, ouvrant la voie à la création de succursales en Flandre. Le MR ne s’y est pas opposé. "Il ne me paraît pas tout à fait anormal que des gens qui habitent à Arlon ou à Bruges puissent avoir des antennes décentralisées et un relais plus proche de leur région" précise la députée fédérale Caroline Cassart-Mailleux.


"Ils veulent développer leur économie sur notre dos"

Vu de Liège, c’est un dossier communautaire. "Je n’ai pas confiance. J’ai eu un certain nombre de contacts, y compris quand j’étais au Parlement, avec des parlementaires NVA. Je sais très bien ce qui se cache derrière ça. Ils veulent développer leur économie, sur notre dos le cas échéant" ajoute Willy Demeyer.

Le projet de loi sera mis au vote à la Chambre dans une semaine. 

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