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Marie a passé 6 jours en enfer, coincée dans sa voiture en pleine canicule à Saint-Georges-sur-Meuse: comment a-t-elle survécu?

Marie Bastide, portée disparue depuis le 23 juillet dernier, a été retrouvée lundi vers 18h00, à Saint-Georges-sur-Meuse. Appelée par ses proches "Corine", elle est restée coincée six jours dans sa voiture après une sortie de route. Sans eau ni nourriture, et alors que les températures ont grimpé à 40°C, comment a-t-elle survécu?

Marie a connu les journées les plus chaudes de ce siècle en étant coincée et immobilisée par de nombreuses fractures cervicales. De longues heures, sans eau, sans nourriture... des nuits inquiétantes et certainement de longues périodes de découragement.

Pourtant, lorsqu’elle arrive aux urgences, contre toute attente, elle parle. "La patiente était en état de parler, son état était globalement stable, et donc on a pu d'emblée procéder aux examens. Le scanner du corps entier a permis de révéler les lésions dont elle souffrait. Ses lésions étaient de nature très grave", explique Quentin Dewandre, neurochirurgien CHU de Liège.

En général il y a un décès dans les 24 ou 48 heures

S’ensuivent alors des opérations qui vont durer jusqu’à 2h du matin. La patiente est à bout de force, totalement déshydratée. D’ailleurs les médecins s’interrogent sur ces six jours passés sans un seul verre d’eau. "C'est quand même exceptionnel parce qu'après trois jours viennent très rapidement des symptômes d'obnubilation, de troubles qui peuvent aller jusqu'au coma, des troubles du rythme cardiaque et un blocage rénal. En général il y a un décès dans les 24 ou 48 heures", indique Lucien Bodson, anesthésiste urgentiste et chef de clinique aux urgences SMUR du CHU de Liège.

Probablement qu'il y a une certaine résilience

Elle a dû vivre une sorte de long délire mêlé de souffrance, de frustration, d’angoisse. C’est alors que le corps secrète des hormones qui l’aident à se défendre et qui l’ont certainement aidé à survivre. "Probablement qu'il y a une certaine résilience. On ne connaît pas encore tous ces processus de protection contre la douleur, contre une situation qui est extrêmement stressante. Et le stress est probablement tel que justement on passe dans un genre d'état second. Mais c'est encore fort mal connu", commente Lucien Bodson.

Aujourd’hui elle se repose. Demain, elle racontera peut-être… Mais certainement, plus jamais, rien ne ressemblera à ces six derniers jours en enfer.

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