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Mouvement de grogne à la prison de Huy: "L'arrivée d’un détenu violent provoque cet arrêt de travail"

Les gardiens de la prison de Huy avaient décidé de suspendre le travail samedi, rendant impossible les visites. Une assemblée générale du personnel s'est tenue lundi à 14h, les gardiens ont accepté de reprendre le travail sous certaines conditions.

Les causes du mécontentement des gardiens sont multiples. "D’abord, la surpopulation, ce n’est pas nouveau. Mais c’est particulièrement critique dans la province de Liège à cause de la rougeole, qui sévit à Lantin. Plus aucun détenu n’y est envoyé, ce qui surcharge les autres prisons. Ici à Huy, le nombre théorique de détenus est de 65 maximum, et il y en a aujourd’hui 90. Dans ce contexte tendu, ce qui a enclenché ce mouvement de grève des gardiens, c’est l’arrivée programmée demain d’un détenu violent", explique notre journaliste Vincent Jamoulle.

Selon Alain Geubs, chef surveillant principal de la prison et membre du Sypol, la surpopulation carcérale est devenue encore plus problématique ces derniers jours en raison de l'épidémie de rougeole à Lantin. "Les détenus ne peuvent plus être transférés là-bas, et nous devons donc nous charger de leur accueil. Or les infrastructures ne permettent pas de travailler dans des conditions optimales avec un nombre aussi important de prisonniers."


Un détenu qui "refuse l'autorité"

Il affirme que récemment, sept gardiens ont été blessés lors de deux interventions. Mais la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, c'est l'arrivée d'un détenu jugé extrêmement violent programmée mardi. Brahim Ait-Dahmane est en effet connu pour comportement agressif dans d'autres établissements pénitentiaires, notamment à Saint-Hubert où il s'en était pris à une infirmière.

Lors d'un séjour précédent l'an dernier, "il avait notamment provoqué une non-réintégration du préau et menacé de mort un gardien et sa famille", indique M. Geubs. "Un autre de nos collègues a déjà eu affaire à cet individu lorsqu'il était à Lantin et reste toujours sous le choc. Le prisonnier l'avait alors grièvement blessé en lui causant une incapacité de travail proche d'un an."

Le chef surveillant décrit un détenu qui "refuse l'autorité". Les gardiens ont dès lors convenu d'un cahier des charges avec la direction pour reprendre la travail. "Au moindre faux pas, des sanctions seront prises à son encontre. Nous évaluerons continuellement son comportement et il sera suivi par des spécialistes."

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