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Si un djihadiste de l'EI revient à Verviers, que feront les jeunes de la ville? Nourredine est catégorique

Parmi les Belges partis en Syrie combattre aux côtés des terroristes de l’Etat islamique, beaucoup venaient de Verviers. Au même titre que Molenbeek, la cité de la laine est désormais plus connue internationalement comme bastion du terrorisme islamique. Une réputation dont les jeunes Verviétois pâtissent, de par la surveillance policière renforcée dont ils sont l’objet. Si cela crée un ressentiment envers la police, ça ne les empêchera pas de faire ce qu’il faut si un djihadiste revient incognito dans le quartier.

Dominique Demoulin, Pierre Haelterman et Vincent Wilbert sont allés à la rencontre de ces jeunes dans le quartier de Hodimont, quartier qui mène à Dison. S’ils ne sont pas tous irréprochables, ils ne veulent pas être associés aux djihadistes comme Tarek Jadaoun, recherché par toutes les polices d’Europe car il pourrait être sur le chemin du retour de Syrie.


Tout Verviers les connait

Mohamed, prénom, d’emprunt, explique que ce n’est pas parce qu’il connait des djihadistes qu’il en est un lui-même. "J’en connais deux, comme tout le monde : Tarek Jadaoun et Redouane. Ce sont les deux seules personnes que je connais qui sont partis en Syrie. Et je les connais parce que je suis obligé de les connaitre, parce que je suis de Verviers et que tout le monde les connait."


"Ca provoque la haine"

Il déplore être désormais sous surveillance policière renforcée, interrogatoires à la clé. "Qu’ils viennent, qu’ils aient des doutes, ok. Mais quand je réponds, je réponds, je réponds, un moment donné on me dit oui tu es un terroriste ou non tu n’en es pas un."
- "Ils sont venus combien de fois chez vous ?"

- "Deux fois mais ils m’ont fait comprendre qu’ils vont encore venir tout le temps et que je dois tout le temps les avertir si je quitte la Belgique. Si tous ceux qui ont une barbe sont soupçonnés de terrorisme, on ne s’en sort pas."
- "Ca provoque quel sentiment chez vous ?"
- "Ca provoque la haine parce que c’est une insulte."


"Oui, on les dénoncera"

Un sentiment qui pousse certains à l’extrémisme. Mais d’autres, comme Nourredine Faham, qui témoigne à visage découvert, vivent cette réalité différemment. Si une personne du quartier revient de Syrie, il n’hésitera pas. "Si on les revoit et qu’on sait qu’ils veulent faire des dégâts ici, on ne laissera pas faire."
- "Vous les dénonceriez ?"

- "Je pense que c’est la moindre des choses. Ne pas les laisser s’ils sont ici. A moins qu’ils veuillent se repentir, mais …"
- "Vous le diriez à la police ?"
- "Oui on le dirait à la police. Pourquoi on ne leur dirait pas ?"


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