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"C'est illégal": Elia veut régulariser sa 2e ligne haute tension, les riverains sont inquiets

À Aubange, en province du Luxembourg, le transporteur d’électricité Elia demande un permis pour exploiter la seconde portion (le second terne) d’une ligne à haute tension. L’opérateur était dans l’illégalité depuis 2008.

Ce mardi, Elia, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité a organisé une réunion d’information préalable à l’introduction d’une demande de permis d’urbanisme pour son second terne, le deuxième réseau de câbles installés sur la ligne haute tension qui relie Aubange à la commune voisine d’Esch-sur-Alzette en province du Luxembourg. Elia veut aujourd’hui régulariser la situation et demander un nouveau permis unique. L'opérateur était dans l'illégalité depuis 2008. Explications. 

Un permis annulé en 2008

Un second terne, le doublement de la ligne, qui a déjà fait couler beaucoup d’encre. Exploité depuis la fin des années 90, le conseil d’état avait annulé le permis en 2008. Mais depuis, Elia exploite cette ligne sans permis. Son argument principal est que cette ligne est essentielle pour l’approvisionnement électrique du grand-duché voisin et ses entreprises.

Et cela dure depuis près de 14 ans. Les riverains et l'association Cades, le Comité d’action pour un environnement sain, se battent pour mettre fin à l’illégalité de cette situation. Sur les communes d’Aubange et de Messancy, près de 200 maisons sont à proximité immédiate de cette ligne, certaines mêmes, surplombées par celle-ci.

Une ligne essentielle? Pas pour les riverains et associations qui se battent contre cette ligne

Alertée par des études scientifiques à propos des effets sur la santé des ondes électro-magnétiques, l’association Cades réclame l’application du principe de précaution et demande depuis des années le démontage de la ligne qui contient 15 pylônes répartis sur 5 kilomètres, et/ou son enfouissement dans le sol, à bonne distance des habitations. 

L’association s’inquiète également qu’Elia continue d’exploiter cette ligne dans l’illégalité (sans permis) depuis 2008, sans qu’aucun des ministres qui se sont succédés n’aient réussi à faire respecter l’arrêt du conseil d’état. Dernier grief, le caractère essentiel de la ligne tel que défendu par Elia. Cades cite l’exemple de la tornade qui a touché la frontière grand-ducale toute proche l’été 2019 et qui a couché plusieurs pylônes et coupé des lignes haute tension. Il aura fallu plus de 10 mois pour les relancer, et entretemps, d’autres solutions et réseaux ont donc été utilisés. Sans compter le risque pour les riverains des câbles qui peuvent tomber sur leur maison.

Une étude d'incidence sur l'environnement réalisée avant l'octroi du permis

Face à cette nouvelle demande de permis pour régulariser la ligne, les riverains restent vigilants et espèrent que l’étude d’incidence qui sera menée leur donnera enfin raison. Suite à la réunion, les riverains ont maintenant 15 jours pour envoyer leurs questions et remarques. S’ensuivra l’étude d’incidence sur l’environnement relative à la demande de permis. Le combat continue donc pour les riverains.

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