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À Rochefort, tout reste à faire… quand c’est encore possible: "Ce sont 30 ans de vie qui sont partis"

Un mois après les inondations meurtrières qui ont touché la Wallonie, où en sont les sinistrés ? À Rochefort, certains ont tout perdu. Murielle et Gilbert sont en pleines démarches administratives et recherchent une nouvelle maison. De retour sur les gravats de leur maison, ils témoignent.

"L’eau est passée au-dessus du toit quoi. Donc on pouvait faire ce qu’on voulait c’était peine perdue", explique Gilbert Snoeck. "On y revenait plus régulièrement au début, mais plus on avance, plus c’est difficile. On ne retrouve plus de souvenirs et on voit bien que le chantier n’avance pas, qu’il ne se déblaie pas. Donc c’est chaque fois de plus en plus dur", détaille-t-il.

Ils retrouvent quand même un bulletin de notes de leur fils de 9 ans. Avec une photo de classe sur la couverture. Mais la partie droite est arrachée, justement là où se trouvait leur enfant. "Je n’aime pas revenir sur le terrain parce que c’est notre vie quoi. C’est tout ce qui reste donc je n’aime pas revenir du tout. Quand on voit ce qu’on avait avant et qu’on voit ce qu’on a maintenant, c’est une catastrophe", regrette Murielle Lamote.

Difficile pour eux de surmonter ce drame. "Ce sont 30 ans de vie qui sont partis donc on est toujours fort là-dessus. Ma femme a déjà repris le travail, moi toujours pas. J’ai des patrons qui sont assez conciliants donc ils m’ont mis en chômage pour l’instant", ajoute Gilbert.

Un an de travaux en perspective pour une maison où il ne reste que les briques

Au fil de la Lhomme, redevenue calme, on croise des berges et des routes manquantes, emportées par les flots. Jusqu’à arriver chez Marie et Jean-Louis. Leur maison est toujours debout, mais il n’en reste que les murs à nu. "On a dû démonter tout pour sécher les murs et voilà, c’est tout ce qu’il reste de notre cuisine", montre Marie Georges en désignant une pièce où seules des briques subsistent. "C’est beaucoup de tristesse parce que ça fait 31 ans qu’on est ici et voilà."

Avec leur fille, ils sont contraints de dormir hors de chez eux. Cela devrait encore durer longtemps… Les travaux pourraient débuter en septembre, mais "apparemment on nous a dit que ça durerait pas loin d’un an. J’espère que ça va durer moins évidemment", confie Jean-Louis Thiry.

Les corps de métier débordés

Partout, les corps de métier s’affairent. Des électriciens par-ci, des nettoyeurs professionnels par-là, comme dans un complexe de gîtes. Il faut parfois une semaine à ces hommes pour terminer un chantier : "C’est encore pour des semaines voire des mois. Il y a du boulot à ne plus savoir qu’en faire. Chez des particuliers, des ASBL, des professions libérales, des garages, des magasins, des commerces de toutes sortes, …", énumère Julien Misson, employé d’une société de nettoyage spécialisée dans les sinistres.

Une humidité tenace qui amène de la pourriture

Et après l’eau et la boue, un autre problème apparait : "C’est partout pareil, ça pourrit", résume Jeanine Nandance en montrant ses murs. "Elle est arrivée par après, elle a abîmé notre salon, le parquet, les gîtages en-dessous, tous les murs, la tapisserie a été bien décollée." Ici, un déshumidificateur tourne 24h/24 et chaque jour, des dizaines de litres sont retirés.

Quatre semaines après la catastrophe, la chaine de solidarité qui s’est mise en place a toujours tout son sens. Particulièrement pour ceux qui ne savent toujours pas cuisiner chez eux ou qui ont juste besoin de souffler. La distribution de repas continue donc également.

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