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Les dépanneurs du Namurois refusent de baliser la route après un accident: "Ce n’est pas notre métier, et encore moins d’aller ramasser les objets"

Les dépanneurs de la province de Namur sont en colère. La région wallonne prévoit d'y mener un projet pilote qui consiste à leur demander de mener des missions qui étaient, jusqu'ici, confiées à la police ou à des agents de la région. Ils devraient par exemple désormais s'occuper du balisage des routes en cas d'accident. Sébastien Prophète, Benjamin Samyn et Benjamin Van Kelst ont rencontré un dépanneur pour le RTL INFO 13H.

Aujourd’hui, lorsqu’un accident se produit sur l’autoroute, la police de la route sécurise les lieux par un balisage le temps que le dépanneur arrive pour emporter la voiture endommagée. A l’avenir, la Région wallonne veut que ce soit le dépanneur qui s’en charge lui-même sur les autoroutes. "Concrètement on doit monter dans un véhicule équipé d’une flèche visible à 200 mètres, nous devons aller sur l’intervention, et baliser, donc déployer des cônes, modifier la circulation et tout ça… choses que nous ne faisons pas, que nous n’avons jamais faites", explique Jérôme Loriers, dépanneur à Courrière.


"Nous, on est dépanneurs"

Avant d’étendre le principe au reste de la Wallonie, une phase test en province de Namur doit démarrer en novembre. Le projet prévoit aussi que le dépanneur ramasse des objets, comme des pneus. "Nous, on est dépanneurs, donc ce n’est pas notre métier de baliser, et c’est encore moins notre métier d’aller ramasser les objets", ajoute Jérôme Loriers.


"La volonté, c'est de décharger les policiers"

Une pétition, signée par 28 dépanneurs namurois, rejette le projet actuel. En confiant certaines missions au secteur privé, la région veut optimaliser le travail de ces agents et des policiers. "La volonté, c’est de décharger les policiers qui sont actuellement en nombre restreint de cette partie de leur mission qui est le balisage, et de se consacrer, par exemple, aux constations lors d’un accident", explique Laurence Zanchetta, porte-parole du service public de Wallonie – Routes.


"Ce n'est pas gérable"

"Le coût de l’investissement, que ce soit financier, ou humainement, ce n’est gérable, surtout ici à Namur, on n’a pas une densité sur la route comme sur le ring d’Anvers ou le ring de Bruxelles", ajoute le dépanneur.

Le projet n’est pas encore finalisé, rassurent les autorités wallonnes. Il est prévu que la police fédérale forme les dépanneurs au balisage.

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