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Tour de France: brève neutralisation de la course par des paysans

Une enquête a été ouverte après les incidents qui ont abouti mardi à une neutralisation pendant une quinzaine de minutes de la 16e étape du Tour de France, dans la région agricole de La Piège (Aude), a annoncé la préfecture.

Cette enquête, conduite sous l'autorité de la procureure de la République de Carcassonne, est "relative aux incidents ayant eu lieu en marge de cette action de protestation" qui a été soutenue par la Confédération paysanne.

Une vingtaine d'exploitants agricoles et sympathisants du collectif "Pour que Vive La Piège", du nom de la région, ont cherché à interdire le passage de la course en déversant notamment une dizaine de grands ballots de paille au milieu de la route.

"Face à l'hostilité de certains manifestants qui refusaient de dégager la route, les forces de l'ordre ont repoussé et écarté les intéressés sur les bas-côtés pour dégager les obstacles", a précisé la préfecture de l'Aude.

Le peloton ayant été incommodé par les gaz lacrymogène, l'organisateur de la course l'a neutralisée pendant une dizaine de minutes.

- Les difficultés des paysans -

"Il ne faut pas rajouter des dangers aux coureurs cyclistes. Leur terrain d'expression, c'est la route, la route est libre, on ne peut pas les enfermer dans une piscine, dans un stade, ou sur un court de tennis. Il faut les respecter, ils prennent suffisamment de risques pour leur métier", a déclaré Christian Prudhomme, directeur du Tour, après l'arrivée de l'étape.

"De nombreux représentants du monde agricole ont clairement critiqué et condamné cette action intolérable. Laissez la route aux coureurs, respectez-les, quand ça monte, quand ça descend, les Français, les étrangers, le maillot jaune", a-t-il ajouté.

Selon la préfecture, "le collectif asyndical et apolitique 'Pour que Vive La Piège !' entendait protester contre la perte du classement en zone agricole défavorisée de la petite région agricole de La Piège et contre les menaces qui pèsent ainsi sur le revenu des exploitants".

La Confédération paysanne, dont des adhérents ont participé à l'action a fait part de son soutien: "Alors que le Tour nous montre une image bucolique de la France, la Confédération paysanne tient à rappeler que celui-ci traverse des campagnes dans lesquelles les paysans rencontrent des difficultés considérables. C'est particulièrement vrai dans La Piège."

La Confédération paysanne a évoqué l'annulation d'une rencontre ministérielle "avec les paysans audois il y a quelques semaines alors que celle-ci était attendue depuis des mois": "Devant le mépris du gouvernement, il était bon de rappeler que le Tour traversait une zone défavorisée ... mais bientôt déclassée."

Pour sa part, le syndicat FRSEA Occitanie, majoritaire, a tenu à "dissocier totalement son réseau d’une telle action" et a dénoncé ces méthodes. "Les problèmes agricoles existent dans tous les départements traversés mais pour autant, le passage du Tour, évènement populaire et festif, n’a jamais été malmené et ne doit pas l'être".

"L'exaspération des agriculteurs de ces territoires sacrifiés par le Ministre de l'Agriculture dans la révision des zones défavorisées est compréhensible, cependant elle doit s'exprimer dans les lieux adéquats et dédiés" a-t-il ajouté.

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