Accueil Actu

Une école de Gosselies impose à nouveau le masque: faut-il s'inquiéter pour les élèves?

Une école secondaire de Gosselies a décidé d'imposer à nouveau le port du masque en classe. Depuis la rentrée, cette obligation avait pourtant été levée en Wallonie. L'allègement des mesures sanitaires dans les écoles inquiètent cependant certains enseignants et directeurs. Pour éclairer la situation, nous avons également interrogé un spécialiste en pédiatrie.

Le directeur de l'Institut de la Providence de Gosselies, une école secondaire, a choisi de rétablir le port du masque en classe. "C'est de voir si la progression reste linéaire et non pas, j'aurais tendance à dire exponentiel. Parce que je voudrais garder l'école ouverte le plus longtemps possible", explique Denis Dehon.

L'administration de l'enseignement va contacter le directeur pour discuter de cette initiative personnelle qui aurait dû faire l'objet d'une concertation avec les autorités.

Sur les douze classes primaires qui composent l'école, il y en a déjà eu six qui ont fermé

Denis Dehon n'est cependant pas le seul à s'inquiéter. À Ottignies-Louvain-la-Neuve, nous avons rencontré un directeur d'école dépité. Le responsable de l'école Saint-Pie X nous a montré ce lundi une classe de troisième primaire: les chaises sont rangées à l'envers sur les tables et il n'y a aucun enfant. La classe est en effet fermée depuis quatre jours. Seuls les élèves testés négatifs au coronavirus peuvent réintégrer la classe de leur enseignante. "Il y a douze élèves présents et douze absents", confie la maîtresse.

"Depuis le mardi 28 septembre, on a commencé à fermer des classes. Sur les douze classes primaires qui composent l'école, il y en a déjà eu six qui ont fermé", précise Eric Xhonneux, le directeur. "C'est vrai que c'est un arrêt dans les apprentissages et l'année scolaire. Ça on ne sait pas faire autrement".

0,16% d'élèves testés positifs début octobre selon les autorités scolaires

L'organisme Wallonie-Bruxelles Enseignement gère 350 établissements scolaires. Son bilan de la semaine dernière: 43 classes fermées. C'est deux fois plus que la semaine précédente. "Si vous allez sur la commune d'Ottignies-Louvain-la-Neuve, de Court-Saint-Etienne, de Wavre, de Mont-Saint-Guibert… il y a énormément d'écoles du fondamental qui ont des classes fermées. La situation au niveau de la contagion est pire", explique Eric Xhonneux.

0,16% ont été testés positifs début octobre dans les écoles francophones. La situation semble rester stable. D'après Wallonie-Bruxelles Enseignement, le virus se transmet en dehors de l'école. Selon le cabinet de la ministre de l'Education, ce n'est rien de comparable avec la situation de l'an dernier.

"Rien d'alarmant" selon un spécialiste

Pour mieux comprendre la situation, le chef du département pédiatrie des cliniques Saint-Luc à Bruxelles a été invité dans le RTL INFO 19H ce lundi. "Ce que montrent les chiffres essentiellement, c'est qu'on a observé dans la toute première partie de la rentrée scolaire, du 1er au 15 septembre, on a augmenté le nombre de cas positifs détectés. Depuis lors, nous avons atteint un plateau, qui est en fait une légère diminution. Depuis lors, on continue à observer un nombre qui se réduit de semaine en semaine, le nombre de cas d'enfants positifs, que ce soit dans les écoles ou hors des écoles", indique Stéphane Moniotte.

D'après le spécialiste, il n'y a donc "rien d'alarmant". "Ce sont des chiffres qui sont en légère diminution. Ce n'est pas comparable à ce qu'il y a eu au moment des vagues importantes. Donc on est vraiment dans une phase de plateau. Je peux imaginer qu'il y ait des écoles, des endroits ou des régions qui soient un peu plus touchées, mais globalement, à l'échelle nationale, il n'y a pas du tout une situation alarmante ou en dégradation", réagit le chef du département pédiatrie des cliniques Saint-Luc.

Le masque peut aider… mais dans un certain nombre de circonstances, il n'est probablement pas indiqué

Le port du masque est-il alors une bonne idée ou non? "Je pense que ce genre de décision doit être prise sur base d'un consensus. Il n'y a pas de consensus d'expert, il n'y a pas de consensus scientifique, il n'y a pas de consensus politique non plus. Ici c'est un peu une décision prise par un établissement sur un feeling plus que sur des chiffres vraisemblablement. Il est clair que le masque n'est jamais une chose qui est dangereuse. Le masque peut aider, peut limiter le taux de contamination, mais dans un certain nombre de circonstances, il n'est probablement pas indiqué. Il est probablement plutôt délétère qu'autre chose", répond Stéphane Moniotte.

À lire aussi

Sélectionné pour vous