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"Le poujadisme est de retour: il s'agit d'un groupe de frustrés, n'ayons pas peur des mots"

La campagne politique en vue des prochaines élections fédérales semble avoir déjà commencé. Jimmy s’inquiète du retour d’une tendance qui semble être de plus en plus présente et qu’il juge dangereuse à l'approche de ces élections : le poujadisme.

Les prochaines élections législatives fédérales auront lieu en mai prochain et les hommes et femmes politiques semblent s’être déjà lancés dans la campagne. Que ce soient les partis de droite ou de gauche, tout le monde y va de son petit commentaire. Jimmy a contacté notre rédaction via notre page Alertez-nous pour nous faire part de son inquiétude à l’approche de ces élections. Selon lui, le poujadisme est de retour. Il s’inquiète du retour de cette tendance politique qui est reprise par de nombreuses personnes sur les réseaux sociaux et autres forums. Ces internautes dénoncent l’état d'une société qu’ils jugent déplorable : les impôts trop élevés,  trop de fonctionnaires, la présence d’étrangers en Belgique,… Mais ce qui inquiète le plus Jimmy, c’est que ces propos soient repris par des partis politiques qui, selon lui, proposent tout et son contraire.

Le message de Jimmy : "Il s’agit ni plus ni moins d’une compilation de mesures populistes"

"Par ce billet, j’aimerais faire part de mon opinion à propos d’une tendance politique qui, après être restée longtemps muette, réapparaît : le poujadisme. Oui, vous avez bien lu. Pour rappel, Poujade était une sorte de leader syndical (même si le mot syndicat n’est peut-être pas le bon) qui réclamait la défense des commerçants et artisans et condamne l'inefficacité du parlementarisme durant les années 50 en France. Il était en quelque sorte le défenseur des classes moyennes réactionnaires, que l’on pourrait qualifier de 'petit bourgeois'.

Et bien, mes chers concitoyens, sachez que ce courant n’est pas mort. Des personnes, au nom du 'bon sens', arguant la défense 'des petites gens' (parfois appelés 'cochons payeurs' par ces individus), aiment pulluler sur les forums de presse et les réseaux sociaux afin de 'dénoncer'. Mais dénoncer quoi ? Tout et rien. Un jour on devrait mettre tous les étrangers dehors, mais demain ils s’offusquent, car l’un d’entre eux est expulsé. Un jour nous payons trop d’impôts, mais le lendemain on devrait faire payer plus certaines personnes (mais pas eux, car eux sont au-dessus de ça). Un jour il faudrait s’attaquer au chômage (entendons en humiliant les chômeurs et en les précarisant encore plus), mais ils refusent qu’on finance l’emploi dans le public. D’ailleurs, pour eux il y a trop de fonctionnaires, mais s’offusquent quand ils ne reçoivent pas leurs papiers à temps.

Bref, vous avez compris. Il s’agit d’un groupe de frustrés, n’ayons pas peur de mots. Mais si on ne les trouvait que sur les forums et les réseaux sociaux, on pourrait les trouver drôles. Malheureusement, il arrive que ces gens forment des partis. On en a vu quelques-uns défiler dernièrement : le LDC, le PP… et maintenant La DROITE ! Mais que proposent ces partis ? Rien. En fait si, ils proposent tout et rien.

Il s’agit ni plus ni moins d’une compilation de mesures populistes qui, au nom du 'bien commun', veulent 'défendre leur condition de petites gens' (toujours ce bon mot qui revient après 50 ans… comme quoi…). Ils veulent libéraliser encore plus à une époque où on a vu que le libéralisme a causé toutes les dernières crises. Mais pour eux, ce sont les méchants 'rouches' qui tuent l’économie. D’ailleurs, le chômage, la crise, la pollution, la faim dans le monde, la guerre, les maladies, c’est eux !!! D’accord, ils ne le disent pas comme ça, mais ils le pensent. Il faut privatiser la sécurité sociale, mettre dehors les étrangers (car ils votent à gauche et ne travaillent pas), il faut museler les syndicats et empêcher les intellectuels (politiques et économiques) de parler, car 'de toute façon, ils ne comprennent rien à la réalité et que nous les petites gens on sait…'.

Ces partis, qui risquent de grappiller l’un ou l’autre siège, animeront certainement les cénacles de la même manière que Laurent Louis le fait aujourd’hui. Mais nous sommes quand même face à un danger, celui qu’un jour un leader charismatique émerge et fasse croire aux plus crédules qu’ils ont 'la solution'. Sans toucher un point Godwin, nous savons que c’est déjà arrivé. Pour conclure, il est important de contrer ce genre de courant, car chaque jour il gagne du terrain. Et le danger est bien réel. Les mensonges utilisés par ce genre de partis sont autant de dangers à la démocratie.

Il faut donc agir avant qu’il ne soit déjà trop tard."

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