Accueil Actu

"Trouver du travail actuellement relève de la prostitution"

A la recherche d’un emploi depuis plusieurs semaines, Sébastien est furieux et déçu. Pour répondre aux besoins des employeurs, ce Carolo a l’impression de devoir se "prostituer socialement".

Sébastien nous a contactés via notre page "Alertez-nous" pour dénoncer la difficulté actuelle à décrocher un emploi. "Trouver du travail actuellement relève de la prostitution", lance cet habitant de Charleroi. Au chômage depuis le mois de novembre, l’homme de 38 ans scrute attentivement les offres d’emploi dans le domaine de la communication. Lorsqu’il décroche un entretien, il est cependant très surpris par certaines questions posées par l’employeur. Ce n’est pas la première fois que Sébastien est sans emploi, mais contrairement aux précédentes périodes de recherche d'un travail, il affirme devoir subir des demandes inacceptables. "Je n’avais jamais entendu ça de ma vie. On vous pose des questions du genre : ‘Avez-vous droit à un plan Activa? Etes-vous handicapé? Etes-vous de nationalité étrangère? Etes-vous marié? Si oui, combien gagne votre partenaire? Etc. Tout ceci pour obtenir des primes ou réductions des charges sociales", assure Sébastien, dépité et dégoûté à la fois.

"Un temps plein payé comme un 4/5e temps" 

Selon lui, les capacités et compétences des candidats passent au second plan pour les employeurs. Dans le climat de crise actuel, c’est le rendement qu’offre le travailleur qui devient la priorité. Pour Sébastien, son expérience professionnelle et son diplôme ne sont donc pas des atouts majeurs dans sa recherche d’emploi. "Une société a même osé me demander si je pouvais travailler un temps plein et être payé pour un 4/5e temps ! Le reste ? Pas payé, pas récupéré. Si on n’est pas d'accord ils signalent que d'autres accepteront dans ces conditions-là", relate le Carolo.

"Je suis furieux qu'on culpabilise à présent le citoyen"

Une situation qu’il trouve scandaleuse. "On doit se prostituer socialement et se vendre avec des avantages pour espérer travailler", dénonce-t-il avec amertume. Et le pire, selon lui, c’est que les autorités compétentes en la matière ne condamnent pas ces pratiques. "Tout le monde semble trouver cela normal! Au Forem ou à l'Onem, ils semblent prendre le citoyen pour des imbéciles ou des incompétents qui ne cherchent pas de travail alors que la période est la plus sombre de l'histoire chez nous. Je suis furieux qu'on culpabilise à présent le citoyen", s’insurge Sébastien. Malgré tout, il compte persévérer en espérant décrocher rapidement un nouvel emploi. "Je ne veux pas être un chômeur longue durée !"

À la une

Sélectionné pour vous