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COUP DE GUEULE d’Yvan, "fatigué" autant par les anti-grévistes que par les syndicats: selon lui, personne ne s’en prend à notre véritable ennemi commun…

… qui est l’Europe. Pour lui, ceux qui râlent sur les syndicats n’ont rien compris et sont incapables de voir le recul des droits sociaux vers lequel on va. Et les syndicats n’ont rien compris non plus en ne voyant pas que le gouvernement Michel ne fait qu’appliquer la même politique que les socialistes en France et tente d’aider le pays à se redresser. Pour lui, l’ennemi commun, c’est l’Europe, qui impose des coupes dans les services publics et des privatisations.

Yvan Falys, un "simple professeur" de Court-Saint-Etienne dans le Brabant wallon, comme il se décrit lui-même, a contacté la rédaction de RTLinfo.be via notre bouton orange Alertez-nous pour livrer son opinion aux Belges. Pour lui, que ce soient les citoyens qui sont contre les actions des syndicats ou les syndicats et leurs grévistes qui veulent la peau du gouvernement de Charles Michel, tous n’ont rien compris aux raisons de nos problèmes économiques et sociaux, à ce qui se trame en coulisse. Voici sa vérité :

Fatigué

Fatigué de tous ces gens qui râlent sur les grévistes. Fatigué de ces donneurs de leçons "responsables", "travailleurs" et "sérieux" qui se répandent dans les médias ou les réseaux sociaux, qui fustigent ces idiots de syndicalistes paresseux à coup d'analyses aussi fines que "pour distribuer de la richesse il faut créer de la richesse", ou "nos jeunes travaillent pour payer ta retraite", ou encore "tout ça parce qu'on a retiré son joujou à Di Rupo".

Tous ces gens incapables de voir au-delà de leur train annulé. Incapables de se demander comment seront leurs enfants à leur âge quand on pourra travailler 45 heures semaine, jusque 67 ans, et quand le travail sera tellement flexibilisé qu'on pourra apprendre la veille si on en a un pour le lendemain.

Oui, ils me fatiguent tous ces gens incapables de comprendre comment et pourquoi la crise de 2008 s'apparente au plus grand hold-up de l'humanité, incapable de comprendre que se sont eux et leurs enfants qui en payent et en paieront l'addition. Incapables de se poser la question de savoir si on crée plus ou moins de richesse qu'avant, de se demander si ce ne sont pas les inégalités qui augmentent. Incapables de se demander si le plein emploi est acceptable s'il présuppose la précarisation et la disparition de la classe moyenne.

Oui ils me fatiguent.

Le problème, c'est que les syndicats et les grévistes me fatiguent aussi.

Tous ces gens qui crient contre notre Premier ministre de droite sans être foutu de se demander pourquoi il mène la même politique qu'en France socialiste, en Espagne ou en Italie. Ces syndicats qui ont soutenu des majorités ayant voté tous les traités européens et qui viennent maintenant pleurer contre les effets de ces traités. Syndicats incapables d'expliquer que ce sont les traités européens qui imposent la privatisation du rail, de la poste et autres services publiques. Syndicats incapables de dénoncer les traités européens qui permettent d'engager des travailleurs détachés de l'est sans payer de cotisation patronale en Belgique, accélérant du coup la faillite de notre modèle social.

Ceux qui râlent contre M. Michel sans réaliser qu'il n'a pas le choix et qu'au contraire, il tente peut-être de sauver ce qui peut l'être. Tous ceux qui font grève et ne changeront pas leur vote.

Tous ceux qui se mobilisent dans leur coin, en Belgique, en France, en Italie ou ailleurs. Oui ils me fatiguent tous ces gens incapables d'identifier leur ennemi à la Commission européenne, incapables de s'unifier au niveau européen. Capables de s'agiter, d'affoler le bourgeois par des grèves et des violences, mais incapables de penser, d'expliquer le ressort des choses, bref de faire de la politique. Ils me fatiguent tous ces syndicalistes qui en s'agitant chacun dans leur pays ne semblent pas même comprendre qu'ils servent la soupe à ceux qu'ils prétendent combattre.

Grosse fatigue...

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