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Deux jours de congé en plus pour souffler? La justification de Caroline Désir provoque la colère de certains profs

Ce jeudi 15 octobre, la ministre de l'Éducation en Fédération Wallonie-Bruxelles, Caroline Désir a annoncé la prolongation des congés scolaires de Toussaint jusqu'au jour de l'Armistice du mercredi 11 novembre. Cela représente donc deux jours de vacances supplémentaires. Cette mesure a été justifiée par la nécessité de faire souffler le personnel enseignant. "Cette idée a clairement du sens vu la situation sanitaire et l'état de fatigue des directions, des enseignants et des autres membres du personnel" a déclaré la ministre dans un communiqué.

L'argument du repos mérité des enseignants a mis en colère plusieurs personnes, parmi lesquelles d'abord des professeurs eux-mêmes. Certains d'entre eux se sont exprimés via notre bouton orange Alertez-nous. "Allez dire aux infirmières qui bossent dans les hôpitaux saturés depuis des mois que les instits sont crevés après un mois et demi!", déclarait ainsi une enseignante.

Si la ministre est clairement visée, elle n'a pourtant fait que répondre à une demande des représentants des pouvoirs organisateurs, enseignants et parents qui, tous, remontaient de grandes inquiétudes et difficultés, rappelle son cabinet. Ces représentants se sont d'ailleurs réjouis de la décision d'allonger ces congés jusqu'à l'Armistice, ce pont représentant une sorte de compromis car certains demandaient une deuxième semaine complète de congé.

Précisons enfin que le rallongement des congés de Toussaint sera peut-être un jour une réforme définitive. En effet, passer à deux semaines de vacances en automne, comme en France, est une évolution envisagée en Fédération Wallonie-Bruxelles qui correspondrait mieux au rythme des enfants.

Réactions de colère de professeurs

"Depuis cette annonce hier, c'est un flot de critiques sur les profs qui sont pointés du doigt et sur lesquels on crache. Notre profession, déjà en manque de considération et en pénurie dans un grand nombre de branches, est salie et on nous considère comme des fainéants, des profiteurs,... Le coronavirus a impacté notre quotidien à l'école, comme tout le monde, mais même si les directions ont dénoncé des difficultés sur le terrain et des lourdeurs administratives, nous ne nous sommes pas plaints dans le but d'avoir des jours de congé!", expliquait un professeur.

Un autre affirmait que les enseignants et les directions n'étaient pas demandeurs de ces congés et que s'ils étaient fatigués, ils l'étaient "des directives et obligations imposées par Mme Désir qui souhaite mettre en route un nombre incroyables de nouveaux projets et sur une courte durée", ceci en plus des directives COVID et de faire revenir les enfants de revenir à un niveau correcte. Une accusation infondée selon le cabinet puisque la ministre a justement suspendu les travaux du Pacte d'Excellence.

Des personnes exerçant d'autres métiers n'ont pas non plus bien digéré l'argument de la ministre. "La ministre Désir, a provoqué un tsunami d"indignations dans le milieu des soignants en disant que les enseignants avaient 2 jours de congés car ils étaient fatigués. Nous sommes sur le front depuis le mois de mars, on fait notre job , nous sommes écoeurés", réagissait un membre du personnel soignant. "Je suis accueillant extra scolaire, je suis choqué de ces 2 jours pour les professeurs fatigués, je comprend qu'ils soient crevés car l'organisation est énorme suite aux mesures. Mais nous les accueillants extra scolaire c'est pareil et on sera encore là pour assurer des garderies,où on mélangera toutes les bulles ensemble", disait-il.

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