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Magasin carolo cherche fille de moins de 30 ans, belle et MINCE: cette offre d'emploi est honteuse, s'insurge Sylvia

Est-ce légal d’introduire des critères de genre, d’âge ou d’apparence physique dans une offre d’emploi ? Sylvia a contacté la rédaction après avoir lu une annonce qui l’a fait bondir. Le Centre pour l’égalité des chances confirme : c’est contraire à la loi.

Scandalisée par une offre d’emploi vue sur Facebook et qu’elle juge discriminatoire, Sylvia a contacté notre rédaction via la page Alertez-nous. "En allant sur Facebook j'ai pu apercevoir une annonce d'offre d'emploi des plus minables. Alors qu'on se bat pour avoir des diplômes pour trouver du travail, certains magasins ne se gênent pas pour préciser dans leur offre qu'ils souhaitent, je cite "une fille belle, mince ayant moins de 30 ans". Vers quelle société allons-nous? Parce que des filles sont rondes, elles auront plus de difficultés qu'une fille mince? Je trouve que ce genre de comportement est honteux!" s'offusque notre témoin qui préfère garder l'anonymat (Sylvia n'est pas son vrai prénom).


Contraire à la loi

En Belgique, la loi du 10 mai 2007 tendant à lutter contre certaines formes de discriminations condamne effectivement ce type d’annonces. "Cette annonce est discriminatoire sur trois plans différents, confirme Patrick Charlier, directeur-adjoint du Centre pour l’égalité des chances. Une discrimination fondée sur le sexe, sur l’âge et sur une caractéristique physique". De manière générale, la loi interdit les discriminations fondées sur une liste de 18 critères, dont l’âge et le sexe. De plus, 3 critères supplémentaires peuvent être juridiquement parlant reliés au poids: l'état de santé, le handicap et la caractéristique physique.


Quelles sont les sanctions ?

Une personne qui remarque une annonce qu’elle juge discriminatoire a trois possibilités d’actions. Soit elle prend contact directement avec l’émetteur de l’annonce, lui explique son point de vue et demande le changement de l’annonce. Deuxième possibilité, la personne saisit le Centre pour l’égalité des chances. "Nous privilégions toujours la conciliation et la médiation, explique Patrick Charlier. Nous commençons donc par prendre contact avec le magasin pour corriger l’annonce. C’est déjà arrivé. Si l’annonce persiste, ou si nous avons des preuves manifestes d’une discrimination à l’embauche, alors nous pourrions aller en justice." La loi prévoit des dommages et intérêts forfaitaires pouvant aller de 650 euros à 6 mois de rémunération brute en fonction du préjudice subi.


Pas conseillé d’aller soi-même en justice

La troisième possibilité est d’aller directement en justice. "Mais en général, on déconseille cette option. Il s’agit de procédures judiciaires qui peuvent être très longues et très couteuses" précise Patrick Charlier. Par contre, le Centre peut mener d’autres actions. "Après avoir demandé à un magasin soupçonné de discrimination de changer son annonce, on peut vérifier quelles sont les conditions réelles d’embauche en envoyant de " faux " candidats passer un entretien. Si on en envoie 10 et que, à qualifications égales, 10 personnes en surpoids sont refusées, c’est qu’il y a un problème".


Peu de plaintes déposées au Centre

Entre 2009 et 2012, le Centre a ouvert une trentaine de dossiers liés au poids. C'est peu au regard de la réalité et cela veut dire que peu de personnes victimes de ce type de discrimination franchissent le pas d’introduire un signalement. Pour 2014, 3% des 4627 signalements de discrimination présumées concernaient l’état de santé.

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