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"Pas avant FIN NOVEMBRE": pourquoi les délais pour passer son examen pratique ont explosé en Wallonie?

Cette année, le permis de conduire a changé en Wallonie et à Bruxelles. Ce qui a poussé de nombreux candidats à se rendre dans les centres pour passer l’épreuve théorique avant l’introduction des nouvelles règles. Mais cette réforme engendre-t-elle également aujourd’hui des délais anormalement longs pour pouvoir passer l’examen pratique ?

"Plus possible de prendre rendez-vous pour un examen pratique permis B avant fin novembre. Même via les auto-écoles qui ont des plages horaires réservées pour les examens, ceux-ci n'ont pas de créneaux avant octobre. On sent vraiment que les centres d'examen n'arrivent pas à suivre la demande. C’est fou", déplore un candidat conducteur via notre bouton orange Alertez-nous.

"J'ai suivi intensivement des cours pour mon examen que j'ai raté en juillet. Je dois attendre longtemps pour le repasser. Ce qui signifie reprendre beaucoup de cours pour ne pas perdre ce que j'avais acquis", regrette-t-il.

Les centres d’examen sont-ils effectivement saturés actuellement ? Faut-il faire preuve de patience pour pouvoir avoir en poche son permis de conduire ?


Une situation différente à Bruxelles et en Wallonie

Tout d’abord, cela dépend de la région dans laquelle vous habitez. "Le secteur étant régionalisé, la situation n’est pas la même à Bruxelles et en Wallonie. Les réformes en la matière ne sont pas implémentées en même temps", souligne Marie Debacker, porte-parole du Goca (groupement des organisateurs agréés de contrôle automobile).

Dans la capitale, la réforme a été entamée en avril cette année (et le deuxième volet est prévu début novembre). Il n’y a donc pas beaucoup d’incidence sur le temps d’attente habituel. En Wallonie, par contre, de nouvelles modifications au permis de conduire sont entrées en vigueur le 1er juillet après le remaniement de l’examen théorique en janvier. Et là, on note des effets sur le nombre de demandes.

"Les délais sont anormalement longs actuellement en Wallonie", affirme Hugues Cherpion, vice-président de Federdrive, la fédération des écoles de conduite et centres de formation agréés .


De nombreuses personnes ont passé leur examen théorique juste avant l'application de la réforme

Selon lui, cette réalité est tout simplement liée à l’introduction des nouvelles règles. "Avant janvier, de nombreux candidats se sont précipités vers les centres d’examen pour présenter l’examen théorique avant les changements. Vous vous souvenez sûrement des longues files d’attente", souligne-t-il. "Il y a vraiment eu un rush de candidats", confirme Marie Debacker.


Et trois mois plus tard...

Tous ces conducteurs en herbe ont donc obtenu en même temps leur théorique et veulent désormais obtenir leur examen pratique. Une affluence qui a un impact sur les plannings des centres. "Après le théorique, il faut trois mois de conduite au minimum et souvent les candidats attendent les prochaines vacances pour se présenter. C’est-à-dire juillet-août", indique Hugues Cherpion.

"Les périodes de vacances scolaires sont les grands pics de l’année, les moments où de nombreux candidats viennent se présenter", confirme la porte-parole du Goca.


Tout le monde veut le passer pendant les vacances d'été mais il y a moins de personnel

Alors que le nombre de candidats est donc plus élevé pendant cette période estivale, le personnel est par contre réduit dans les centres en raison des vacances. Ce qui explique également un délai d’attente plus long.

Et cette année est particulière avec l’introduction du deuxième volet (un test de perception des risques à passer entre l'examen théorique et l'examen pratique) de la réforme. Les centres d’examen ont donc beaucoup plus de demandes. "Surtout il y a un mois ou deux", précise Marie Debacker.

Sans oublier l’apparition d’une nouvelle épreuve à passer entre les examens théorique et pratique depuis juillet. Il s’agit donc du test obligatoire de perception des risques, quelle que soit la filière choisie. Il se déroule sur un ordinateur dans un centre d’examen. La réussite de ce test d’aptitude permet au candidat de rouler seul. "C’est une condition d’accès à l’examen pratique, donc un test supplémentaire qui prend de la place dans les plannings des centres d’examen wallons. A Bruxelles, il sera aussi obligatoire à partir de novembre mais il fera partie intégrante de l’examen pratique", indique la porte-parole du Goca. "La suite de la réforme en juillet impose cette nouvelle épreuve. Ce qui risque de doubler les demandes", craint le vice-président de Federdrive, la fédération des écoles de conduite et centres de formation agréés. "Et c’est la première fois que l’on implante de nouvelles règles en juillet, c’est un choix politique. Toutes les causes sont donc réunies pour un créer un bouchon", résume-t-il.


"Cette bulle va se résorber"

Ces deux professionnels du secteur sont toutefois optimistes quant à l’avenir. "Cette bulle va normalement se résorber d’ici quelques mois à mon avis", prédit Hugues Cherpion. "En Flandre, où la réforme a déjà été implantée, il y a également eu une période de rush avant un retour à la normale. Le soufflé va donc retomber aussi en Wallonie", estime Marie Debacker. Selon elle, certains centres lui ont d’ailleurs déjà communiqué une diminution des demandes. 

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