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"Ça ne sert qu'à remplir les caisses de l'Etat": les radars dans les zones 30 irritent Hector, la police lui répond

Début octobre, la police fédérale réalisait son 15e 'speed marathon'. 141 zones de police ont effectué des contrôles de vitesse intensifs. Sur les 1.362.879 conducteurs qui ont été contrôlés, 2,78% ne respectaient pas les limites, et ont reçu un procès verbal. Même si ce pourcentage est en baisse (3,81% lors de l'édition 2020), ça représente, en 24h, 37.888 amendes routières envoyées. Si on se base sur une moyenne de 75€, ça représente 2,8 millions d'euros !

Au même moment, Hector contactait la rédaction de RTL info via le bouton orange Alertez-nous. "Je viens de recevoir un procès pour excès de vitesse. 43 km/h (recalculé 35) au lieu de 30 km/h. Alors, sécurité routière ou bien c'est juste pour remplir les caisses de l'état?", se demande notre témoin de la région de Charleroi.

Une zone 30 devant une école… qui n'existe plus

C'est en réalité Christine, la femme d'Hector, qui a été contrôlée en excès de vitesse à Lodelinsart. "Je ne conteste pas ce procès, étant donné qu'on est en infraction par rapport à la loi. Mais je ne trouve pas cette vitesse excessive et dangereuse, et je ne vois pas la mise en danger quelconque d'un piéton. D'ailleurs il n'y a que très peu de piétons qui traversent, tout le monde peut le constater", nous a-t-il expliqué.

En réalité, ce qui pousse Hector à se poser beaucoup de questions sur ces contrôles, c'est leur finalité. "Si le but n'est pas de remplir les caisses de l'état mais de protéger le citoyen, le piéton, alors il faut laisser le radar en permanence, ou prendre d'autres mesures, comme un casse-vitesse". Plus bas dans la rue, il y a une zone 30 devant une école qui est fermée depuis trois ans. Ce n'est plus une école, mais on vient se placer devant, pour faire de la répression".

"Ce que je reproche donc aux policiers, c'est qu'ils viennent sur place pour faire de l'argent, et dès qu'ils sont repérés, ils s'en vont. Ce n'est pas la solution au problème, car quand ils ne sont pas là, la vitesse recommence, et vous ne protégez personne…"


Que répond la police ?

Alors, la police place-t-elle des radars pour "remplir les caisses de l'Etat", comme l'estime Hector ? Direction Bruxelles, une région où les zones 30 sont désormais généralisées, sauf exception.

"La réponse est… pas du tout", nous dit Michaël Jonniaux, chef de corps de la zone de police Montgomery. "Les radars, on va les placer en fonction de différents critères. Tout d'abord, la dangerosité. On choisit des endroits reconnus comme accidentogènes. Ça peut être aussi en fonction de la zone où ils se trouvent: une école, un quartier commerçant, etc. Il faut également que ce soit possible de déployer le radar. Enfin, il y a la demande de citoyens qui se plaignent qu'on roule trop vite dans leur rue ou leur quartier: on fera une analyse pour décider si on place ou non un radar dans leur quartier".

Des critères logiques, selon l'inspecteur, "car la vitesse reste un facteur essentiel au niveau des accidents de circulation". Et ça fonctionne: "Durant tout le mois de septembre, nous avons beaucoup flashé autour des écoles. Et pour la plupart de nos sorties, nous n'avions qu'un ou deux PV qui étaient dressés. C'est très bien, nous sommes très heureux. Car ce qui compte, c'est que les gens roulent moins vite". 


4 millions d'amendes chaque année

Concrètement, avant d'installer un radar, une étude préalable est réalisée, nous indique le cabinet du ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne. Actuellement, 72 radars sont activés en Belgique. Dans les mois à venir, 36 radars tronçons supplémentaires seront activés, dont 12 en Wallonie et 24 en Flandre. 

Le nombre de PV dressés à la suite d'un contrôle radar est en augmentation. En 2018, 3.404.123 ont été érigés contre 3.996.448 en 2020. C'est 17% de plus en l'espace de deux ans. 

En moyenne, chaque année, 4 millions d'amendes sont distribuées pour "vitesse excessive". Ces dernières rapportent environ 250 millions d'euros à l'État. Une partie revient aux zones de police. L'argent est utilisé en priorité pour la sécurité routière, notamment pour acheter des radars et des caméras. "Mon rêve, c'est de ne plus recevoir d'amendes dans les caisses de l'Etat. Car ça voudrait dire que les gens respectent les règles. Et à ce moment-là, on va voir que le nombre de morts sera réduit", insiste le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne.

Chaque année, en Belgique, un accident mortel sur 3 est causé par une vitesse excessive. 

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