Accueil Actu

"Les petits encombrants ne sont plus acceptés !": les déchetteries serrent la vis et renvoient Marc vers les sacs poubelles... payants

C’est dans un état d’esprit confus que Marc a appuyé sur le bouton Orange Alertez-nous. Il nous a confié ne pas comprendre pourquoi il ne pouvait plus jeter ses petits encombrants dans le parc à conteneurs de sa région. En réalité, cet habitant de Manage n’est pas le seul à ne plus pouvoir le faire. Cette interdiction est une directive de la région Wallonne. On vous explique.

Marc, retraité depuis plusieurs années, a pour habitude de faire du jardinage. Son espace de jardin assez conséquent lui permet de s’adonner à sa passion. Habituellement, pour se débarrasser de ses déchets, il prenait la direction du recyparc (appelé aussi déchetterie ou parc à conteneurs) le plus proche chez lui. Enfin jusqu’à peu… Lors de sa dernière visite, une employée du parc à conteneurs lui a annoncé que c’était la toute dernière fois qu’il pourrait jeter ses petits encombrants (dont ses déchets verts) dans une des bennes du centre. Dorénavant, il devra les jeter dans sa poubelle ménagère. "Moi et mon épouse, on était assez étonnés parce que les petits encombrants on en quand même beaucoup. Personnellement, j’estime que les sacs-poubelles doivent juste servir aux ordures ménagères", explique Marc.

Il y a des personnes qui achètent leur sac-poubelle à la pièce

S’il s’estime plutôt chanceux, le retraité pense toutefois aux conséquences que cela va avoir sur autrui. Tout d’abord sur ceux qui ont de plus en plus de difficultés à boucler leurs fins de mois. "Devoir mettre ses encombrants dans des sacs-poubelles signifie qu’il faudra en acheter davantage et je le vois autour de moi, les gens n’ont pas tous les moyens de le faire. Il y a des personnes qui achètent leur sac-poubelle à la pièce." En résulte alors un risque de déchets sauvage. "Je pense sincèrement que les gens vont jeter n’importe où leurs encombrants." Marc pense également aux ouvriers qui auront la lourde tâche de devoir porter de plus en plus de sacs. "Il y aura plus de poubelles aux portes des habitations, et les éboueurs qui viendront les chercher devront porter plus lourd."

Si cet habitant de Manage vient de recevoir ce rappel à l’ordre, la règle n’est pourtant pas neuve. Contacté, le cabinet de Céline Tellier rappelle que la consigne en vigueur depuis plusieurs années est la suivante : "Est considéré comme encombrants, tout ce qui ne rentre pas dans un sac-poubelle de 60 litres." En clair, tout ce qui rentre dans votre sac-poubelle doit y être mis. Pourquoi cette directive fait à nouveau parler d’elle ?

Les recyparcs, moins laxistes: "Nous sommes financièrement pénalisés"

Les intercommunales assument : ne pas mettre en place cette règle est un manque à gagner pour elles. "Lorsqu’on envoie nos conteneurs dans lesquels il y a des petits encombrants à nos sous-traitants, nous sommes financièrement pénalisés", explique Anne Copin, la chargée de communication de Hygea, l’intercommunale de gestion environnementale de 24 communes réparties sur le territoire de la région de Mons-Borinage-Centre. Notre habitant de Manage, Marc, n’est d’ailleurs pas le seul à se plaindre de la situation. Quotidiennement, Anne Copin constate sur le terrain le mécontentement des citoyens. "Depuis qu’on tape à nouveau sur le clou avec cette règle, les gens sont de plus en plus agressifs parce qu’ils doivent acheter des sacs-poubelles supplémentaires pour jeter leurs bibelots, jouets, électro, vêtements, … Je comprends que dans le contexte actuel, cela est compliqué, mais nous on ne fait qu’appliquer la règle."

Pourquoi une telle règle ?

Anne Copin rapelle que l’idée qui se cache derrière cette directive est de s’interroger sur la surconsommation des citoyens. "Se débarrasser des déchets à un coût pour la communauté donc il est important d’en prendre conscience."

À la une

Sélectionné pour vous