Accueil Actu

"Une clé USB neuve" pour récupérer son IRM dans l'hôpital de Libramont: "J'ai l'impression qu'on revient 15 ans en arrière"

Via le bouton orange Alertez-nous, Elodie et Christophe s'étonnent d'une pratique mise en place par l'hôpital de Libramont. Pour récupérer ses images de radiologie, il faut présenter une clé USB neuve. Sans quoi, impossible de repartir avec. Comment l'expliquer ?

Il y a quelques semaines, Élodie (prénom d'emprunt) se rend à l'hôpital de Libramont afin de passer une IRM. Cette joueuse de basket espère ainsi comprendre le mal qui touche son genou, nous explique son compagnon Christophe. Après avoir pris rendez-vous auprès du service concerné, elle fait le trajet. 60 kilomètres la séparent de l'établissement hospitalier.

Une fois l'examen médical passé, elle demande à récupérer ses résultats afin que son médecin situé à Etalle (province du Luxembourg) puisse les interpréter. Mais impossible, comme nous le rapporte son compagnon via le bouton orange Alertez-nous. "On lui a dit que pour les récupérer, il fallait apporter une clé USB dans un emballage neuf", explique-t-il. Avant de plaisanter: "Une clé Usb. J'ai l'impression qu'on revient 10 à 15 ans en arrière", souffle Christophe. 

La réponse à une cyberattaque de grande ampleur

Pour Christophe et Elodie, cela ne constitue pas un problème en soi. Sauf que lors de sa prise de rendez-vous, ce détail n'a pas été mentionné à la jeune femme. "Pourquoi ne pas prévenir le patient ?", souffle-t-il. "Je pense que l'on oublie de prévenir les gens. Ce n'est pas fait méchamment, mais cela a des conséquences. C'est du temps de perdu et il faut refaire 60 kilomètres pour recevoir ses résultats. À l'heure où on est à 2€ le litre de diesel, ça compte", ajoute-t-il. 

Demander une clé USB aux patients qui veulent récupérer leurs images de radiologie est une procédure mise en place après la cyberattaque qu'a connu Vivalia. Rappelez-vous, le 14 mai dernier, Vivalia avait été paralysée par une cyberattaque de grande ampleur.

L'intercommunale de soins de santé regroupe notamment six sites hospitaliers, une polyclinique, quatre maisons de repos et maisons de repos et de soins, une maison de soins psychiatriques et trois crèches situées en province de Luxembourg. Cette cyberattaque avait entraîné le blocage de 200 serveurs et 1.500 ordinateurs. "Le 13 mai est pour Vivalia ce que le 11 septembre a été pour le transport aérien", avait réagi Yves-Henri Serckx, directeur informatique de Vivalia.

L'informatique dans les hôpitaux prend beaucoup de place

Suite à cela, l'hôpital a mis en place de nombreuses procédures pour limiter les risques. "À ce moment-là, personne ne voulait qu'une clé USB, dont on ignore la provenance n'entre dans notre système informatique", nous explique Fabian Namur, directeur de la communication de l'intercommunale. Pendant plusieurs semaines, les équipes techniques ont œuvré pour rétablir le système. "On n'est pas encore revenus à 100% mais on y tend. C'est un long travail car on sait que l'informatique dans les hôpitaux prend beaucoup de place", ajoute le porte-parole. 

Afin d'éviter tout nouveau risque de cyberattaque, Vivalia a donc demandé à ses patients, désireux de récupérer leurs images de radiologie, d'apporter une clé USB neuve. Cette procédure ayant été prise en urgence, cela pourrait expliquer la désorganisation et le fait que les patients n'ont pas tous été prévenus avant leur rendez-vous médical.

Aujourd'hui, "tout cela est terminé", affirme Fabian Namur. Désormais, les personnes qui veulent faire consulter leurs images de radiologie à leur médecin ne doivent rien prévoir. Un lien informatique est automatiquement envoyé au praticien. "Le radiologue rédige un protocole. Dans celui-ci, se trouve un lien vers les images IRM. Le médecin y a alors accès", nous détaille le porte-parole. 

À la une

Sélectionné pour vous