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"Une décharge à ciel ouvert": Magali dénonce "les montagnes de déchets" d'une grande rue d'Uccle

Des sacs poubelle qui s’entassent, du matériel électroménager abandonné et des rats qui pullulent. Tel est le spectacle qui se joue juste en face de chez Magali. Pendant plusieurs jours, l’habitante de la commune d'Uccle a vu les sacs poubelle s’entasser sans pouvoir rien y faire. Des emails à la commune, des appels téléphoniques à Bruxelles-Propreté… Magali a tout tenté pour mettre fin à cette situation. Elle nous raconte sa situation via le bouton orange Alertez-nous.

Depuis janvier 2019, la chaussée d’Alsemberg est en travaux. Après une intervention de Vivaqua pour pour une rénovation des égouts, le réaménagement des trottoirs et de la chaussée a été entamé en août dernier. Les travaux sont réalisés tronçon après tronçon. Au total, 5 zones ont été définies. Cela entraîne une fermeture temporaire de chaque tronçon, la circulation y étant impossible.

Pour les riverains, ces travaux ne sont pas sans conséquence. Afin de permettre la collecte de leurs déchets, la Région les a informés, via des toutes-boîtes, des changements de lieux de dépôts. Puisque le temps des travaux, la chaussée n'est pas accessible aux camions-poubelles, les lieux de collecte ont été modifiés. 

J'ai même vu quelqu'un qui vidait sa casserole sur le trottoir

"Après avoir eu un égout à ciel ouvert, c'est devenu une décharge à ciel ouvert. Là c'est le chantier. Il y a un gros problème de propreté publique", nous rapportait Magali, début décembre. La riveraine décrit, photos à l'appui, des "montagnes de déchets". Des sacs blancs et bleus qui, selon notre témoin, sont restés plusieurs semaines avant d'être collectés entraînant de nombreux désagréments sanitaires. Selon Magali, la commune tente de pallier cette insalubrité mais manque de moyens. "Je vois les nettoyeurs de rue passer avec leur pauvre petite pince mais ça ne suffit pas", témoigne-t-elle.

Aujourd'hui, cette habitante est en colère. D'abord contre les personnes qui ne respectent pas les règles. "Les gens déposent leurs poubelles hors des jours de collecte. Certains viennent déposer un vieux frigo, un matelas. Et ils trouvent ça normal. Un concours de poubelles... C'est dégoûtant. J'ai même vu quelqu'un qui vidait sa casserole sur le trottoir", s'exaspère-t-elle. Ensuite, Magali estime que cette situation est également rendue possible à cause de la Région "qui ne fait rien". "Il faut réveiller les consciences. À force de laisser un quartier péricliter, ça devient normal de jeter ses ordures ainsi pour les personnes qui manquent de civisme. Et personne ne dit rien", s'agace-t-elle. "J'ai vu des rats", s'exclame Magali qui nous explique avoir averti les autorités sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, cette habitante critique une mauvaise gestion des responsables. "Ça fait 7 ans que j'habite ici et je trouve que mon quartier perd de sa valeur", regrette-t-elle. 

Depuis notre entretien téléphonique, la situation s'est un peu améliorée. Les montagnes de sacs poubelles ont été progressivement collectées mais les dépôts sauvages, eux, sont toujours là, nous explique Magali.

La commune et la Région conscientes du problème

Comment une telle situation est-elle possible? Nous avons contacté la commune d'Uccle. Son échevine, responsable de la Propreté publique, Carine Got-Lescot, nous indique que la chaussée d'Alsemberg est une voirie régionale. Sa gestion est donc à la charge de la Région et non de la commune. L'échevine confirme avoir reçu de nombreuses plaintes concernant l'insalubrité de la chaussée. "Les habitants ne respectent ni les points de collecte ni les jours et heures de sortie", explique-t-elle.

Ce non-respect des règles entraîne l'accumulation de sacs sur la chaussée et parfois même de dépôts clandestins. La commune tente de pallier cette situation en déployant des équipes au nettoyage. "Nous avons deux équipes qui ne font que ça", assure l'échevine qui dit comprendre l'agacement des riverains. "On essaie de suivre au maximum mais nous n'avons pas le personnel nécessaire", déplore-t-elle. Selon elle, le fait qu'un chantier soit en cours encourage des personnes à agir de la sorte. "Quand il y a des travaux, certains se disent 'C'est crade, c'est moche, donc on peut mettre nos poubelles ici'. Et c'est comme ça qu'on fait de moins en moins attention", regrette Carine Got-Lescot. Régulièrement en contact avec la Région, notamment lors de comités de suivi des travaux, la commune l'a avertie de la situation. 

Malgré nos efforts, les gens ne respectent pas

De son côté, la Région nous confirme être bien consciente du problème. Etienne Cornesse, porte-parole de Bruxelles-Propreté, nous explique que compte tenu des travaux "de très grande ampleur" entrepris depuis des mois, des lieux sont inaccessibles par les camions de collecte. Cela s'explique par deux raisons: soit le chantier ne permet pas techniquement de rouler sur la chaussée, soit y accéder présente des risques pour les agents de Bruxelles-Propreté. C'est pour cela que les points de collecte ont été déplacés. 

"On a distribué des toutes-boîtes aux habitants les invitant à apporter leurs sacs poubelles à des points de collecte. Ils ont été indiqués sur un plan avec des flèches rouges", nous explique le porte-parole. Avant d'ajouter. "Le problème c'est que certains habitants ne respectent pas ces consignes et déposent où ils veulent, quand ils veulent".

Le porte-parole assure que Bruxelles-Propreté tente d'assainir les lieux. "Malgré nos efforts, les gens ne respectent pas. On a la charge de 19 communes. Si on doit passer tous les jours à Uccle, alors on ne passe pas ailleurs", estime Etienne Cornesse. Bruxelles-Propreté regrette que la population ne respecte pas les règles établies. Pour le porte-parole, le principal souci est causé par ces contrevenants. Il rappelle l'importance de respecter les jours et lieux de collecte afin d'éviter d'arriver à une situation intenable pour les riverains.

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