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Afflux de migrants sur l'île de Kos en Grèce: le témoignage de Françoise, une touriste belge

Françoise était en vacances sur l'île de Kos, en Grèce, la semaine passée. Cette île prisée par les touristes l'est aussi par les migrants qui affluent toujours plus nombreux. Notre compatriote nous a envoyé cette photo, via la page Alertez-nous, où on observe des gilets de sauvetage laissés par les migrants sur la plage avec en arrière-plan les yachts de riches touristes. Le cliché pris vendredi dernier, illustre bien, selon notre témoin, "le contraste entre deux mondes qui n'ont aucun contact entre eux".

"Les réfugiés qui étaient sur ce bout de plage au début de la semaine venaient de quitter les lieux, et durant la nuit, des canots de fortune ont débarqué de nouveaux réfugiés. Comme le disait un employé du café, 'il en part 100, il en arrive 200'", nous rapporte Françoise qui est enseignante.

"En moyenne, ils restent 10 jours à Kos avant de gagner le continent par Athènes. Les autorités de Kos, débordées, délivrent des papiers assez facilement, ce qui a pour résultat d'exaspérer d'anciens migrants qui sont là depuis 15 ans, travaillent, et doivent suivre une procédure longue et compliquée pour en obtenir... Toute la différence entre "migration" (pour les anciens) et aide d'urgence (pour les nouveaux)", nous raconte-t-elle.  

Près de 50.000 migrants ont débarqué sur les côtes grecques en juillet après avoir traversé la Méditerranée a annoncé il y a quelques jours Frontex, l'Agence de surveillance des frontières extérieures de l'UE, qui parle d'un record d'arrivées. Le nombre d'arrivées de clandestins en Grèce a quintuplé pour la première partie de l'année par rapport à la même période précédente, indique l'agence européenne dans un communiqué.

Neufs migrants sur dix sont d'origine syrienne ou pakistanaise. Les réfugiés accèdent à la Grèce principalement en traversant la Méditerranée depuis la Turquie sur des embarcations de fortune et débarquent en majeure partie sur les îles de Lebos, Chios, Kos et Samos. Le Haut-Comissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a appelé vendredi Athènes à mettre fin au "chaos total" qui règne sur ces îles où aboutissent les migrants. "Pour ce qui concerne l'eau, les sanitaires, l'assistance alimentaire, c'est totalement inadéquat. Sur la plupart de ces îles, il n'y a pas de capacités d'accueil", a déclaré le directeur du HCR pour l'Europe, Vincent Cochetel, après avoir visité ces îles.

"Cette situation critique nécessite une vraie politique européenne. Quand je vois le bazar que cela fait chez nous, alors que la Grèce qui est en difficulté est exposée dix, vingt, cent fois plus que nous le sommes à ce problème, je ne peux que me dire qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. La presse a une grande et belle mission d'éducation à réaliser sur le sujet", conclut Françoise.

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