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Walter reçoit une facture de régularisation de 682€ malgré son compteur à budget: "Comment est-ce qu'on fait pour payer tout ça ?"

La hausse des prix de l'énergie touche tous les portefeuille des Belges. Et même ceux qui utilisent un compteur à budget. C'est le cas de Walter, un habitant de Nandrin qui a été surpris de voir une facture de régularisation de 682€. Via le bouton orange Alertez-nous, il s'étonne du montant de sa facture de régularisation.

Walter, habitant de Nandrin (dans la province de Liège), utilise un compteur à budget depuis 2019. En fait, cet appareil permet le prépaiement des consommations d’énergie via une carte rechargeable. Dès lors, via ce compteur à budget, il devient possible de consommer de l’énergie à hauteur du montant rechargé sur la carte. Pour cet habitant, cet appareil qui lui permet de contrôler facilement sa consommation lui permet ainsi de faire des économies. "C'est un système très avantageux parce que vous rechargez et quand vous n'avez plus, c'est que fatalement, vous avez usé outre ce que vous avez mis", explique-t-il. 

Un système qui arrangeait parfaitement Walter. "Avec un compteur traditionnel, je payais 160€, quand nous avons installé ce système de compteur à budget, ça nous permettait de gagner pratiquement 70 à 80€ par mois, c'était pas négligeable", affirme-t-il. Mais la situation a bien changé. Il nous a alertés via le bouton orange Alertez-nous après avoir été surpris par une terrible facture : son fournisseur lui réclame 682€.

Cette machine est installée dans son garage. Walter y descend de temps en temps pour y glisser une carte qu'il aura rechargée : "Vous entendez un 'bip' qui vous signale directement le montant que vous avez rechargé sur votre carte" nous montre-il, "ça vous permet de tenir, si possible, le mois selon votre recharge".

Chaque mois, Walter prépaye sa consommation en y mettant près de 150€ tous les mois. Il y a quelques années, il était à 60€. L'objectif de ce système : faire des économies "par rapport à un contrat fixe ou variable d'un compteur électrique traditionnel" explique Walter, "les compteurs à budgets sont presque imposés quand vous avez une dette vis-à-vis de la société d'électricité".

Une facture de régularisation pour rectifier la différence de prix

Aujourd'hui, le Nandrinois ne voit pourtant plus beaucoup d'intérêt à ce dispositif : "En rechargeant cette carte, ça ne vous dit pas le prix du kilowattheure et on reçoit une régularisation, ce qui n'était pas le cas auparavant, ou un montant très minime. (...) Aujourd'hui ça ne sert plus à rien".

En fait, les compteurs sont pré-encodés par les gestionnaires de réseau à un tarif moyen. Mais le client reste chez un fournisseur qui a un tarif précis. Il faut donc rectifier la différence de prix une fois par an. Lorsque le prix de l'énergie augmente de manière rapide, il y a une différence entre le tarif implémenté dans la machine et le tarif réel.

Cette différence, la régularisation, doit être payée chaque année, mais est aujourd'hui particulièrement élevée. Walter trouve donc "qu'il est temps que les fournisseurs indiquent à la clientèle si e prix augmente très fort, ou qu'on ait les compteurs à budget en fonction du coût de l'énergie, et qu'ils diminuent, à la limite, beaucoup plus vite".

Que faire face à une régularisation extrême ?

En Wallonie, 100.000 ménages disposent d’un compteur à budget. Ces derniers se basent sur un tarif moyen. La facture annuelle permet de régulariser la différence qui existe entre les deux tarifs (celui du contrat et celui pré-encodé dans le compteur à budget), sur la base de votre consommation réelle. En temps normal, la régularisation est pratiquement nulle. Mais la hausse des prix de l’énergie a tout bouleversé.

Walter ne s'attendait pas à une augmentation pareille. "Quand j'ai reçu la facture, je me suis étonné de la régularisation de 682€. L'année précédente, j'avais une régularisation de 59,55€" déplore-t-il, "c'est une très mauvaise surprise, 682€… comment est-ce qu'on fait pour payer tout ça ?"

Comment expliquer cette régularisation disproportionnée ? Sabine Wernerus, conseillère énergie à la fédération des CPAS, explique que "les tarifs sont mis à jour par les gestionnaires de réseau tous les trois mois. Entre la dernière mise à jour et aujourd'hui, les prix ont augmenté, même pour le tarif social, donc ils payent cette différence".

Walter est loin d'être le seul à subir une régularisation pareille, cette augmentation est aussi remarquée dans les CPAS. Geoffrey Digneffe, spécialiste énergie au CPAS de Liège, s'attend à des mois "très compliquées". "On constate que le profil des personnes qui s'adressent au service énergie change et évolue. Il y a des travailleurs qui n'arrivent plus à assurer le payement de leurs factures. On s'attend, au vu de l'augmentation du prix de l'énergie, à un afflux important", indique-t-il.

Pour ne pas être surpris par la régularisation, Sabine Wernerus conseille de "vérifier la facture, de vérifier que tous les chargements ont été pris en compte, d'essayer de comprendre ce qui fait la différence". Elle cite notamment le fait d'avoir un compteur exclusif nuit, qui peut avoir un impact important sur sa régularisation. Les CPAS peuvent aussi intervenir dans certains cas : "On analyse la situation des personnes, on propose un plan d'apurement en fonction de leur situation. Si vraiment la personne n'arrive pas à gérer son plan, on peut activer différentes aides qui sont à notre disposition", explique Geoffrey Digneffe.

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