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Anaïs habite dans un camping résidentiel à Hastière: "430 pannes de courant en 3 ans"

Dans certaines régions de Belgique, des campings sont devenus, partiellement, des lieux d'habitat permanent. C'est le cas du Domaine Eden à Hastière-Lavaux, un village relié à la commune d'Hastière, dans le sud de la province de Namur. On y trouve un peu de tout sur les nombreuses parcelles de ce domaine privé: des caravanes résidentielles, des chalets en bois, des petites maisons. Environ 300 personnes y vivent, la moitié de manière permanente.

Cependant, les connexions de ce domaine à l'eau et à l'électricité ne sont pas adaptées pour des 'quartiers' (il y a plusieurs rues) avec autant d'habitants. Et ça pose de nombreux problèmes, depuis plusieurs années.

Ils n'osent plus inviter la famille à Noël

Anaïs a contacté la rédaction de RTL info il y a quelques semaines, car la situation devient très pénible. "Nous avons subi plus de 430 pannes de courant en 3 ans", nous a-t-elle écrit via le bouton orange Alertez-nous.

Tant d'instabilité électrique a des conséquences sur la vie de tous les jours, et même sur la vie sociale. Ils ont passé "une 4ème Noël sans oser inviter sa famille, car l'hiver les coupures sont de plus en plus fréquentes", parfois "tous les jours". Et souvent, "il y a des coupures d'eau également".

Cette situation difficilement acceptable irrite tous les habitants (permanents ou non), et les pousse à aller plus loin. "Nous avons déjà fait appel à un avocat, nous sommes déjà allés chez la Juge de Paix. Nous avons payé (en 2020) un appel de fonds pour des travaux d'environ 70.000€; les travaux sont terminés mais les problèmes persistent. Et notre syndic ne nous donne aucune explication: a-t-elle déjà fait appel à la société qui a réalisé les travaux pour connaître les causes de ces problèmes persistants?", se demande Anaïs.

Installer une cabine, mais qui va payer ?

La situation est complexe pour plusieurs raisons. Nos confrères de la télévision locale Matélé ont abordé le sujet à plusieurs reprises ces dernières années. Ils nous apprennent dans ce reportage de 2018, et celui, plus récent, du mois de janvier 2021, qu'il est difficile de trouver une solution à long terme, et que les travaux d'électricité effectués ne sont pas suffisants actuellement. Quant aux coupures d'eau, elles sont liées à l'électricité car ce sont des pompes qui alimentent le domaine.

L'un des problèmes, c'est que le domaine n'a pas été conçu, à l'époque, pour une telle demande. Le bourgmestre Claude Bultot, interrogé par Matélé, s'est mis en relation avec les acteurs concernés (dont le gestionnaire de réseau Ores). "On a un réseau avec un transfo aérien limité à 250 kVa", qui n'est plus suffisant depuis longtemps. "Pour augmenter la puissance, il faut une cabine, mais tout cela a un coût", soit "entre 50.000 et 60.000 euros".

Dans une situation normale, la commune aurait du intervenir. Mais on le répète, et c'est l'autre problème, il s'agit d'un domaine privé, c'est donc la copropriété qui doit payer. De nombreux riverains (dont Anaïs) sont en colère, cependant, car ils ont déjà payé pour des travaux électriques par le passé, qui n'ont pas vraiment amélioré la situation. Certains estiment "que les travaux ont été faits à l'envers".

La responsable du syndic de la copropriété évoque effectivement la nécessité d'un nouvel appel de fonds pour 2021. Hélas, à cause de l'épidémie, il est actuellement impossible de rassembler les propriétaires en assemblée. La situation n'est pas inextricable, mais elle va demander l'entente et la participation des habitants du domaine.

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