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Au chômage temporaire, Carine s'occupe en fabriquant des masques maison: sa production est impressionnante

La Jemappienne met à profit ses compétences de couturière pour confectionner des milliers de masques.

Les masques sont appelés à jouer un rôle clef dans la stratégie de déconfinement. Dès le 4 mai, son port sera obligatoire dans les transports en commun. À Jemappes, Carine fait figure de pionnière en la matière. Cette femme de 53 ans s'est lancée dans la confection de masques artisanaux, calots et blouses depuis plusieurs semaines. Fin avril, sa production s'élevait à 4500 masques et 500 calots faits maison. "Elle est trop humble pour faire sa 'pub'", remarque sa cousine. C'est elle qui a porté à notre attention la démarche de Carine via le bouton orange Alertez-nous. 

Depuis le 14 mars dernier, Carine est au chômage temporaire. L'école qu'elle nettoie habituellement, l'Institut Saint-Ferdinand, à Jemappes, a fermé ses portes, respectant ainsi les mesures prises par le gouvernement pour endiguer l'épidémie de coronavirus. Mais Carine n'est pas restée désœuvrée bien longtemps. Sa cousine infirmière lui a parlé du manque de masques en soins intensifs. "Alors, je me suis dit pourquoi pas ? Le lendemain, j'ai mis ma machine à coudre en route et j'ai commencé avec des morceaux de tissu que j'avais", raconte-t-elle.

Une production destinée d'abord à ceux qui sont en première ligne

Le bouche à oreille fonctionne à plein pour Carine. Familles, amis, voisins... On lui amène du tissu, des élastiques, elle en fait des masques. "Si j'en fais 80, j'en coupe 80, je les couds, je les repasse, je fais les plis, je mets les élastiques... Tout ça à la chaîne pour que ça aille plus vite", raconte-t-elle. La confection d'un masque lui prend environ 20 à 25 minutes, estime-t-elle.

Carine fabrique bénévolement des masques, mais aussi des blouses et des calots. Sa production est destinée en premier lieu aux infirmières, dont sa cousine. Cette dernière lui passe des "commandes" et puis elle les partage avec ses collègues. "Comme ça on est sûres que cela arrive aux infirmières et qu'ils ne sont pas revendus", raconte-elle. Selon les demandes de ses proches, elle fournit aussi des masques à des maisons de repos, des kinésithérapeutes, des éducateurs spécialisés...

Couturière de formation, Carine n'a "pas perdu la main"

Techniquement, la fabrication ne lui pose guère de problème. Car si elle n'en a pas fait son métier, Carine est couturière de formation. "J'ai fait comme on m'a appris à l'école, ça m'est revenu. Je n'ai pas perdu la main", confie-t-elle. Les difficultés sont plutôt liées au matériel et à la matière première. Sa machine à coudre vieille de 34 ans doit être manipulée doucement. Et les élastiques sont vite venus à manquer. "33 centimètres d'élastique par masque. Ça part très vite !", remarque-t-elle. "Carine en vient à utiliser tous les moyens du bord, même les bretelles de soutien gorge", raconte sa cousine.

Malgré toute sa bonne volonté, Carine sait que son action est limitée : "Je ne peux pas coudre non plus pour tout Jemappes", dit-elle. Le masque devenant un des outils essentiels de la lutte contre le coronavirus, de telles initiatives au niveau local se multiplient pour en produire, notamment via la plateforme faitesvotremasquebuccal.be. Le but est de fournir aux Belges des masques buccaux faits maison, que l'on peut donner via des points de collecte officiels.

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