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Caroline était au milieu des deux explosions à Zaventem: elle cherche à retrouver les victimes qu’elle a aidées

Cette mère de famille a vécu de l’intérieur l’attentat du 22 mars à l’aéroport de Bruxelles. Miraculeusement rescapée, elle a porté secours à plusieurs personnes au milieu du chaos et de la panique. Elle aimerait prendre contact avec ces victimes ou avec leurs proches.

Le 22 mars 2016, à 7h58, Caroline Leruth se trouvait dans le hall de l’aéroport de Zaventem, précisément entre les deux explosions déclenchées par les kamikazes. Elle s’en est sortie saine et sauve. Elle est restée sur place environ 35 minutes pour aider les victimes. Des moments bouleversants dont elle n’est pas sortie indemne psychologiquement. Pour se reconstruire, Caroline s’est lancée dans l’écriture du récit détaillé des événements qu’elle a vécus, de cette matinée funeste aux jours qui ont suivis, marqués par le traumatisme. Un texte qui pourrait apporter une certaine consolation à certains, du courage à d’autres, pense-t-elle. Caroline nous a contactés via notre bouton orange Alertez-nous pour essayer de retrouver des victimes qu’elle a aidées, ou leur famille.

Originaire de Tournai, Caroline Leruth a émigré aux États-Unis avec sa famille en 2001. Divorcée, elle vit actuellement avec ses deux enfants et son nouveau compagnon en Caroline du Nord. Âgée de 53 ans, elle y travaille en tant que cadre commercial pour la compagnie pharmaceutique GSK. Début mars 2016, Caroline venait rendre visite à ses proches en Belgique, comme elle a l’habitude de le faire une fois par an. Le 22 au matin, elle prenait le chemin du retour quand des événements auxquels rien ne la préparait se sont produits.


Sa visite en Belgique terminée, Caroline était fin prête à retourner aux États-Unis

Caroline passe la nuit du 21 au 22 chez une amie d’enfance, Béatrice, qui habite à Woluwe-Saint-Lambert. Elle prévoit chaque détail de sa routine de voyage : des vêtements confortables pour l’avion, un somnifère pour dormir pendant le vol, billet, passeport, portefeuille… Tout est en place. Elle est enthousiaste à l’idée de retrouver les États-Unis.

À sept heures du matin, elle se rend à Zaventem avec sa voiture de location. Après l’avoir rendue, elle se dirige vers l’aéroport, sa grosse valise sur un chariot. Il est 7h47 quand elle est dans l’ascenseur qui la mène du – 1 au hall de départ. Caroline rentre dans le grand ballet des voyageurs internationaux, repère son vol sur le panneau des départs : Philadelphie, American Airlines, 10h50, check-in rangée 8. Elle ne se sent pas tout à fait réveillée, un café lui ferait du bien, pense-t-elle. Ne ferait-elle pas mieux de voyager en classe affaire ? Quelle sera la surcharge de sa valise ? Ces questions occupent son esprit tandis que des centaines de personnes attendent devant les comptoirs d’enregistrement. Elle s’insère dans la file de la rangée 8. Il est 7h58.

Soudain, "BANG". Un énorme bruit sourd, solitaire, violent, sec claque dans l’air derrière moi, du côté gauche. La première fraction de seconde s’écoule, envahie par une multitude infinie de pensées, émotions, sensations, confusion. Mon corps commence immédiatement son irrationnelle transformation en une machine à survivre, efficace et méthodique. Je suis en état d’alerte totale avec une sensation impressionnante de puissance et de contrôle sur le présent. Cet état de conscience inconnu prend possession de moi et me donne une lucidité de pensée dont je n’ai jamais fait l’expérience.

Caroline se rappelle des images des attentats de novembre 2015 en France et comprend immédiatement qu’il s’agit d’une explosion. Elle a eu lieu à la rangée 11. "Deux mots résonnent dans ma tête : ‘Oh, NON !’", se souvient-elle. Caroline se cache derrière son chariot et observe, protégée par sa grosse valise. Le tumulte des voyageurs en partance a laissé la place "au son de la poussière et des débris qui tombent", décrit-elle. Prostrée, Caroline attend. Elle ne veut pas s’enfuir en courant, redoutant la présence de tireurs, comme au Bataclan. Une dizaine de secondes plus tard, une deuxième explosion retentit, plus importante que la première.


Caroline ne comprend pas tout de suite qu’il y a des victimes

À partir de ce moment, à cause du choc émotionnel, Caroline ne se souvient plus précisément de tout ce qu’elle a vécu. "Des pans de ma mémoire sont partis, évaporés, volatilisés, effacés, explosés par des images trop fortes", écrit-elle. Mais, juste après les explosions, Caroline ne cède pas à la panique. "Je me suis dit ‘c’est grave’ et ‘il faut que je sorte’", raconte-t-elle. Caroline court vers une porte de sortie. À l’extérieur, elle s’accroupit derrière un bac à fleurs et observe l’aéroport, anticipant les dangers. "Des terroristes vont-ils sortir armés ? Une autre bombe va-t-elle exploser ?", s’interroge-t-elle. Caroline remarque une jeune femme qui téléphone en marchant. Elle a du sang sur son pantalon. "Je me suis dit ‘merde, il y a des gens’. Ça jette vraiment sur moi l’aspect humain. Tout d’un coup ça me frappe, c’est horrible. A ce moment-là, je me suis dit ‘il faut que j’y aille’", explique-t-elle.


 
Elle retourne dans l’aéroport pour aider les blessés

Trois minutes après en être sortie, elle retourne dans le hall des départs. Toutes les fenêtres ont été soufflées par les explosions. Des personnes se pressent de sortir en écrasant presque au passage une victime. Caroline se met à l’ouvrage. Avec une jeune employée de Brussels Airlines, elles dégagent la personne des décombres. Caroline découvre un jeune homme asiatique. "C’est le premier visage que je découvre d’une victime grièvement touchée. L’émotion est trop forte, le traumatisme de l’image explose dans mon cerveau", relate-t-elle. Plus tard, elle apprendra avec effroi que ce jeune homme, Frank D, est mort en arrivant à l’hôpital.

À l’intérieur du hall, elle remarque un autre jeune homme, assis au milieu des débris, les jambes arrachées, dans une mare de sang. Elle se sert de son chandail pour faire un garrot et arrêter l’hémorragie. "Je ne suis plus moi-même. Mes gestes sont mécaniques", note Caroline. Malgré son aide, cet étudiant belge, Bart M, figurera également sur la liste des victimes décédées.



Caroline dégage des décombres un couple de personnes âgées. L’homme est inconscient. Elle contrôle les battements de sa carotide et place ses doigts sous son nez pour vérifier la respiration. Des gestes réflexes dont elle s’étonne encore aujourd’hui et qu’elle pense peut-être avoir vus dans "Criminal Minds". Caroline découvrira que la dame âgée a survécu à ses blessures, mais pas son mari.

Elle se retourne et repère une autre victime qui gît dans son sang. Elle lui parle et essaye de le rassurer : "Les secours vont arriver. Ça va aller". Elle remarque son alliance. "Je me dis que si c’était mon mari ou mon fils, je voudrais que quelqu’un reste près de lui", explique-t-elle. Caroline lui tient la main, lui parle. Le visage entièrement tuméfié, la moitié du crâne en lambeau, l’homme est très mal en point. Caroline demande de l’aide à quelqu’un pour le retourner parce qu’il est en train de s’étouffer dans son sang. "Je ne sais pas s’il s’en est sorti ou pas. J'aimerais le retrouver ou trouver sa famille", confie-t-elle. "On est resté 25 minutes à cet endroit-là jusqu’à l’arrivée des pompiers", raconte-t-elle. 


"Non, aujourd’hui n’est PAS un jour comme les autres"

Sa mission accomplie, Caroline sort du hall. Avant de quitter l’aéroport, elle veut reprendre sa valise mais un policier l’en empêche. "Non, Madame, on ne va plus à l’intérieur", lui indique-t-il. Elle est un peu agacée mais estime que cette frustration de ne pouvoir récupérer ses bagages est ridicule compte tenu de la gravité de la situation. Au milieu du va-et-vient des civières, elle s’éloigne pour rejoindre "d’autres survivants" à l’entrée du parking. Elle repère une voiture en marche, fait un signe au conducteur pour qu’il s’arrête. Il la dépose place Meiser. Assise sur un bloc en béton, elle assiste avec stupéfaction au traintrain quotidien qui poursuit son cours sur le carrefour. "Attendez, il y a des gens qui meurent, là, maintenant, à 10 minutes d’ici. Ils sont en morceaux, qu’est-ce que vous faites ? Il faut aller les aider ! Arrêtez-vous. Non, aujourd’hui n’est PAS un jour comme les autres", pense-t-elle. Son amie Béatrice vient la chercher en voiture.


Ébranlée psychologiquement, Caroline ressent l’urgence de raconter ce qu’elle a vécu

De retour à Woluwe-Saint-Lambert, Caroline regarde l’information en continu à la télévision. Elle veut absolument comprendre ce qui s’est passé. Elle découvre des images filmées à la station Maelbeek, l’autre cible des attaques du 22 mars, et fond en larmes. Caroline éprouve le besoin de parler et veut témoigner. Dans la matinée, elle se rend au commissariat de Woluwe-Saint-Lambert. En marchant dans la rue, elle se rend compte qu’elle n’est plus tout à fait la même. Elle longe les murs, constamment sur le qui-vive. Au commissariat, c’est une première déconvenue. Une jeune policière refuse de l’écouter : "Tous les effectifs sont à l’aéroport. La priorité, c’est les blessés", argue-t-elle, lui conseillant de revenir plus tard.

Caroline tente d’obtenir de l’aide en composant le numéro d’urgence communiqué par les médias, mais toutes les lignes sont occupées. Autre déception. En revanche, elle peut compter sur le soutien de sa famille et de son compagnon Mike, qu’elle a hâte de retrouver. Celui-ci s’occupe de sa nouvelle réservation d’avion. Car elle veut rentrer aux Etats-Unis le plus rapidement possible, "mettre le plus distance possible" avec Bruxelles, dit-elle. Dans l’après-midi, Caroline se sent de plus en plus mal. Son frère lui téléphone pour prendre de ses nouvelles et lui conseille de "voir quelqu’un". En regardant le journal de 19h, Caroline est "submergée par l’urgence de voir un médecin, un psychiatre" quand elle apprend qu’il y a eu dix victimes à l’aéroport et trente dans le métro.


"Je n’ai jamais pleuré de larmes aussi volumineuses"

Son amie Béatrice l’emmène à l’hôpital Saint-Luc. Un médecin l’invite à raconter ce qu’elle a vécu. Elle ne cesse de pleurer en rapportant — et en revivant — l’enchainement des événements de la matinée. "Des larmes énormes tombent sur le sol", constate-t-elle. "Je n’ai jamais pleuré de larmes aussi volumineuses. Est-ce que la taille des larmes est proportionnelle à la douleur ?", s’interroge-t-elle. Le médecin l’invite à se reposer, à dormir, et lui recommande d’être suivie quand elle retournera aux Etats-Unis. Son écoute aide beaucoup Caroline. Le soir, elle s’endort immédiatement, épuisée.


Retrouver les personnes rencontrées lors du drame, une idée fixe pour Caroline

Au réveil, Caroline se sent mieux. Le sommeil a été réparateur. Mais elle est habitée par une obsession qui ne la quittera plus : retrouver les victimes et toutes les personnes qu’elle a croisées dans le hall de départ après les explosions.

Elle retourne à l’hôpital Saint Luc parce qu’elle tient absolument à revoir le couple de personnes âgées qu’elle a sorti des décombres. Mais les blessés ont été envoyés dans plusieurs hôpitaux et seule leur famille peuvent accéder à eux. Quand elle comprend qu’elle ne les retrouvera pas, Caroline rentre dans une nouvelle crise de larmes, assise seule sur une banquette de l’hôpital. "Je suis dans un état de choc complet. Immobile, impuissante, gelée. J’ai mal, mal, mal", se souvient-elle. Un psychiatre et une psychologue de la cellule de crise la prennent en charge.


Le stress post traumatique ? "Non, pas ça. Pas moi."

"Je ne comprends pas ce qui m’arrive. Je deviens folle", sanglote Caroline face aux spécialistes. "Non, Madame, vous n’êtes pas folle. Ce que vous ressentez est tout à fait normal (…) Vous voulez terminer en quelque sorte ce que vous avez commencé à l’aéroport. Vous avez vécu un traumatisme et cela va prendre du temps pour vous remettre", lui répond le psychiatre. Caroline comprend qu’elle souffre de stress post traumatique. Cela ne la rassure pas car elle a un ami vétéran du Vietnam qui en souffre encore 55 ans après. "J’ai compris combien cette gangrène émotionnelle ronge la vie. Non, pas ça. Pas moi." Le psychiatre lui fournit un anxiolytique en cas de besoin.

L'aéroport de Schiphol

Retourner dans un aéroport, une expérience insoutenable

Jeudi 24 mars, Caroline doit partir de l’aéroport de Schiphol, à Amsterdam. Son père l’y emmène en voiture. L’arrivée sur le parking, juste en face de l’aéroport, lui cause une crise d’angoisse aiguë. Au moment de sortir de la voiture, elle ne parvient plus à bouger. "Je suis debout, en état de choc, paralysée et possédée par un malaise puissant et invisible", se souvient-elle. Son père l’encourage, l’entraine avec lui dans la direction de l’aéroport et demande de l’aide à un agent d’American Airlines. "Elle était à Zaventem", explique-t-il. Caroline prend l’anxiolytique qu’on lui a donné la veille. Tandis que son père quitte les lieux, elle est prise en charge par plusieurs agents de compagnie aérienne. On lui fait traverser le hall des départs, dont la vision lui est insoutenable, sur une chaise roulante. L’embarquement se fait également dans la douleur. Un cri d’enfant provoque une nouvelle crise de panique : elle se jette à terre à la grande stupéfaction des autres voyageurs dans la file d’attente. Rassurée et entourée par des agents d’American Airlines et de KLM, Caroline trouve finalement la force d’avancer jusqu’à la porte d’embarquement, puis de monter dans l’avion.


Une semaine de vacances dans un paradis de verdure, "entre gêne et soulagement"

Arrivée en Caroline du Nord, elle retrouve enfin sa fille Elizabeth et son compagnon Mike. "Je suis dans un étau d’amour qui me protège, me donne de l’énergie", se souvient-elle. Dès le lendemain, le 25 mars, le couple s’envole pour la Dominique, une île des Caraïbes où ils avaient prévu de passer une semaine de vacances. Ils décident de ne pas annuler ce voyage malgré le traumatisme. "J’ai beaucoup de chance de pouvoir ainsi échapper au quotidien et de me plonger tête première dans cette luxuriance tropicale, relate-t-elle. Je pense aux familles de ceux qui ont perdu un être cher à Bruxelles. Que vivent-ils maintenant ? J’oscille entre gêne et soulagement."

Jour après jour, Caroline sent son "état d’âme changer". Si bien qu’une semaine après l’attentat, elle s’est ressourcée, et veut reprendre la vie active.


Le retour au travail pour entamer un long processus de "reconstruction" psychologique

De retour au bureau, Caroline n’est pas aussi efficace que d’habitude. Au début elle a même d’étranges trous de mémoire, ne se souvenant plus de tel ou tel rendez-vous qu’elle a eu la veille. Son chef, très compréhensif, lui suggère de prendre du repos. Mais elle préfère "rester occupée" — elle se qualifie d’ailleurs de "bête de travail". La nuit, des cauchemars horribles et éprouvants troublent son sommeil. "Le moment est venu de s’engager dans la vallée solitaire de la reconstruction", note-t-elle. Caroline va chez le psychologue les quatre premiers mois. "Ça a servi. Il faut le faire", recommande-t-elle.

On a le choix de se dire ‘ok, je suis victime, j’ai vraiment pas de chance et ma vie est nulle. Ou bien on peut se dire ‘ok, c’est terrible, mais là il faut que je me remette, que je trouve la force et que j’aille au-delà. Parce que il y a des gens qui m’aiment autour de moi, des gens à qui j’ai d’autres choses à donner et que ma mission sur Terre, c’est pas de me sentir une victime, mais de donner des choses aux gens. Il faut donner un sens à cet événement. Qu’est-ce que ça veut dire pour moi ?

L’écriture de son livre a eu une vertu cathartique

Dans cette démarche de reconstruction, Caroline décide d’écrire le récit de ce qu’elle a vécu. Un travail qui lui prend quatre mois, et s’avère salutaire. La phase de relecture en particulier. "J’ai lu, et relu jusqu’à ce que j’en ai tellement marre (…) C’est un peu comme si le livre était devenu extérieur à moi, comme un bébé qu’on accouche", confie-t-elle. Ses amis l’ont encouragé à publier son témoignage. Avec celui-ci, Caroline espère retrouver les gens qu’elle a croisés dans le chaos de l’attentat : les victimes, leurs proches et ceux qui, comme elle, sont restées dans le hall pour aider.

Caroline écarte volontairement les sujets qui fâchent dans son livre, préférant transmettre "un message d’amour", plutôt qu’un "message de rage", explique-t-elle. Néanmoins, elle pointe du doigt un "manque de services et d’organisation" en Belgique, qui, aux Etats-Unis, "donnerait immanquablement lieu à une multitude de poursuites juridiques", lesquelles se solderaient par le versement de millions de dollars de dommages et intérêts pour le préjudice porté aux individus. "Évidemment, nous ne sommes pas aux Etats-Unis et en Belgique, les individus sont bien peu de chose face à la machine étatique inefficace et linguistiquement handicapée…", estime-t-elle.


Caroline exaspérée par la lenteur et la désorganisation des secours

Lorsque nous l’avons interviewée, elle a tenu à dénoncer la lenteur et le manque d’organisation des secours le 22 mars 2016. Des lacunes qui ont été mises en évidence par la commission d'enquête parlementaire, qui examine toutes les informations relatives aux attaques de l'aéroport et de la station de métro Maelbeek. "Dans un reportage, j’ai appris qu’ils ont téléphoné à Leuven au lieu de téléphoner aux communes francophones environnantes. Et donc, ça a retardé l’arrivée des secours d’une façon lamentable", déplore-t-elle. "Quand je pense qu’il a fallu attendre 40 minutes, tout ça parce qu’on n'a pas fait appel à Saint Luc qui était juste à côté", désespère Caroline. "Moi je trouve ça absolument inadmissible et je suis fâchée en tant que Belge, très fâchée", martèle-t-elle. "Pourquoi il n’y a pas eu d’ambulances tout de suite alors que Saint Luc était si proche ? Qu’est-ce qui s’est passé ?", interroge-t-elle.

Si ce sentiment de colère subsiste, Caroline est aujourd’hui tout à fait rétablie. "Je ne pleure plus, je ne tremble plus, c’est incroyable", se réjouit-elle. "J’étais par terre, je n’étais plus moi", souligne-t-elle. Il lui a fallu plusieurs mois pour réussir à "gérer" son traumatisme, confie-t-elle. "Tout le monde peut y arriver, estime-t-elle. Il faut avoir foi en l’énergie de la vie qui nous permet de nous reconstruire, nous donne la force de continuer à avancer, à donner de l’amour autour de nous."

Caroline cherche toujours désespérément à retrouver les personnes qu’elle a aidées ou croisées dans le hall de l’aéroport de Zaventem lors de cette terrible matinée du 22 mars 2016. Elle a créé une page Facebook intitulée "Brussels Airport Departure Hall Survivors". "Trouver les personnes qui ont assisté des blessés apportera réconfort et soulagement", écrit-elle.

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