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D-Nasty, un Belge de 21 ans, réalise ses rêves dans la musique et passe dans les plus grands festivals: une expérience "inimaginable"

Passionné de musique depuis l'enfance, le Verviétois est en train de percer dans le monde de la drum&bass. Le genre musical qu'il affectionne le plus actuellement. Il sera à l'affiche de Tomorrowland et Dour cet été.

Damien, alias D-Nasty, est très demandé depuis quelques temps. Sa musique ne s'adresse pourtant pas au plus grand nombre. Pas de paroles, peu de mélodie et encore moins de refrain calibré pour entrer dans les têtes. Il s'agit de drum&bass. Une musique très rythmée, aux basses triturées et distordues, avec un tempo très rapide. Bref, vous ne vous ne risquez pas de vous endormir en écoutant la musique de Damien. C'est sa maman, "une fan", assure-t-elle, qui a attiré notre attention sur lui via le bouton orange Alertez-nous.

Lorsque nous avons voulu joindre l'artiste, il était dans le train direction l'Angleterre, Bournemouth, où il allait mixer dans un club. Si le jeune homme habite chez ses parents, à Clermont (Thimister) dans la province de Liège, il voit du pays ces derniers temps. Angleterre, mais aussi France, République Tchèque, Allemagne, Autriche, Suisse... D-Nasty voyage au gré des soirées drum&bass. Les organisateurs le contactent directement. Pour les gros événements, il est lié à un tourneur : them-apples-agency, une agence qui gère ses réservations. "Tout le monde me connait maintenant dans le milieu de la drum&bass", constate-t-il. Comment en est-il arrivé là ? Rembobinons.


De la musique classique, du solfège... puis le choc d'une première soirée drum&bass

À l'âge de 4, 5 ans, ses parents lui offre une guitare. "J'ai vraiment accroché. Je me suis lancé dans le conservatoire et le solfège" , raconte-t-il. Enfant, il joue de la musique classique, du flamenco. À 13 ans, il pose sa guitare pour se concentrer sur l'école et le sport. Mais trois ans plus tard, une première sortie avec des amis dans un festival de drum&bass lui donne une envie furieuse de se remettre à la musique. "Les Invaderz, ce sont des soirées qui se déroulent souvent du côté flamand" , raconte Damien. "On a directement accroché" , se souvient-il. Exit les gammes et les arpèges, Damien, 16 ans, se met à Fruity Loops, un logiciel de production musicale. Seul devant son PC, il passe de longues heures à créer des morceaux. Ses influences ? Essentiellement des artistes drum&bass : Noisia, Netsky, Dj Fresh,Turno, Annix... Il signe ses musiques du nom de D-Nasty. D pour Damien, Nasty, soit méchant en anglais, "en rapport au style de musique électronique, un petit peu agressive" , explique-t-il. Ses compositions remarquées sur internet, il se lance en tant que Dj
Damien diffuse ses morceaux sur les réseaux sociaux.  Sa page Soundcloud est son canal privilégié pour faire parler de lui. Elle compte 12.500 abonnés. Il y poste ses compos, ses albums. "Il y avait des gens qui étaient intéressés, qui me demandaient si je mixais. Je répondais toujours non" , se souvient-il. D'où l'idée d'ajouter une corde à son arc. Car pour se faire une place dans ce milieu, Damien ne peut pas se contenter de créer des morceaux dans son home studio. Il doit se produire dans des soirées. Il décide donc de se lancer dans le mix, s'achète des platines et s'entraîne. "Mixer, ça s'apprend assez rapidement. On apprend toujours au fil du temps mais les bases s'apprennent vite" , explique-t-il. Le voici paré pour répondre à la demande. "A chaque soirée je prépare un nouveau set où je choisis ma playlist, les enchaînements à faire. Comment faire réagir le public. Et je prépare mes propres musiques que je vais intégrer dedans" , raconte-t-il. En parallèle, Damien a poursuivi ses études
Il vient de terminer un bachelier en design graphique à la haute école de la province de Liège. Des compétences qu'il met à profit pour promouvoir son actualité musicale. "Pour la sortie de mes albums, je compose moi-même mes pochettes d'album. J'ai déjà fait des logos pour des Dj, des affiches. Du coup, ça va un peu de pair" , se réjouit-il.
Propulsé sous les feux du Rampage festival
Petit à petit, D-Nasty se fait un nom. "Mais il n'y avait pas vraiment d'étincelles jusqu'à cette année" , note-t-il. Jusqu'à ce qu'un certain Hans "Murdock" Machiels le contacte. L'homme organise depuis 2009 le festival Rampage, l'un des plus grands rendez-vous européens de la drum&bass. Murdock sort un album de D-Nasty sous son label et l'invite à mixer au Rampage Festival, au Sport Paleis d'Anvers. Une consécration. "Waouh, il va falloir qu'on assure !""Quand j'ai commencé à produire, c'était même pas imaginable de jouer là une fois pour moi. Je me retrouve 4, 5 ans plus tard devant autant de personnes au Sport Paleis, c'était plus qu'un rêve. C'est inimaginable !" , confie le jeune homme. Apparaître à l'affiche d'un tel événement est une grosse promotion. En découlent d'autres "bookings" : Tomorrowland, le festival de Dour, We are electric (au Pays bas)... "Waouh, il va falloir qu'on assure !" , s'amuse Damien. "On a un peu le stress et puis une fois qu'on commence à se préparer et qu'on se sent prêt, c'est juste l'envie de mixer, l'impatience" , confie-t-il.

Si Damien a l'impression d'avoir accompli plus que ce qu'il espérait, il sait qu'il a encore beaucoup à apprendre. "La production, ça fait déjà 6 ans que j'en fais et je suis encore loin d'avoir le niveau que j'aimerais avoir", estime-t-il. Et le jeune homme ne souhaite pas se cantonner à la drum&bass : "J'aimerais bien me développer dans différents styles de musique, élargir mes horizons, voir encore plus loin", confie-t-il. En ligne de mire, l'ouverture de son propre label. Un projet qui lui permettrait de combiner ses compétences en graphisme et musique.

Le dernier album de D-Nasty en écoute ci-dessous

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