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Dans la peau de diplomates: ces étudiants belges ont été élus "Champions du monde de la diplomatie" par l'université d'Harvard

Pendant quatre jours, ils ont endossé le costume de diplomates du monde entier. Les membres de la MUN Society Belgium (MSB) se sont ainsi illustrés lors d'un concours organisé par l'université d'Harvard et ont remporté le premier prix. Sophie, l'une des membres de l'association, revient sur cette expérience.

Champions de la diplomatie. Tel est le titre obtenu, le 18 mars dernier, par la MUN Society Belgium (MSB), une organisation d'étudiants belges. "Tous ensemble, en tant qu'étudiants belges, nous avons reçu ce prix. Nous en sommes très fiers", confie Sophie Mertens, l'une de ses membres.

Ce prix prestigieux s'appelle le "Harvard World Model United Nation". Il est organisé chaque année par l'université de Harvard (Etats-Unis) et s'adresse à des étudiants du monde entier. Le but: simuler l'organisation des Nations Unies en débattant sur des sujets d'actualité et internationaux. L'Université d'Harvard communique des sujets sur lesquels les participants doivent plancher. Chacun représente un pays différent et doit penser, agir et discuter en conséquence. Chaque année, la MUN Society Belgium met un point d'honneur à participer à cette compétition. La Belgique, via son association 'la MSB' s'est hissée en haut du podium. 

Ce qui nous rassemble, c'est d'être apprenti diplomate

En fait, la MSB réunit des étudiants venus de toute la Belgique. Leur domaine d'études est très varié. "Il y a des étudiants en droit, des ingénieurs, des bioingénieurs, des étudiants en politique internationale. Ce qui nous rassemble, c'est d'être apprenti diplomate", explique Sophie. Chaque année, la MSN participe à trois conférences. "La cerise sur le gâteau, c'est celle qui est organisée par Harvard", concède l'étudiante de 25 ans.

Durant toute l'année, les membres se préparent à cette compétition prestigieuse. Après un recrutement, 21 étudiants ont intégré l'organisation. "Pas d'expérience requise, c'est le désir de faire partie du groupe qui prime d'abord. Il faut avoir envie d'apprendre et de s'investir. En clair, la motivation passe d'abord", rapporte Sophie.

Des recherches sur internet puis des appels aux ambassades

Cette année, après avoir été organisée en Italie, au Canada, en Belgique ou encore au Panama, la compétition devait se tenir au Japon. Mais compte tenu de la crise sanitaire causée par le Covid-19, elle a dû se tenir en vidéoconférence. Quatre jours durant lesquels, connectés à leurs écrans, ces étudiants ont endossé le costume de diplomate. Les sujets attribués à chaque équipe ont été communiqués deux semaines avant l'événement afin de s'y préparer au mieux. "On se demande quelle est la problématique, on fait des recherches sur internet et on prend contact auprès des ambassades. Le but étant d'être au plus proches de la réalité", explique Sophie. 

Avec son binôme, la jeune femme a œuvré au sein d'un comité spécial sur la technologie. Elle représentait l'Italie. "On a discuté de l'utilité des caméras de vidéosurveillance. Comment jongler entre liberté et sécurité ?", se souvient-elle. Là encore, afin d'être au plus près du réel fonctionnement des Nations Unies, les rôles sont répartis. "Une personne se trouve à l'intérieur de la pièce, parle et vote. Tandis que l'autre dehors fait ce que l'on appelle les négociations de couloirs", rapporte-t-elle.

Le compromis à la Belge est une force

D'autres comités, réunissant les autres membres du MSB, portaient sur la liberté d'expression et des médias en temps de crise, un comité des droits de l'Homme, de l'OMS, sur le statut des femmes dans le monde, etc. Ce sont des étudiants de l'université d'Harvard qui attribuent les sujets, mènent les débats, distribuent la parole et délibèrent. Le jury a finalement estimé que l'équipe du MSB était composée des meilleurs apprentis diplomates.

C'est la 8e fois que la Belgique est récompensée. Comment expliquer un tel succès? "Le compromis à la Belge est une force", sourit Sophie. "Notre pays arrive toujours à trouver un compromis. Ça prend parfois du temps mais on parvient à trouver la meilleure chose à faire. Trouver des compromis fait partie de notre ADN", souligne la jeune femme qui estime que la Belgique est un pays "accueillant, abordable et accessible". 

Des compétences "que l'on apprend pas à l'université"

Sophie fait partie de la MSB depuis 3 ans. Après un bachelier en droit et sciences politiques, elle a entamé un master en droit européen et international. Intégrer une telle association fait sens pour celle qui espère intégrer une institution européenne à l'issue de son cursus. "Ça nous enrichit personnellement. On développe des 'soft skills' (autrement dit, des compétences comportementales) que l'on apprend pas à l'université", souligne-t-elle. L'étudiante admet cependant qu'il faut pouvoir consacrer beaucoup de temps à ce "hobby". "Mais c'est un bon investissement. Car on reçoit plus que ce que l'on a investi. C'est la raison pour laquelle j'en fais partie", conclut-elle. 

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