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Delphine sauve 4 chatons abandonnés à Ath (photos): "Je voudrais que les gens comprennent que s'ils veulent un chat, qu'ils le fassent stériliser"

Des centaines de chatons abandonnés sont euthanasiés chaque année en Belgique. Les quatre retrouvés par Delphine y ont échappé, plusieurs familles s'étant manifestées pour les adopter. Plus que jamais, la stérilisation, désormais obligatoire en Belgique, apparait comme le meilleur moyen de lutte.

Depuis quelques mois, les lois régionales imposent au citoyen la stérilisation de son chat. À Bruxelles et en Wallonie, le félin doit l'être avant ses 6 mois. En Flandre, le seuil est fixé à 5 mois. L'objectif est de limiter le nombre de chats errants et les abandons. Cet été, au mois de juillet, 242 chats ont fini au refuge Veeweyde d'Anderlecht: 51 adultes perdus ou trouvés, 32 déposés au refuge ainsi que 152 chatons d’une à trois semaines dont seuls 8 ont été adoptés, les autres ayant dû être euthanasiés.

Quatre chatons abandonnés ce week-end à Arbre dans la commune d'Ath ont eu la chance de tomber sur Delphine et son petit garçon de cinq ans, Robin. "Un ami qui se rendait chez nous ce matin-là nous a signalé la présence de chatons visiblement abandonnés. Les chatons n'avaient aucune peur de la présence humaine. Ayant déjà 3 chats, mon mari m'avait strictement interdit d'aller les voir (surtout parce qu'il sait qu'en allant voir, je les ramènerais à la maison). J'ai désobéi et dans l'après-midi, je suis partie avec mon petit garçon de 5 ans et demi et nous les avons trouvés", commence l'Athoise âgée de 35 ans.

La mère et son fils trouvent un sac vide. "J'ai été voir ce que contenait ce sac et surtout, n'aimant pas les déchets par terre, je voulais le mettre à la poubelle", raconte-t-elle. Elle y trouve des croquettes pour chat. Une personne (celle qui les avait abandonnés?) leur avait laissé une réserve de nourriture. "Quelques minutes plus tard, les petites boules de poils sont apparues. Elles étaient cachées dans des broussailles derrière le pilier du pont", poursuit-elle. Impossible pour Delphine de les laisser là, assurés d'une mort certaine. "Ni une, ni deux, mon petit garçon et moi-même avons mis les chatons dans le coffre de la voiture pour les amener à la maison", relate-t-elle.

Ayant déjà trois chats et un mari guère disposé à en posséder plus, elle partage immédiatement une annonce sur Facebook. L'initiative est couronnée de succès. Tous les chatons ont rapidement trouvé une nouvelle famille. "Mon mari n'était pas très content de ma démarche mais au final il est fier de moi car j'ai sauvé 4 adorables petites boules de poils qui n'avaient rien demandé", s'enorgueillit Delphine.

Depuis le premier juin 2017, il est interdit de vendre ou donner des animaux par petites annonces en Wallonie. "Si vous avez une portée de chatons chez vous, vous devez absolument passer par un site spécialisé, voire une revue spécialisée, il n’y a plus que par ce biais-là que vous pouvez annoncer le fait que vous avez un animal à donner ou à vendre", expliquait Franck Goffaux, directeur de la société protectrice des animaux de Charleroi. Toutefois, la loi permet de publier des annonces pour les animaux trouvés ou perdus. On peut probablement considérer que l'annonce de Delphine était de ce type.

Pour la trentenaire, ces quatre chatons abandonnés, promis à une mort certaine si personne ne les avait retrouvés, viennent illustrer la nécessité de la nouvelle loi sur la stérilisation qui fait d'ailleurs actuellement l'objet d'une campagne se sensibilisation de l'association Gaia. "Je voudrais que les gens comprennent que s'ils veulent un chat mais pas de jeunes, qu'ils fassent stériliser leur animal", demande-t-elle. Mais elle déplore le tarif prohibitif de certains vétérinaires: "Malheureusement chaque vétérinaire est libre de choisir le montant de l'intervention (entre 25 et 160 euros chez certains)". Certaines communes proposent une prime pour abaisser le coût pour le propriétaire. La Ville de Bruxelles offre ainsi 25 euros pour un mâle et le double pour une femelle dont l'opération est plus onéreuse. Même si l'association Gaia considère que le prix de la stérilisation est "finalement minime" en comparaison de l'ensemble des frais de nourriture ou de vétérinaire qui seront dépensés tout au long de la vie de l'animal, son président Michel Vandenbosch suggère d'abaisser la TVA: "Le prix de l'opération est trop élevé et empêche beaucoup de stériliser leur chat. Nous demandons donc d'abaisser la TVA à 6% (...) afin d'encourager la stérilisation."

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