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Vincent, choqué en arrivant sur la tombe de sa maman à Tournai: "On ne s’imagine pas que des gens puissent commettre de tels actes"

C’est un "choc émotionnel" pour Vincent. Des personnes ont dérobé une petite statuette de marbre représentant un ange sur la tombe de sa mère à Tournai. Il ne comprend pas qu’on puisse manquer de respect à la mémoire d’une défunte. Même si les chances sont faibles de retrouver le ou les auteurs, il a décidé de porter plainte.

La mésaventure de Vincent, 45 ans, débute un lundi du mois d’avril. Ce jour-là, il quitte sa maison située à la Côte. Il doit se rendre à Tournai, d’où il est originaire, pour des soins dentaires. Il profite de l’occasion pour se recueillir sur la sépulture de sa mère, Renée, décédée en 2002. Cette pharmacienne de métier avait 58 ans quand elle a perdu la vie dans un tragique accident de la route. Avant de se rendre au cimetière du Sud où repose sa maman, Vincent emporte avec lui un balai et une ramassette. La tombe se trouve sous un arbre et de nombreuses feuilles peuvent parfois joncher l’endroit. Mais une fois arrivé sur place, c’est la stupéfaction. Le petit ange de marbre qui décore la sépulture de Renée a disparu.

 

Vincent accuse le coup: "C’est un lieu de recueillement. On ne s’imagine pas que des gens peuvent commettre de tels actes. On parle de la mémoire des gens. C’est un véritable choc émotionnel. Ça ne me fait clairement pas plaisir". La statuette a été littéralement arrachée, socle compris. Cet ange blanc est tout un symbole pour Vincent et ses quatre frères et soeurs: "La statue représentait la pureté et la douceur. Deux valeurs qui caractérisaient ma mère. Une femme qui avait le cœur sur la main", nous raconte le fils de Renée.


Direction le commissariat de police

A peine le temps de reprendre ses esprits, Vincent rapporte le vol au fossoyeur du cimetière. Celui-ci n’a rien vu et se trouve dans l’incapacité de faire quoi que ce soit pour remédier à la situation. Il suggère d’aller porter plainte à la police. Après une concertation avec ses frères et sœurs, Vincent prend au mot le fossoyeur et se rend au 24 de la rue Bacquerelle, dans les locaux de la police de Tournai. Après une heure d’attente, sa plainte est reçue. Il précise aux inspecteurs que lors de sa dernière visite sur la tombe de sa mère, soit en février 2018, la statuette y figurait encore. "Je n’ai aucun soupçon quant à l’auteur du vol", précise Vincent.


De fil en aiguille

Du côté de la police où la plainte a été enregistrée, on ne remarque aucune vague de ce type de vols. Alexandre Berthe, porte-parole de la police de Tournai, nous apporte quelques précisions. "Dans ce genre d’enquêtes, tout est une question de temps". Comprenez de patience, car les enquêteurs sont souvent démunis face à ce genre de larcins. Pas de témoins, pas de traces tangibles. Rien. "Tout le monde peut être suspect même si nous n’avons aucune piste pour l’instant. Cette enquête devra être recoupée avec d’autres investigations dans le futur." Alexandre Berthe illustre ses propos: "Nous pouvons enquêter sur une filière de vol de matières premières ou de métaux par exemple et finalement aboutir sur l’objet volé."


Le dossier reste dans les bureaux de la police... pour l'instant

En attendant, un procès-verbal simplifié (PVS) a été enregistré à la police de Tournai. Pour l’établissement d’un PVS, la police tient compte de la nature des faits et des circonstances de l’affaire, comme, par exemple, l’absence de suspect ou de pistes menant à un suspect. Ce PVS restera au service de police et ne sera pas envoyé au parquet. Cela signifie qu’il ne sera pas donné suite à la plainte par le parquet à moins que de nouveaux éléments (par exemple: identification de l’auteur de l’infraction) ne soient portés à la connaissance des autorités. C’est uniquement dans ce dernier cas que le procès-verbal sera transmis au parquet.


La tombe de Renée n'aura plus droit à une statuette

Selon la police de Tournai, les vols dans les cimetières sont plus fréquents durant la période de Toussaint. Les personnes se rendent davantage sur les tombes de leurs proches. Le passage y est plus important et les vols, par extension, aussi. Et le sort semble s'acharner sur la famille de Vincent, car ce n’est pas la première fois qu'elle est victime de ce vol. "Il y a 8 ans environ, on nous avait dérobé le même type de statuette", raconte Vincent. Suite à une enquête rondement menée, la piste des enquêteurs avait abouti sur une brocante de Lille, dans le nord de la France, où la statuette était mise en vente.

Mais pour Vincent et sa famille, c’est terminé. En concertation avec ses quatre frères et sœurs, ils ont décidé de ne plus décorer la tombe de Renée d’une statuette de marbre. La douleur est trop grande après chaque vol: "Ce n’est pas le prix de la statuette, une centaine d’euros, qui nous dérange. C’est la valeur sentimentale, ce qu'elle représente."

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