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Coronavirus en Belgique: Axelle organise un blind-test géant sur Facebook chaque samedi soir de confinement

Cela s’appelle rebondir et saisir les opportunités. Axelle a profité du confinement pour continuer à faire son boulot depuis son salon. Cette Flémalloise de 35 ans organise, tous les samedis, un blind-test musical ouvert à tous et en direct sur Facebook. Cela ne lui rapporte rien, à part des tonnes de commentaires positifs après un bon moment passé en sa compagnie.

Les bars et les cafés? Fermés. Les boîtes de nuit? Fermées. Les festivals et concerts? Annulés. Il est peu de dire que le coronavirus en Belgique impacte autant les secteurs de la culture et des loisirs que la vie sociale des citoyens de notre pays.

Axelle nous a contactés via notre bouton orange Alertez-nous. Responsable du bien-être animal à la commune de Flémalle, elle est aussi animatrice dans l'événementiel en tant qu'indépendante complémentaire. Elle organise toute l'année des blind-tests pour "faire la fête et s'amuser, de 3 à 95 ans", comme on peut le lire sur son site internet. Que ce soit pour des particuliers ou des entreprises.

La fermeture des salles de fête et des lieux publics a donc affecté sa deuxième vie. "Je me suis demandé ce que j'allais faire les week-ends, moi qui suis de sortie à chaque fois", nous raconte cette maman de 35 ans.

Clairement, ses événements lui manquent. Mais ce confinement a aussi du bon. Alors qu'elle traînait sur Facebook, elle voit passer ces vidéos de DJ italiens qui animent leur quartier depuis leur balcon et qui font le buzz. "Je me suis dit alors que je pouvais faire mes blind-tests en direct sur Facebook".

La Flémalloise a décidé de donner rendez-vous à ses amis sur Facebook, tous les samedis, pour son "Crazy Music Quiz" depuis son salon. Comment ça marche? Axelle diffuse des chansons à reconnaître, mais aussi des photos et des vidéos qu'elle passe sur sa télévision. Les gens qui participent ont un défi. "Je mets à leur disposition des feuilles de points qu'ils peuvent télécharger et ensuite publier sur ma page Facebook. Mais il n'y a pas de gagnant. C'est plus un challenge personnel. Pour s'amuser de chez soi".

Et ça cartonne. "Nous avons été jusqu'à 550 la première semaine à jouer en même temps et plus de 600 la semaine dernière. Je n'ai que des commentaires positifs. Je les relis par après. Cela me fait me sentir moins seule. Il y a même des internautes de France, de Marseille plus précisément, qui m'ont suivie. C'est la magie de Facebook. Un 'like' quelque part et ça s'emballe. Mais le pire, c'est qu'ils ont tellement apprécié qu'ils m’ont envoyé un message privé pour me dire qu'ils avaient hâte de participer à celui de la semaine d'après". Son prochain live est programmé pour ce samedi, à 20h30. Plus de 230 personnes y prendront part tandis que 319 se sont dites intéressées. Va-t-elle battre son record?

Nous avons regardé son direct de la semaine dernière. On comprend mieux l'engouement qu'Axelle suscite. Une femme pleine d'énergie qui vous fait passer un vrai bon moment. De quoi oublier durant près de 2h le confinement.

Mais d'où tient-elle cette vitalité et ce désir d'animer? "Mon papa était DJ. Il animait beaucoup de soirées. Je l'accompagnais avec ma maman. J'ai donc baigné dans la musique depuis toute petite". Il y a une dizaine d'années, une amie lui demande d'animer une soirée pour les scouts. "J'ai accepté, notamment car je savais qu'ils n'avaient pas les moyens de prendre un vrai DJ. C'est là que j'ai animé pour la première fois. Comme ils avaient apprécié ce que j'avais fait, ils ont refait appel à moi par la suite. Ensuite, c'est mon club de sport. J'ai directement accroché. Dire qu'au départ, c'était pour faire plaisir aux gens...".

Pas mal pour une... prof de sciences! "Pardon?", s'est-on exclamé lors de notre conversation téléphonique. "Oui, à la base, j'enseigne les sciences en 1e, 2e et 3e secondaires. Mais je n'ai pas toujours eu du boulot en tant que prof. Sur Liège, il n'y a pas trop de pénurie de prof de sciences. Pour avoir des heures de cours, je devais aller jusqu'à Namur ou Bruxelles. Quand on a des enfants, cela devient vite compliqué".

Après 13 années d'enseignement, elle arrête. Il y a trois ans, elle lance donc son entreprise car elle se retrouve au chômage. "Il fallait que je me lance. Je devais créer ma boîte d'événementiel". Mais en tant qu'indépendante complémentaire. Car, entre-temps, elle a cherché et trouvé un autre job. "Un poste à la commune de Flémalle s'est présenté. Il fallait simplement avoir un graduat/baccalauréat en sciences". Et passer des tests. "J'ai dû étudier le nouveau code wallon du bien-être animal. J'ai bien réussi". Et le poste lui est revenu. Un travail qui consiste notamment à sensibiliser la population au bien-être animal.

Après un petit creux, tout commence à bien se goupiller pour cette amoureuse des animaux. Voire même à décoller. Récemment, elle avait été contactée par une entreprise pour animer une soirée en Crète (Grèce). L'événement, prévu pour la mi-mai, a finalement été reporté. "Ce n'est que partie remise", nous dit-elle sans se faire de soucis.

Pas étonnant venant d'une personne qui a toujours su rebondir et saisir les opportunités qui se présentaient à elle.

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