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Isabelle n'a plus vu ses filles depuis un mois: peut-elle aller aux Pays-Bas en période de confinement?

Le coronavirus en Belgique perturbe le quotidien de millions de Belges. Les mesures de confinement ont eu de multiples impacts sur leur vie. Pour Isabelle, une Bruxelloise, la situation est émotionnellement très compliquée à gérer car elle n'a pas pu voir ses deux filles depuis un mois. Divorcée, ses enfants vivent avec son ex-mari aux Pays-Bas. Après avoir pris quelques renseignements pour passer la frontière, elle hésite à le faire car elle a peur d'être sanctionnée. Que doit-elle mettre en place pour pouvoir se rendre chez nos voisins néerlandais?

"Je suis dévastée car mes enfants me manquent". Isabelle a contacté RTL INFO car elle n'a plus pu revoir ses filles en chair et en os depuis le début du confinement en Belgique et se demande quand elle pourra à nouveau les serrer dans ses bras.

Par crainte de ne pas respecter les mesures de confinement mises en place par le gouvernement et d'être sanctionnée, la Bruxelloise a jusqu'à présent préféré maintenir un contact journalier avec ses enfants via différents moyens de communication. Mais cette situation ne lui suffit plus et est difficilement supportable pour elle. 

Je ne fais que pleurer, je suis désespérée quand j’entends que le confinement pourrait être prolongée jusqu’au 3 mai

"Je suis divorcée. Mon ex-mari est parti vivre aux Pays-Bas à La Haye. De mon côté, je suis domiciliée à Bruxelles avec mon compagnon", raconte-t-elle. "Selon la procédure de divorce, il a la garde des enfants, mais je suis autorisée à me rendre en Hollande pour voir mes enfants quand je le souhaite. En général, je vais les voir deux weekends par mois. Et là, ça va faire 29 jours que je n’ai plus vu mes enfants."

Après avoir appris la mise en place des mesures de confinement, Isabelle s'est rapidement dit qu'être loin de ses enfant allait être  "compliqué à gérer. Et au fur et à mesure que les jours passent, je suis dévastée. Je ne fais que pleurer, je suis désespérée quand j’entends que le confinement pourrait être prolongée jusqu’au 3 mai. Vous comprenez bien qu’elles sont là-bas à rien faire, tout comme moi ici en Belgique. C’est très dur. "

"Mes filles de 11 et 13 ans sont grandes et très courageuses. Le papa les gâte beaucoup. On fait des jeux à distance en direct. Je leur donne des choses à faire pour le lendemain. On papote tous les jours. Cela termine souvent sur des choses positives. Puis quand je raccroche, je m’effondre. Face à elle, je suis la maman positive qui leur dit qu’on va se voir bientôt", confie-t-elle. 

Ce serait formidable de pouvoir y aller au moins une fois

Isabelle n'a pas pour autant abandonné l'idée de se rendre aux Pays-Bas. Elle a expliqué les démarches qu'elle a déjà entreprises. "J’ai été me renseigner à la gare du Midi car quand je leur rend visite, je prends le train. On m’a dit qu’il fallait que j’ai la nationalité néerlandaise ou une preuve de domiciliation, sans quoi j’étais rapatriée à Anvers puis direction Bruxelles, avec une amende de 300 euros", assure-t-elle. 

En possession d'une convention de divorce et d'une preuve de la domiciliation de son ex-mari et de ses filles, elle s'est demandée si ces documents sont suffisants pour justifier une déplacement "essentiel" vers les Pays-Bas. 

"Un policier des chemins de fer à la gare du Midi m’a dit que si c’était lui et qu’il me voyait arriver avec ce genre de papiers, il ne me laisserait pas faire le voyage et me donnerait une amende. On m’a répondu que je devrais rester chez moi et me confiner. Donc je n’ai pas pris mes billets et je suis rentrée en pleurant", ajoute-t-elle. "J'aimerais savoir quelle dérogation je dois obtenir pour aller à La Haye ne fusse que quelques jours. Ce serait formidable de pouvoir y aller au moins une fois", conclut-elle. 

Est-elle malade ? Si non, elle a le droit d'aller voir ses enfants à certaines conditions

Afin d'obtenir les détails pratiques qui permettront à Isabelle de voir ses enfants, nous avons contacté le call-center du centre de crise (0800/14.689) qui a répondu brièvement: "Est-elle malade ? Si non, elle a le droit d'aller voir ses enfants à certaines conditions."

Aller voir ses enfants, un déplacement considéré comme essentiel

Nous avons aussi interrogé Erik Eenaerts, le porte-parole du Ministre de l’Intérieur Pieter De Crem. "S'il y a la coparentalité, c’est un déplacement qui peut être jugé essentiel. Il y a différents facteurs qui entrent en jeu. Si ce sont des enfants majeurs, qui habitent aux Pays-Bas, c’est un déplacement non-essentiel. Si ce sont des mineurs et qu’il y a une coparentalité, elle peut aller les voir. Elle doit expliquer son cas personnel", souligne-t-il. "Quand on passe la frontière, il faut disposer de documents qui prouvent que le déplacement est essentiel. Le call-center du centre de crise pourra entrer avec elle dans les détails sur la situation aux Pays-Bas, lui donner quelques conseils, et lui envoyer les documents pour faciliter un contrôle éventuel. C’est ce que je conseille", a-t-il poursuivi.

4 documents à présenter

Après l'avoir mise au courant, Isabelle s'est donc empressée de contacter le call-center du centre de crise et elle a obtenu une très bonne nouvelle. Le déplacement qu'elle désire effectuer a été jugé comme étant "essentiel" dans le cadre de la garde alternée de ses enfants. En cas de contrôle, elle devra présenter 4 documents:

- la convention de divorce,

- une preuve de domiciliation des enfants à l’étranger,

- une preuve que ses enfants sont mineurs,

- sa carte d’identité. 

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