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Dépôt d’immondices en face de son appartement à Gilly, avec des odeurs insoutenables: "Il y a des souris, des rats… c’est INFERNAL"

Zarghli n’en peut plus des odeurs de poubelles près de chez lui. Il a appuyé sur le bouton orange Alertez-nous pour dénoncer un dépôt clandestin d’immondices, situé juste en dessous de son balcon. Cela dure depuis plusieurs semaines, et rien ne bouge. Les rats sont devenus son quotidien et il ne sait plus quoi faire. La commune est au courant de la situation, mais a peu de moyens d’action.

Cela fait à peine un peu plus de deux mois que Zarghli a acheté son appartement à Gilly, près de Charleroi, le long de la Chaussée de Lodelinsart. Ce père de famille a quitté la capitale mi-juin, pour venir s’installer dans la région. "J’ai déménagé à cause du prix. C’est un peu moins cher qu’à Bruxelles". Au départ, tout se passe bien, et comme toute personne qui emménage, il réfléchit à tous les travaux qu’il va devoir faire dans son logement. Mais très vite, Zarghli va avoir une bien mauvaise surprise, et d’autres problèmes vont occuper son esprit. A son retour de vacances, début juillet, il découvre, quasiment au pied de son balcon, une pile de sacs-poubelle en tous genres. "Il y a un parking abandonné à côté de chez moi. Il y avait un supermarché, mais il est maintenant fermé. Et les gens prennent cet endroit pour un dépôt clandestin".


"Il y a danger pour la santé"

Depuis lors, ça ne cesse d’empirer. Les poubelles s’amoncellent de plus en plus, et rien ne bouge. "Il y a plein de déchets ménagers, des cartons, des couches, des trucs incroyables ! J’ai d’ailleurs vu plusieurs sacs remplis de peaux de moutons, après la fête du mouton". Et évidemment, il n’en faut pas plus pour que les odeurs deviennent insoutenables. "On ne peut pas ouvrir la fenêtre, ni sortir sur la terrasse. Il y a des rats, des mouches, des abeilles". Et il l’assure : c’était encore bien pire lors des fortes chaleurs d’il y a quelques semaines.

Pour lui, tout cela pose un gros souci d’hygiène. "J’ai une petite fille de 3 ans et demi. Je ne la laisse pas sortir. Il y a danger pour la santé, pour les enfants, pour les gens qui habitent dans cet endroit". Zarghli a même voulu prendre les choses en main. "J’ai une fois pris l’initiative de nettoyer à côté de chez moi. Les poubelles étaient en train de déborder". Mais c’est bien difficile, en étant seul, de venir à bout du problème. 


"Ça peut aller de trois mois à un an"

Zarghli a tenté de joindre les services communaux, en vain. "J’ai parlé avec l’échevinat, mais on m’a dit qu’on ne peut rien faire car c’est un lieu privé". La ville de Charleroi, que nous avons contactée, le confirme. "C’est sur un terrain privé, qui n’appartient pas à la Ville", détaille le chef de cabinet de Cyprien Devilers, l’échevin de la propreté. "On a été alertés sur le sujet mardi et on a réagi très rapidement. Un dossier au niveau des servies propreté a été mis en route". Mais ce n’est pas pour autant que tout va être réglé. "Ce sont des procédures qui sont légalement et administrativement assez longues. Ça peut aller de trois mois à un an. Ça peut paraître bizarre, mais c’est normal, on ne peut pas intervenir sur le bien d’autrui comme on veut".



Un délai qui s’explique

Mais pourquoi est-ce aussi long ? "La loi est claire sur le sujet, le propriétaire des lieux est propriétaire du déchet", détaille le chef de cabinet. Sauf qu’il faut justement identifier qui est le propriétaire, ce qui n’est pas toujours chose aisée. Il peut être décédé, ou parti à l’étranger, ce qui complique les recherches. Et quand on sait de qui il s’agit, il faut encore le convaincre, voire le forcer, de venir nettoyer les lieux. "On lui envoie un recommandé, on l’auditionne… Cela peut déjà prendre un mois. S’il n’obtempère pas, on passe sur une "procédure d’office", qui permet à la Ville d’intervenir sur le terrain, et de lui facturer les frais d’enlèvement des déchets"


Difficile d’identifier les pollueurs

"Souvent c’est la même chose qui se passe : il y a un dépôt qui est laissé par le propriétaire dans un lieu laissé à l’abandon", explique-t-on au cabinet de Cyprien Devilers. "Et puis, le déchet attire le déchet. Très souvent, les gens se trouvent alors libres de venir taper n’importe quoi". Les faits se déroulent le plus souvent durant la nuit, ou lorsque les rues sont quasiment désertes. C’est donc toujours très compliqué de prendre les fautifs la main dans le sac. "Le rôle de la police et de l’agent de quartier est dans ce cas très utile".


"Ce sont les riverains qui sont punis"

Tout cela ne fait évidemment pas les affaires de Zarghli. "Je regrette d’avoir quitté Bruxelles et d’être arrivé ici, à cause de ce problème", déplore-t-il. Il se demande quand il pourra retrouver un confort de vie digne de ce nom. Du côté de l’échevinat de la propreté de Charleroi, impossible pour l’instant de savoir quand tout rentrera dans l’ordre… Même si on se veut rassurant : "le propriétaire a été identifié. Peut-être qu’il va obtempérer, et venir nettoyer le parking, sous la menace d’une contrainte plus lourde. En tout cas, ça marche dans 40 % des dossiers". 

Les autorités sont tout de même conscientes de l’embarras que cette attente cause pour les habitants du quartier. "On sait que ce sont les riverains qui sont punis pour la petite minorité qui pollue les espaces privés et publics". Et le chef de cabinet ajoute que c’est important de ne pas rester sans rien faire. "Il faut nous écrire, et dénoncer les faits, pour qu’on puisse au moins entamer un dossier".

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