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Tristesse à Liège pour des enfants de primaire: leurs classes de mer annulées à cause d'une règle méconnue

Les élèves de 2ème et 3ème primaire de l'école Saint-Louis à Liège se voient privés de classes de mer à cause d'une règle stricte. Seuls 64 élèves sur 80 ont reçu l'aval de leurs parents pour y participer, alors qu'une circulaire oblige l'école à avoir un taux de participation de 90% aux voyages de ce type. "Un décret mal formulé. Ma petite fille est en larmes", dénonce une maman.

Caterina nous a contactés via notre bouton orange Alertez-nous. "Pour des raisons qui ne sont manifestement pas financières, 80 enfants sont privés de classes de mer. 80 enfants privés d'une expérience unique à cause d'un décret mal formulé ce qui le rend antidémocratique", estime-t-elle. "Ma petite fille est en larmes. Et que dire pour les enfants dont les parents n'ont pas les moyens de payer des vacances et dont ce voyage aurait été leur seule sortie de l'année? Notre école et son directeur ne sont bien sûr pas à blâmer. Il est tout aussi déçu que nos enfants. Nous voudrions interpeller la ministre de l'Éducation."


16 familles s'opposent à laisser partir leurs enfants

En effet, l'École Maternelle et Primaire Libre Mixte Saint-Louis vient d'envoyer un courrier aux parents concernés. On peut y lire que "la circulaire relative à ces classes de dépaysement", que vous pouvez consulter ici, "nous impose une participation minimum de 90% de l'ensemble des enfants du degré moyen". Et ils n'arrivent donc qu'à 80% car "16 familles ont marqué leur désaccord et s'opposent à laisser partir leurs enfants."

Le courrier conclut: "Nul doute que nous décevrons les 80% des enfants qui se réjouissaient de participer à ce beau projet mais nous nous devons de respecter scrupuleusement les textes législatifs (…) Par conséquent, à notre grand regret, nous nous voyons contraints de devoir annuler ce magnifique projet."

La circulaire explique que les motifs financiers, culturels ou religieux ne peuvent être acceptés pour la non-participation d'enfants à ces activités. Les raisons des 16 familles sont donc normalement toutes autres, sauf si elles n'ont simplement pas été précisées.


Deux raisons pour conserver cette règle

Mais est-ce normal de priver 8 élèves sur 10 de classes de mer ? Pourquoi de tels quotas stricts ? C'est la question que nous avons posée à la ministre de l'Enseignement en Communauté française Marie-Martine Schyns.

"Ce n'est pas une nouvelle circulaire, cette règle est la même depuis de nombreuses années et le gouvernement de Marie Arena", assure son porte-parole Eric Etienne. "Si on ne l'a pas modifiée, c'est parce qu'elle se justifie. Avant sa mise en place, les voyages scolaires accueillaient parfois seulement une grosse moitié des élèves, ce qui entraînait des discriminations entre ceux qui pouvaient partir et les autres."

La philosophie derrière la mise ne place de ces quotas stricts "était double", explique le porte-parole.

Premièrement, "mettre tous les acteurs de l'école, y compris l'association de parents, autour de la table pour réfléchir à des projets les plus adaptés possibles à l'école et à ses élèves".

Deuxièmement, "maximiser le nombre de participants", puisque ces projets étaient plus rassembleurs, mais aussi pour pouvoir mettre une pression positive sur certains parents réticents en invoquant le fait que sans eux, c'est toute une classe, une année ou une section qui est pénalisée.

Et les résultats sont là. Selon M. Etienne, il n'y a que deux à trois annulations de ce type par an. Malheureusement, le projet de classes de mer de l'école Saint-Louis de Liège n'a donc pas rencontré l'adhésion de suffisamment de parents cette année.

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