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Des coups portés par un enfant de 8 ans sur un terrain de football à Tubize: la situation dégénère entre un papa et le club

Michael a poussé le bouton orange Alertez-nous pour dénoncer un événement violent survenu dans le club de foot de son fils Eden. Lors d’un match amical, un enfant de l’équipe adverse a porté à plusieurs reprises des coups sur d’autres enfants, dont le petit Eden, 8 ans. Selon ce père, le club n’aurait cependant pas réagi face à cette violence. Il dit avoir déposé plainte contre la personne qui arbitrait le match. La situation s’est rapidement dégradée et les responsables du club ont pris la décision de mettre un terme à leur collaboration.

Le phénomène inquiète de plus en plus… La violence dans le football survient trop fréquemment lors de rencontres sportives. Et malgré les efforts des autorités et fédérations de football du monde entier, l’agressivité ne semble pas encore avoir quitté les terrains. Même chez les plus jeunes, des coups peuvent parfois s’échanger. Michael a poussé le bouton orange Alertez-nous pour nous faire part d’un incident survenu dans le club de foot de son enfant. En décembre dernier, son fils Eden, 8 ans, montait sur le terrain pour affronter une équipe adverse ; mais les choses ne se sont pas passées comme prévu. "Lors du match, trois enfants de notre équipe ont été agressés, dont le mien", nous relate ce père de famille. 

Le petit Eden, membre de la Royale Union Tubize-Braine (RUTB), aurait reçu un coup de poing au niveau du visage. "Il avait l’œil tuméfié", dit-il, photo à l’appui. Mais selon Michael, le match n’a pas été interrompu pour autant. "Les enfants ont continué à jouer jusqu’à la fin du match. Il y avait de l’animosité sur le bord du terrain car le coordinateur du club a été désagréable avec nous et a mal géré la situation. Ma femme a dit qu’il fallait arrêter le match, que si ça continuait comme ça, on prenait notre enfant et on partait. Mais le coordinateur a répondu que si on ne se calmait pas, on pouvait prendre notre enfant et se casser."

Notre interlocuteur reproche au club de Tubize-Braine de ne pas avoir réagi face à la violence dont a fait preuve le jeune joueur de l’Académie Wens Atardinho, également âgé de 8 ans. "Son papa était présent, et après le troisième coup, il l’a pris sur le côté et lui a mis une raclée", raconte Michael, qui poursuit : "Après le match, le coordinateur n’a jamais pris de nouvelles de notre enfant." Énervé par la situation et par ce manque de considération, il dit d’ailleurs avoir déposé plainte contre cet éducateur qui arbitrait le match et nous a envoyé une copie de son audition à la police. "C’est de la non-assistance à personne en danger sur mineur, selon la police", déplore le papa d’Eden.

Ils m’ont dit que comme le RUTB avait été cité dans la presse, c’était difficile pour eux de continuer à collaborer avec nous, car on leur faisait une mauvaise publicité

Ce dernier dit également avoir adressé un mail au coordinateur principal du club : "Il a reconnu qu’il y avait eu des manquements lors du match", note Michael, qui souhaitait s’entretenir avec les responsables. "Ça a traîné et finalement j’ai renvoyé un mail en disant qu’il fallait une réunion en urgence car la situation n’allait pas. On ressentait de la tension avec les autres parents." 

Le jour de la réunion, les responsables auraient signalé à Michael "qu’une décision allait devoir être prise." En cause ? Le père de famille avait pris contact avec la presse locale pour raconter son histoire. "Ils m’ont dit que comme le RUTB avait été cité dans la presse, c’était difficile pour eux de continuer à collaborer avec nous, car on leur faisait une mauvaise publicité. Cela allait se répercuter sur les inscriptions donc ils ont préféré nous mettre dehors", affirme-t-il.

Un terrain d’entente avait, semble-t-il, d’abord été trouvé entre ce parent et le club. En respectant certaines "conditions précises", Eden pouvait continuer à fréquenter le club de Tubize-Braine jusqu’à la fin de la saison. Mais peu de temps après, Michael nous dit avoir reçu un mail du club. "Ils ont dit que mon fils était viré sur le champ parce que je n’ai pas respecté les conditions", nous dit-il, en colère et déçu. "Ça joue sur mes nerfs, c’est moi qui me retrouve avec un fils viré du club alors qu’il n’y est pour rien. C’est de l’injustice", regrette le papa d’Eden. 

Un autre parent témoigne

Et cette situation, un autre parent nous dit l’avoir vécue également : le père du troisième enfant agressé. "Mon petit garçon est passé avec ses épaules devant l’autre enfant pour prendre le ballon et l’autre garçon l’a attrapé par son épaule et l’a giflé puis lui a mis trois coups de poing derrière la tête", nous détaille-t-il. L’homme ne préfère pas citer son prénom mais il estime, comme Michael, que le club n’a pas fait son devoir de protection envers ses membres. "Aucune réaction au moment où les coups partent", s'indigne notre interlocuteur. 

On nous demande de nous tenir à carreau

Ce papa, que nous appellerons Vincent, dit aussi avoir déposé une plainte contre le coordinateur qui arbitrait le match du 18 décembre dernier. Mais, selon lui, on aurait tenté de l’en dissuader. "On nous a proposé une réunion de conciliation qui n’en était pas une. On nous demande de nous tenir à carreau, de ne pas appeler la presse, de ne plus rien dire ou faire… Mais toujours aucune excuse de leur part", confie Vincent. "Trois enfants ont été mis à la porte sans justificatif, sans lettre recommandée… Une affaire bien triste humainement et sportivement", ajoute-t-il pour conclure ses propos.

Le club de football réagit

De notre côté, nous avons pris contact avec la Royale Union Tubize-Braine pour tenter de faire toute la lumière sur cette affaire. Le manager général du club affirme que "la première réaction du club a été d’arrêter le match et de réunir les enfants au bord du terrain." L'auteur des coups n’a pas été exclu dès les premiers signes de violence car la RUTB dit vouloir privilégier la méthode pédagogique lorsqu’il s’agit d’enfants. "Les parents auraient bien voulu qu’on exclut directement l’enfant mais ils ont 8 ans… Donc on a choisi cette méthode pour expliquer que ça ne se faisait pas. Puis, le match a repris", détaille David Grilli.

Les parents se sont répandus sur les réseaux sociaux, il y a eu des insultes… 

Ce dernier concède néanmoins que la réunion entre le club et les parents a tardé à se faire, en raison notamment des vacances de Noël. Mais, entre-temps, la situation s’est dégradée, comme nous l’explique le manager général de la RUTB : "Les parents se sont répandus sur les réseaux sociaux, il y a eu des insultes… Donc continuer une collaboration entre notre club et les parents nous semblait être compliqué, on a essayé de leur expliquer que c’était mieux d’arrêter. Mais ils voulaient que leurs enfants continuent à venir ici alors qu’ils avaient porté plainte contre la personne qui les encadre. Du coup, on a proposé aux parents de terminer la saison suivant certaines conditions, à savoir se tolérer, que les choses se passent bien, qu’il n’y ait plus d’intervention sur les réseaux sociaux ou des éducateurs insultés et moqués… Mais on a aussi demandé que l’on arrête d’en parler dans la presse", développe David Grilli. 

Tous avaient, d’après lui, accepté ce compromis mais la situation aurait une nouvelle fois dégénéré : "Un parent a repris contact avec la presse et il y a eu un nouvel accrochage entre un parent et un éducateur. Les conditions n’ont pas été respectées donc on a décidé de mettre fin à la collaboration."

L'intérêt de l'enfant prime sur le reste

Pour la Royale Union Tubize-Braine, l’intérêt de l’enfant doit toujours être une priorité. Poursuivre dans de pareilles conditions leur "semblait aujourd’hui impossible". "Ce sont des événements regrettables, cela n’arrive jamais. Je ne comprends pas qu’on essaye de mettre le club en cause car l’éducateur a fait exactement ce que le club attendait qu’il fasse. Notre position est claire : nous ne sommes pas en guerre contre les parents, s’ils veulent porter plainte, on n’est pas là pour leur interdire. Ils font ce qu’ils veulent. Le club regrette que l’on doive se séparer de jeunes", a conclu David Grilli.

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