Accueil Actu

Eric en colère contre la SNCB: "Une seule toilette dans le train, et elle n'était pas du tout fonctionnelle"

Contrairement à ce que l'on pense, la compagnie des chemins de fer ne néglige pas la gestion des toilettes dans ses trains, respectant des normes internationales très strictes. Ce qui n'empêche pas les dérangements, bien entendu. Et ceux-ci proviennent parfois… des incivilités des voyageurs.

C'est toujours quand on en a besoin qu'il n'y en a pas… Les toilettes dans les transports en commun, c'est tout une histoire. Souvent exiguës, rarement propres, trop peu nombreuses: elles tiennent plus du mal nécessaire que de la commodité.

Certains estiment qu'il y a moyen de mieux faire. C'est le cas d'Eric, qui a contacté récemment la rédaction de RTL info via le bouton orange Alertez-nous. Il tient à dénoncer "une situation réellement honteuse que fait vivre la SNCB à ses usagers": le manque de toilettes dans les trains. La compagnie ferroviaire ne serait "attentive à rien", estime-t-il.

"C'était dimanche soir, dans le train Bruxelles-Tournai. Un nouveau train, qui est arrivé à l'heure. Mais une seule toilette pour 6 wagons !". Selon notre témoin, "c'est déjà trop peu" et en plus, cette toilette n'était "pas du tout fonctionnelle car il manquait d'eau", a-t-il appris auprès d'un contrôleur "bienveillant mais qui s'en fout un peu car aucune autre solution n'est proposée".

Le nombre de toilettes dans le train dépend du type de matériel roulant

Face à cette accusation, on a donné la parole à la SNCB, qui insiste forcément sur le fait que "les toilettes sont un élément-clé du confort des voyageurs". La Société Nationale des Chemins de fer de Belgique en a profité pour expliquer dans le détail comment étaient gérées les toilettes dans les trains.

"Selon les normes techniques obligatoires écrites par l’UIC (organisation mondiale ferroviaire), la SNCB doit prévoir dans son matériel roulant une toilette par rame au minimum", nous a expliqué Elisa Roux, porte-parole.

Sachant qu'une rame est généralement composée de plusieurs voitures (wagons, pour faire simple), il faut parfois marcher quelques dizaines de mètres pour trouver une toilette.

En réalité, ça dépend du type de train. "Pour le matériel type Desiro, il s'agit d'une toilette par rame de 3 voitures. C’est le matériel qui possède le moins de toilettes. Pour ce qu'on appelle l'Autorail, il y a une toilette pour 2 voitures". Mais, de manière générale, "il y a une toilette par voiture, sauf les voitures de type I (international) qui sont même pourvues de 2 toilettes par voiture".

Les gens jettent toutes sortes de choses inappropriées qui obstruent les toilettes, comme des paires de collants, des lingettes, etc…

Manque d'eau ou… incivilités des voyageurs

La porte-parole "ne sait pas quel était le problème avec la toilette" qu'Eric a voulu utiliser. Après renseignement, il y avait théoriquement, "dans le train IC 1917 en date du 1er janvier à 17h44, une seule rame de 3 voitures, avec une toilette pour les 3 voitures, comme habituellement". 3 wagons, donc, et non 6, comme l'avance Eric.

Quant à la panne, elle peut résulter d'un manque d'eau pour la chasse… ou d'un élément obstruant.

Car sans surprise, la SNCB "est parfois victime d’incivilités: les gens jettent toutes sortes de choses inappropriées qui obstruent les toilettes, comme des paires de collants, des lingettes, etc… Nous sommes malheureusement dépendants du bon vouloir des clients".

Des incivilités qui ne sont pas tenues dans un registre spécifique, mais "pour chaque acte, un coût spécifique doit être déterminé, sur base d'une expertise". Bref, ça fait perdre du temps et de l'argent à tout le monde…

Les toilettes sont donc parfois hors d'usage. Ça arrive, résume la SNCB, "lorsque le bac est plein ou que la réserve d’eau est épuisée, ou que le WC est bouché car les gens jettent des objets inappropriés dedans: un système électrique alors bloque automatiquement la porte des toilettes pour empêcher leur utilisation".

Une gestion pointilleuse

Précisons cependant que la gestion des toilettes est prise assez au sérieux par la SNCB. "Nous avons des cahiers des charges très précis avec les normes techniques que les constructeurs et nos services doivent respecter", poursuit la porte-parole.

On parle ici de la dimension des toilettes, de la facilité du nettoyage, de la quantité de réserve de papier WC, de la structure du bac de rétention, etc. Rien n'est visiblement laissé au hasard.

Comment fonctionnent les toilettes, d'ailleurs ? Tous les nouveaux trains de la SNCB, et ceux qui ont été modernisés, sont équipés d’un "système sanitaire fermé, c’est-à-dire avec un bac de rétention qui reçoit le contenu des toilettes".

Chaque train doit rentrer "tous les 3 jours" pour la  vidange: "nettoyer les détecteurs (rinçage) et remplissage d’eau (par le toit)".

Concernant la vidange, "les matières fécales sont aspirées par un système fixe ou mobile (installation dans le sol ou voiturette), suivant le type d’installation". Elles sont ensuite "rejetées à l’égout et traitées par les stations d’épuration au niveau local comme toutes les eaux usées". La nécessité de vidange des bacs de rétention "est indiquée via des témoins lumineux sur chaque véhicule, prévus à des endroits spécifiques et facilement accessibles au personnel de bord et agents de maintenance".  

Sachez également que "les réservoirs d’eau font 400 litres: des témoins lumineux indiquent le niveau du réservoir d’eau et donnent un avertissement quand il faut le remplir".

À lire aussi

Sélectionné pour vous