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Fleur gérante d’un magasin à Philippeville pousse un coup de gueule: "Les gens ne font pas vivre les petits commerces"

Fleur Lescot a ouvert un magasin de vêtements en septembre 2016 à Philippeville, dans la province de Namur. Si le début des activités s’est bien déroulé, la suite des événements laisse un goût amer à cette indépendante. Pour elle, les citoyens qui critiquent l’arrivée de nouveaux centres commerciaux se contredisent car "ils s'y rendent ensuite et ne font pas vivre les petits commerces."

La boutique de vêtement de Fleur Lescot ne connaît plus le même rendement depuis plusieurs semaines. Selon Fleur, la gérante du magasin "A fleur de peau", situé dans la rue de France à Philippeville, il y a une seule explication: "les gens préfèrent aller dans les centres commerciaux plutôt que de se diriger vers les petits commerçants indépendants."

Un coup de gueule qui a été initié par son compagnon, Selim Dardar qui nous a contacté via le bouton orange Alertez-nous.

"Ma compagne vient d'ouvrir son commerce de vêtements et d’accessoires destinés à un public féminin, et nous tombons des nues", confie-t-il. "En effet, nous remarquons que les gens préfèrent aller dans les grands centres commerciaux plutôt que de faire vivre les petits commerces de leur ville."

Cette remarque, dit-il, fait suite à l’ouverture de Rive Gauche à Charleroi à quelque 30 kilomètres de la surface commerciale de sa compagne.

"J'ai pu constater qu’un bon nombre de personnes avaient tenu des propos médisants sur l’ouverture d'un énième centre commercial en disant que ça allait "ruiner les petits commerces". Que "les villes aux alentours allaient le sentir" et j'en passe", poursuit-il. "Alors oui, nous nous sommes installés à Philippeville et nous le sentons, mais c'est de la faute à qui? A Rive Gauche? Non! C'est bien de la faute des citoyens. Avant de dire que nos villes deviennent des villes fantômes, venez voir nos petits commerçants indépendants."

L’objectif de Selim  Dardar, 28 ans, et de Fleur Lescot, 34 ans, est de faire réagir en racontant leur situation. Le couple qui habite Doische (province de Namur), et qui a quatre enfants, craint de devoir se séparer de leur magasin si rien ne change.


"Un coup de coeur pour ce boulot"

"J’ai ouvert cette boutique car j’ai eu un réel coup de cœur quand pour ce boulot. Durant trois ans, j’ai fait des ventes en démonstration et, je me suis dit que c’était le moment", raconte Fleur qui se dit à présent "déçue de la mentalité des gens".

Pourtant les deux premiers mois se sont bien déroulés.

"Quand il y a l’ouverture et des nouveautés, les clients sont là mais ils partent vite ailleurs. C’est le constat de beaucoup de commerçants de notre région", confie-t-elle. "Quand on voit la petite ville de Philippeville où il n’y a pas de grands centres commerciaux, on pourrait se dire que les citoyens vont faire vivre leur commune mais ce n’est pas le cas. Sur les réseaux sociaux, on a trouvé des vidéos montrant que les rues commerçantes sont vides dans les environs mais il n’y a pas pour autant de changement derrière."

Grâce à ses clients fidèles, Fleur peut toujours maintenir les portes de son commerce ouvertes mais à long terme ce n’est pas vivable. Elle adresse donc le message suivant: "J’invite d’abord les citoyens à venir dans ma boutique et découvrir mes articles à des prix abordables. Ce serait déjà pas mal. Ça me donnera envie de continuer. J’aimerais garder ma boutique et apporter ce service aux gens en leur apportant des conseils." 

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